« Mon coeur » et autres petits noms…on en discute ?
|On ne va pas débattre ici de la pertinence psychologique de donner des petits noms à son enfant (enfin, un peu quand même). J’élude temporairement la question en affirmant que ces petits noms sont des preuves d’amour À LA BASE. (Voilà, c’est dit !) 🙂
Alors, certes, ils incommodent à partir d’un certain âge :
« Maman/papa, ne m’appelle plus mon poussin devant mes copains ! C’est trop la honte ! »
Et là, vous avez plusieurs choix :
- proposer « mon canard » ou « mon lapin », au choix de l’enfant (les choix sont une technique efficace dans l’éducation)
- enlever le « mon » qui peut déranger. Après tout, les enfants ne sont pas à nous comme l’écrit si bien le poète Khalil Gibran :
« Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. »
- remplacer par « je t’aime » et offrir un hug (câlin/étreinte) : ainsi, pas de connotation d’étiquette (« tu es… ») et on exprime nos émotions de parents.
- la jouer minimaliste en déposant un bisou sur la joue (+ option câlin).
- s’entendre sur un code secret ou un langage des signes, voire utiliser une langue morte ou un check (pas un chèque, hein, on n’achète pas l’affection !).
- on peut aussi s’enquérir du besoin de l’enfant : « As-tu besoin de recevoir un signe d’amour de ma part,
mon grand? ». Si oui, appuie sur la touche 1 et choisis ton signe préféré ! - évoquer la honte et le besoin insatisfait qui motive les réactions de moquerie des autres.
- évoquer la capacité à ne pas être touché par le jugement des autres en comprenant justement que leurs réactions sont issues d’une forme d’envie refoulée ou de nostalgie ?
Bref, c’est un riche sujet qui peut se traiter avec différents points de vue…ou en s’appuyant sur un livre accessible dès 3 ans (car il n’est jamais trop tôt pour préparer le terrain) : Bonjour mon petit coeur
« Bonjour mon petit coeur » met en scène une famille de hamsters. Lola, la petite fille, est confrontée aux moqueries de Lulu qui vient d’apprendre que les parents de Lola l’appelle « mon bébé, mon petit coeur ou ma petite fée ». Blessée par cette attaque déloyale, Lola va mener son enquête sur les petits noms. Un agent de la circulation lui confiera que le sien était « mon gentil poussin » (étonnamment son manteau est jaune), le boulanger avouera que c’était « ma petite boule de pain »,…tout le monde semble avoir un petit nom mais…la mauvaise humeur persiste à l’évocation des viles frondes verbales de ses copines d’école. Devant ses parents, Lola tente de résister en contredisant la véracité des petits noms : « je ne suis plus un bébé, je suis une géante ! » Je ne suis pas une fée, je suis une sorcière ! ». Mais Lola craque quand elle entend « Que se passe-t-il, mon petit coeur ? » Oui, « le petit coeur, c’est moi ! »
Le lendemain, dans la cour, Lulu s’excuse : « pardon pour hier. J’étais jalouse. Chez moi, on ne dit pas des mots comme ça. » Lola compatis. Mais Lulu a une excellente nouvelle : elle a discuté avec ses parents qui vont maintenant l’appeler « mon bébé, mon petit coeur ou ma petite fée. ». Lola commence par bouder « Ces noms sont à moi, rien qu’à moi ! » avant de comprendre qu’ils sont à tout le monde et ont le pouvoir de rendre heureux. Bonheur partagé !
Cet album est amusant et touchant. Il permet d’aborder avec les enfants les thèmes des moqueries (et des émotions/besoins qui s’y cachent), de l’amour inconditionnel et du bonheur. Il suggère aussi avec finesse que les petits noms sont susceptibles d’influencer les choix des enfants, comme une sorte de prophétie auto-réalisatrice. Intéressant donc !
Qu’en pensez-vous ?
Quel(s) petit(s) nom(s) aviez-vous (ou avez-vous toujours ) ? Quel(s) petit(s) nom(s) donnez-vous à vos enfants ? Est-ce une habitude que vous avez avec votre entourage également ?
« Bonjour mon petit coeur » de Carl Norac & Claude K. Dubois est disponible sur :
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chez votre libraire
Prix : 5€
Ce sera ma première participation écrite sur ce site, mais je ne pouvais pas passer à côté de ce sujet!
Mes filles sont mes bébés d’amours, mes princesses, mes crapules, mes poulettes, mes pourrites aussi parfois, mais toujours avec amour et tendresse.
Quand la cadette est née, l’aînée ne voulait plus être appelée mon bébé d’amour, parce qu’elle n’était plus le bébé de la maison. Elle est alors devenue ma grande fille d’amour, mais les habitudes ayant la vie dure, le bébé d’amour est revenu, en lui expliquant bien qu’elle est une grande fille, mais que même maman, elle restera toujours mon bébé d’amour!
et en retour, j’ai même le droit à des maman d’amour que j’aime et que j’adore….. 🙂
Merci pour votre message ! 🙂
Bonjour, moi aussi j’ai expliqué à ma fille qu’elle n’était plus un bébé, pas plus qu’elle n’est un ange en vrai…ben oui, tu n’as pas d’ailes non? mais dans mon coeur en secret tu seras toujours mon bébé, et mon ange…
Merci pour ce beau message. Personnellement, le petit nom le plus courant pour mon fils, c’est « mon loulou », et pour moi il porte toute l’affection et tout l’amour que j’ai pour lui (et que son papa a pour lui aussi, puisqu’il l’a également adopté). Ce petit nom me renvoit à mes arrières-grands-parents, qui nous accueillaient toujours chez eux avec un grand « ah, mes loulous ! », j’avais l’impression que la pièce se remplissait d’amour en entendant ça ! J’espère que ce sentiment accompagnera mon fils tout le reste de sa vie chaque fois qu’il pensera aux petits noms que l’on prononce à la maison !
Merci pour ce magnifique témoignage ! 🙂
Avec plaisir, et merci pour vos articles ! ça fait vraiment plaisir de suivre un blog de papa (et de parentalité positive), tant à moi qu’à mon conjoint qui déplore régulièrement le manque de considération de/pour les papas dans la société actuelle.
Et vous, des petits noms pour vos enfants ? 😉
Mon Canard 🙂 ,
Quand j’étais petite, j’étais la « Ninette » de mon père et de toute ma famille paternelle, la « ma chérie » de ma mère. Aujourd’hui, j’ai presque 50 ans et je peux être émue aux larmes quand Ninette échappe à ma grand-mère par exemple.
Je suis incapable de ne pas « surnommer » mes enfants, mon chéri, ma poupette, mon amour…. J’ai conscience du « mon », j’ai conscience de l’infantilisation que ça représente mais comme j’appelle mes amis -adultes- ma chérie ou mon canard (:-) , mes enfants (grands, les enfants, le dernier a 14 ans) relativisent. Je pense que l’important, c’est vraiment pour eux de sentir
Mon fils, 4 ans et demi a eu une phase où je ne pouvais plus l’appeler mon bébé sans qu’il me répète « je ne suis pas un bébé, je suis un grand garçon ». Bon ok. On a évité. Mais ça n’empêche pas quantité d’autres surnoms. Le premier étant Didou, que je lui donné spontanément à à peine 2 jours de vie. Et ça reste, pour tout le monde, c’est Didou mais on a quand même continué à l’appeler de son vrai prénom pour qu’il n’y ai pas de confusion. Sinon, nous avons donc mon coeur, mon petit chat, Didou qui se transforment parfois naturellement en coeur, chaton, chou ou mon doux…
Je suis bien consciente que cela pourra provoquer de la gêne mais je pense pouvoir le comprendre et éviter ce genre d’effusion lorsqu’il en ressentira le besoin. En attendant, on en profite 🙂
Vous avez raison d’en profiter ! Merci pour votre message ! 🙂
Bonjour ! Moi je suis pour les mots doux ! 🙂 J’appelle tout le temps ma fille mon amour, mon cœur, mon poussin, ma puce, ma louloute, ma pitchoune, ma chérie, mon petit chat, mon chaton, mon chou, ma princesse, ma poupette, mon petit poisson, mon petit soleil, ma choupinette, ma pitchunette, ma loulou, ma pimprenelle, mon trésor… Elle a 6 ans et ça ne la gêne pas pour l’instant. Mais après, j’appelle aussi ces copains et ses copines comme ça, donc elle ne se sent pas « à part ». Enfin voilà, merci pour cet article !
Comme Rachel, je sors un peu du bois pour écrire 🙂 Je ne me souviens pas avoir eu de petits mots doux de la part de mes parents lorsque j’étais enfant. Mais, avec mon loulou, je me lâche : mon amour, mon loulou, mon petit ange, mon loustic, petit bonhomme et même parfois monstrou (toujours dit avec tendresse). Il est encore tout petit donc je peux en profiter un maximum mais il faudra bien qu’un jour je me retienne lorsqu’il sera en compagnie de ses copains 🙂
Je profite de ce premier commentaire pour vous remercier pour tous ces articles qui me sont si utiles. J’essaie depuis le début d’être dans une optique d’ENV mais cela n’est pas toujours facile…
Nous apprenons et progressons tous les jours en tant que parents et encore plus à partir de nos erreurs. Merci pour votre message encourageant. A bientôt !
Merci d’être là pour me guider dans s cette nouvelle façon d’aborder ma parentalité. J’ai des tonnes de surnoms pour les filles. Par ailleurs, travaillant auprès d’enfants dans une école, il m’arrive souvent de leur donner un petit surnom type « nénette » ou « loulou, champion… »… apparemment il ne me faut pas, mais je me dis que des petits qui sont en mode « adaptation à la collectivité 8 à 10h dans une journée ont bien le droit, au moment du repas ou des temps périscolaires à quelques petites marques d’attention particulières. Après, j’avoue être en réflexion sur ce sujet car les petits surnoms m’echappent souvent lorsqu’on est sur du temps calme ou d’échange . Je n’ai pas le sentiment de faire quelque chose de grave, ne faisant aucun amalgame entre ma vie de maman et ma vie de professionnelle de l’enfance.
C’est rigolo car mon fils m’a fais aussi ce genre de réflexion quand je l’ai appellé mon bébé il m’a répondu très sérieusement « Maman je ne suis plus un bébé ». Je lui ai répondu que meme quand s’il sera vieux (la il m’a répondu comme toi maman grrrrr lol) il restera mon bébé.
Depuis j’évite quand même de l’appeler mon bébé (surtout qu’il va être grand frère d’ici quelques mois). Donc c’est mon poussin.
Merci pour ce magnifique blog
je donne des surnoms a mes enfants dans l intimité mais c est vrai que j evite a l ecole par ex mais ma mere continue de me donner des surnoms sans que ca ne me gene et avec mes amies très proches on se donne des petits mots doux sans souci 🙂 vive les marques d attention
Tous ces temoinages sont très emouvants, j ose écrire mon premier commentaire pour vous dire que ce serait très dur pour moi de supprimer ces jolis mots à l attention de ceux que j aime, mon coeur, mon soleil, petit chat, mamoune, mon amour, mon goupil, même des mots qui n existent pas, mon doumi, mon goumi. C est vrai que la marque de possession est omniprésente mais est ce bien grave? ( et est ce que quelqun va vraiment se transformer en coeur ou en poussin? ) Mon père m appelait minou, ma mère caline, ma grand mère ma poupette, et ces mots seront toujours synonymes d’amour et de tendresse. Par contre je n aimais pas que l on m appelle par un diminutif ou mon nom de famille je me sentais denigrée, donc oui je suppose que la façon dont on nous appelle à sa raisonnance propre en chacun de nous. Quoi qu’ il en soit un grand merci pour tous vos articles que je lis avec interet et plaisir, dans l attente d être à mon tour une maman avertie ☺
Merci pour les beaux messages. J’adore vous lire!
lorsque j’étais jeune, nous n’avions pas de petits noms, mais j’aurais bien aimé en avoir, je trouve cela gentil et affectueux. C’est bien certain qu’il faut valider avec les petits pour ne pas les gêner!
Merci pour votre message. 🙂
Je ne supporte plus d’entendre des parents appeler leurs enfants : « puante, crapule, pirate, monstre, pisseuse, fou… »
Les enfants sont prêt à tout pour répondre aux attentes de leurs parents même si elles sont inconsciente.
En faisant cela ils donnent une étiquette à leurs enfants et souvent précédé du « tu » qui tue. Tu es comme ci, tu es comme ça.
Alors que « tu es ma princesse » pourrait être interprété par l’enfant comme l’attente que je me comporte comme une princesse qui se fait servir pour qu’on lui lasse ses chaussures et qu’on lui enlève encore à 8 ans. Il suffit de dire « tu es la princesse de mon Cœur » là on lui témoigne la place qu’elle occupe dans nos sentiments d’amour.
Il ne faut pas s’étonner qu’un enfant soit insupportable avec des termes comme crapule, pirate, petit monstre…
« Je n’aime Pas que tu fasses la crapule
J’aimerais que tu sois sage! » ici la demande de l’adulte est plus clair pour l’enfant
Faire l’imbécile ce n’est pas être un imbécile nuance ! Ici il n’y a pas l’étiquette du « TU ES… »