Les repas des enfants : les conseils de Catherine Gueguen
|Afin que les repas ne se transforment pas en champs de bataille avec des conséquences psychologiques sur le long terme, je vous propose d’écouter les sages conseils de Catherine Gueguen (que je me suis permis de compléter) :
Pré-requis :
« L’enfant sait spontanément de quelles quantités de nourriture il a besoin. S’il mange moins à un repas, il mangera plus au repas suivant. Faisons-lui confiance. »
Un repas réussi est un repas où chacun est en contact avec son ressenti (comme la sensation de faim), ses émotions. Il est donc important de bannir toute forme de stress. En effet, le stress biaise le ressenti et peut par exemple couper la faim (« estomac noué ») ou encore provoquer une suralimentation (la nourriture est alors un refuge).
Or, parmi les différentes sources de stress, nous trouvons : les menaces (« tu vas en prendre une ! »), le chantage (« si tu ne manges pas, tu n’auras pas de dessert », les insultes et autres humiliations (« tu es un gros bébé » « j’en ai marre de toi »), les ordres (« mange immédiatement »), les étiquettes (« tu es méchant ! ») …
Comme le dit Catherine Gueguen, « l’équilibre de l’humain est fragile. Notre cerveau possède un régulateur central de la faim, de la satiété, qui est un véritable thermostat. » Ainsi, toute perturbation extérieure menace de briser cet équilibre et, pire, de créer des habitudes d’alimentation néfastes pour longtemps.
L’auteur évoque son expérience : « Lorsque les parents respectent totalement l’appétit de leur enfant depuis la naissance, le laissant manger la qualité qu’il désire, sans intervenir, sans faire de commentaires, sans jamais le forcer ni le restreindre, l’enfant a un poids idéal, ne présente ni obésité ni maigreur. »
Comment procéder ?
- changeons d’abord nos propres habitudes de consommation. Consommons en pleine conscience (faites cet exercice). Ralentissons.
- sourions, cela rend heureux (rétroaction faciale)
- décrivez avec des mots positifs le déroulement du repas (avant, pendant, après) afin que chacun le visualise (c’est sécurisant et le cerveau a ainsi un objectif).
- faisons confiance en nos enfants. S’ils n’ont pas faim, n’insistons pas. S’ils n’ont plus faim, idem.
- n’essayons pas d’avoir raison. Comme l’écrivait Marshall B. Rosenberg « Préfères-tu avoir raison ou être heureux ? Tu ne peux pas avoir les deux !«
- évitons absolument les ordres, les menaces, les chantages, les insultes, les hausses de ton, les gros yeux, etc.
- parlons doucement, regardons avec bienveillance, respirons.
- remercions pour ce repas et goûtons aux plaisirs des repas partagés (qui s’imprime dans la mémoire des enfants)
- si l’enfant s’énerve tout de même, accueillir ses émotions, l’aider à les verbaliser et déterminer le besoin qui s’y cache.
- reprenons tout à 0 si nécessaire.
- organisons-nous différemment pour ne pas avoir le stress du temps.
- avant de manger, il peut être intéressant de pratiquer des massages, des mouvements de yoga ou encore une séance de méditation. Cela fait baisser l’anxiété et apaise. Idéal pour profiter de l’instant présent.
- établissez des règles de repas avec les enfants (et non des interdits). Assurez-vous qu’elles sont comprises.
- pour une ambiance zen, optez pour de la musique calme et joyeuse en sourdine.
- pour favoriser la diversification alimentaire, invitez les enfants à participer aux courses et à la réalisation des repas (avec prises de photos à l’appui pour le ranger dans le cahier de gratitude). Une visite au marché est toujours une expérience riche !
Et n’oublions pas que les meilleures habitudes et décisions se prennent au calme. Profitez donc du week-end pour tester de nouvelles expériences culinaires et partir sur des bases saines.
Bon appétit ! 🙂
Source :
Et s’il vous plaît oubliez l’éternel « aller mon/ma chéri(e), fais plaisir à maman/papa/Mamy/tatie etc etc mange » on ne mange pas pour faire plaisir.
Sur le principe je suis entièrement d’accord. Convaincue depuis longtemps des bienfaits d’une éducation bienveillante je dois avouer que dans la réalité je me trouve en difficulté avec une petite fille de 2 ans et demi qui ne veut tout simplement rien manger… et là il devient difficile de continuer à appliquer ses principes sans s’inquiéter pour sa santé… et pourtant elle se porte bien et on ne l’a jamais forcer…
Bonjour, l’IMC est un bon repére afin d’évaluer si l’enfant est en bonne santé. Bien à vous
Merci pour vos articles.
Les repas sont très pénibles chez nous, mon fils (2 ans et demi) est très difficile, comme je ne le force pas à manger, parfois il ne mange quasiment rien…
si je l’écoutais, il ne mangerait que ce qu’il adore : fromage, bonbon, frites… avez-vous des conseils ?
Bonjour,
Je suis également convaincue du bienfait de cette méthode mais concrètement les repas reste pénible avec ma fille de 4 ans et demi qui est extrêmement difficile (pas de légume pas de viande et en règle générale elle ne prend qu’un aliment par repas) mais elle compense avec le gouters. Elle présente des troubles du transit donc son alimentation pose problème. Je suis également preneuse de conseil
Merci
Bonjour jai aussi traversé les moments difficiles vers 2 ans, jai pratiqué les menaces, les récompenses, les punitions, quand jai réalisé que mon enfant angoissé a l’idée de passer a table, dès le reveil, jai prit conscience des choses. Jai donc tout stoppé, jai fait le plat qu’ il aimétout les jours, et petit a petit, il c’est remit a manger sans stress. Au bout d’un an, il passait a table avec plaisir et accepte maintenant de manger ce que je prépare, en gardant ses propres désirs. Donc mon conseil laisser vous du temps… les enfants changent, si c’est difficile, faîte lui toujours son plat préféré, il sera lui même accepter les autres aliments. sousou13
Bravo pour votre observation et d’avoir changé d’approche du tout au tout.
J’ai beau être sensible aux préceptes de l’éducation bienveillante, j’avoue que je me sens incapable d’appliquer une bonne partie du process ! Cela suppose que l’adulte soit déjà dans un état de zenitude absolue, dans la maîtrise et la compréhension de ses propres émotions. Cela me semble im-pos-sible au quotidien même si je m’efforce de tout faire pour que le moment fu repas soit synonyme de détente. Il y a trop de symbolique, trop d’intendance, pas assez de paliers de décompression… J’aime profondément mon enfant, je réfléchis et remets en cause mes a prioris, mes représentations, mes croyances (quel boulot déjà ! Entre le calque de ce que m’a enseigné ma propre mère, ce que j’ai vécu en tant qu’enfant, ce que me renvoie mon conjoint (je suis trop cool, pas assez avec lui !), mon rôle de belle-mère, le regard que j’ai pu porter sur la mère de mon beau-fils… ). J’essaie de faire le tri également entre les injonctions de bienveillance (cela en devient non ?) et celles éducatives que nous renvoient l’école, le médecin, les grands-parents… et la société dans son ensemble en tentant de mettre la culpabilité à distance. Alors cette totale bienveillance de tous les instants, cette accueil permanent de l’émotion (celle de mon enfant, mais aussi le cas échéant celle des adultes en interaction voire trouver la formule ou la posture pour recadrer dans la dynamique de bienveillance), c’est juste au-dessus de mes moyens, de mes capacités humaines et quotidiennes , de mes compétences d’adulte éducateur ! 🙁
Merci, je me sens moins seule.
bonjour, j’ai déjà appliqué le principe sur la quantité, et j’ai 3 enfants de 22, 18, et 6 ans donc je peux dire que ça fonctionne mais pour la qualité ? comment faire en sorte qu’ils consomment vraiment varié ? j’essaie bien de leur dire de gouter au moins une bouchée …
Un autre livre conseillé (dans la lignée de la non violence éducative) Mon enfant ne mange pas du dr Carlos Gonzales. Je ne l’ai pas lu. Ma fille est adulte et aime tout (enfin pas l’andouillette…) et mange très sainement. Je ne l’ai jamais incitée à manger, c’est elle qui s’est intéressée à nos assiettes, elle a été allaitée (zéro biberon).
Toute petites, ma soeur et moi avons été régulièrement menacées par nos parents pendant les repas parce que selon eux, on ne mangeait pas assez ( les bonnes grosses menaces, hein, genre la branche de ronces à côté de la table)… ils remplissaient nos assiettes, nous étions juste incapables de les finir.
Et de la viande à tous les repas…heureusement on avait une chienne qui musardait souvent sous la table. On lui doit de fières chandelles…
En tant que parent, si on s’intéressait un peu plus aux quantités que nous proposons aux enfants, les repas seraient sans doute plus
Zen
Pour appliquer cela, c’est assez simple en fait: autour de 2ans l’enfant est capable de se servir seul. Il choisira alors la quantité qu’il souhaite manger. Au début, il lui faudra un peu d’entraînement pour évaluer au plus juste, mais à force il gagnera en précision. La règle chez nous c’est: ce que je mets dans l’assiette, c’est ce que je vais mettre dans mon ventre
ma fille de 2 ans mange de tout, certains jours elle a moins faim, ça me stress et contrarie surtout que je lui prépare de bons petits plats avec amour…alors je m’inquiète, je me dis qu’il va lui manquer des éléments nutritifs, qu’elle va maigrir. parfois je cours derrière elle avec la cuillère , mais jamais je ne m’ennerve, menace etc..je me dis ok elle mangera mieux plus tard..et c’est le cas!! donc cool..
j
Avec l’exemple de mon père qui s’est nourri essentiellement de pain et de beurre + celui de ma soeur qui mangeait peu à part riz / pâtes / pommes de terre… les repas ne sont pas sources de stress au quotidien.
Oh bien sûr, y’a des fois où je m’énerve ; mais c’est plus dans la formulation (le « beurk j’aime pas » direct sans avoir gouté sans savoir ce que c’est ^^). Je m’efforce de proposer des légumes à chaque repas. Elles en mangent, ou pas, mais ils sont là. Parfois je prévois des pâtes / riz à côté, parfois non. De toute façon il y a du pain, si elles n’aiment pas, et il reste la compote / le yaourt / le fromage ^^
Vers 2-4 ans, elles refusaient de gouter les trucs nouveaux (pourtant on avait tout bien fait la diversification ^^) ; on s’est rendu compte qu’elles préféraient gouter une fois l’estomac rempli. Un peu comme si « c’est bon, on ne va pas mourir de faim, on peut tester des trucs ». On incite à gouter mais on ne force pas. J’en mets un petit bout dans leur assiette pour qu’elles le voient, jouent avec, le sentent… parfois elles le mangent, parfois non. C’est pas grave, ça viendra une prochaine fois 😉
A part si vraiment l’enfant a un souci (et mieux vaut un coup de tél au pédiatre que de vagues impressions), il mangera bien à un moment ou un autre.
Je suis moi aussi actuellement aux prises avec un p’tit gars de 4ans qui me dit très régulièrement qu’il n’a plus faim de son assiette pour ensuite demander une part de tarte, de glace de galette, etc… du coup j’y vais aussi du traditionnel : si tu as encore de la place pour la galette tu as encore de la place pour tes haricots ! Puis ensuite je lis votre article et je culpabilise à fond ! Lol
Votre fils n’a plus besoin des nutriments des aliments de son assiette mais peut s’orienter vers un laitage et un fruit ou une compote… il écoute ses besoins…. parfois un peu de gourmandise, dans ce cas, c’est un besoin plus émotionnel que nutritionnel! Tout aussi important
Bonjour alors je suis d’accord ok on a pas de souci d’ambiance a table si j’applique ces principes. Le problème c’est que ma fille si j’écoute ses goûts ne va manger que du sucré et sortir de table.pour son équilibre alimentaire je me dois d’insister un peu sinon Bonjour les carences!
Caro ,je suis du même avis et en effet on dirait que nous sommes des tortionnaires…
Ça fait culpabiliser comme vous dites, mais où sont les principes, les valeurs, les bases? Si on fait des portions habituelles à notre enfant et qu il prétends ne plus avoir faim, et bien il n a plus faim point. Il a terminé et veut une glace ou autre, aucun problème d assouvir son désir mais je crois que nous sommes à une époque où les petits caprices des enfants sont trop acceptés et tolérés. Après on se plaint des enfants rois…les enfants selon moi d aujourd’hui, on leur donne trop le pouvoir de faire ce qu ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent…
Mais me semble t il, les adultes éduquent les futurs adultes responsables et équilibrés non? Si un enfant est « écouter » selon ses désirs…on est pas dans la m….. après, chacun ses principes mais moi je ne fonctionne pas comme cela.
Goûter il doit goûter, si il n aime pas je n insiste pas et essaie de proposer d une autre manière une prochaine fois, il fini son assistant, il arrive des exceptions où elle a réellement plus faim pour toutes sortes de raison (manger entre les repas, chaleur, pas bien) , mais en aucun cas si elle ne veut pas finir son assiette sans raison, elle aura le dernier mot et encore moins pour avoir une gourmandise…
Genre de chose qui ne fait pas partie de mon éducation ♀️ à l ancienne mais qui personnellement ne m a jamais traumatisée et je mange quasiment tout!
Bonjour,
Merci pour ce partage, une grande admiratrice de vos articles .
J’ai un garçon de 8 ans tdah/hp, il n’aime pas les légumes que lorsqu’ils sont bien cachés (par exemple hachés) je l’ai jamais forcé au contraire j’ai toujours utilisé des astuces pour qu’il les manges sans « forcing » hélas ça ne marche pas, donc j’aimerais bien le convaincre à manger des légumes avec la meilleure des solutions …
Qu’est ce que vous me conseillez ?!
Je vous remercie énormément .