Les effets sournois de l’obéissance (et des punitions)
|« Mon enfant doit obéir ! »
Cet « axe éducatif » est-il viable ? Exiger l’obéissance permet-il aux enfants de se sentir responsables de ce qu’ils font ? Voici ce qu’en pense Marina Failliot-Laloux dans son livre « Mon enfant a du caractère ! ». Avis que je partage.
« En instaurant avec notre enfant une relation dominant/dominé, nous attachons plus d’importance à ce que notre enfant exécute nos demandes plutôt qu’il n’en comprenne les fondements et l’intérêt individuel comme collectif. »Â
Pour cerner le problème de cette approche, considérons les deux exemples cités par l’auteure avec la limitation de la vitesse sur la route :
- J’obéis à la limitation de vitesse car j’ai « peur du gendarme » (action par crainte de sanction externe).
- Je respecte la limitation de vitesse car je comprends les conséquences d’une vitesse excessive. Je suis responsable de mes actes. Ma motivation vient de l’intérieur.
Dans le premier cas (l’obéissance « aveugle »), je ressentirai de la colère pour l’autorité (le gendarme) si je suis pris en excès de vitesse. Et je m’efforcerai de tromper le système pour me dissimuler afin de ne plus être sanctionné dans le futur.
Il en est de même pour les enfants.
« Obéis, sinon… » fait ressentir de la peur. C’est elle qui est le moteur de l’action et non la partie supérieure de leur cerveau (logique, réflexion, empathie).
Ainsi, l’exigence d’obéissance conditionne et alimente l’opposition parent/enfant.
Plutôt que cette obéissance, nous pouvons viser la collaboration :
« Obéis » deviendra :
- « Regarde comment je fais ? Tu veux essayer ? « (offrir un modèle)
- « Tu peux faire ceci ou ceci « (proposer des choix)
- « En faisant ceci, il risque de de passer ceci… »(décrire de conséquences logiques)
- « Que peux-tu faire pour verser l’eau dans le verre sans en mettre à côté ? Oui, en prenant la carafe à deux mains ! » (solliciter les capacités de réflexion de l’enfant)
- « Tu sembles stressé/ ressentir de la colère »… » (verbaliser l’émotion qui empêche l’enfant de collaborer et de raisonner)
- « Te souviens-tu de la règle ? » (rappeler la règle)
- « L’eau est renversée. Comment éponger ? « (décrire sans juger et offrir la possibilité de réparer)
Pour compléter cet article, voyons d’où vient cette exigence d’obéissance :
Tout à fait d’accord avec toi, je préfère que mon enfant collabore avec moi car elle aura compris le bien fondé de la règle plutôt qu’elle le obéisse, à contre cÅ“ur bien souvent, de peur d’une sanction. Cela prends + de temps bien sûr, mais les bases du respect de soi et d’autrui sont bien meilleurs à mon avis.
Bonjour, pour ma part a certains moments je ne sais plus quoi faire pour être entendu quand j’essaie qu’il collabore alors j’ai l’impression que seul le chantage marche et ça m’affecte, j’ai l’impression d’échouer.
M’en parlez pas Alicia ! Quand il n’écoute pas, n’en fait qu’à sa tête, j’ai beau lui expliquer 10 fois que c’est l’heure de se brosser les dents et pourquoi il faut les brosser tous les jours… à un moment donné, ça pète… J’aime et j’adhère à ces discours bienveillants mais pour l’insant j’ai surtout l’impression que mon fils de 3 ans n’en fait qu’à sa tête et je me sens souvent désemparé face à cette petite tête de mule ! Que faire ?
Bonjour,
Pareil ici pour les dents pour dodo etc.
Les dents j’ai expliqué que les caries venaient faire des trous et j’ai mis la chanson des dents. Du tonnerre!
Essayer de transformer les moments obligatoires en jeux et moments agréables
Tellement! Pareil ici
Bonjour, à trois ans, c’est assez normal de ne pas réussir à comprendre l’utilité du brossage de dents. Cela ne signifie pas que l’enfant fait sa tête de mule. les apprentissages, ça prend du temps, ça ne marche pas à tous les coups, tout de suite. Il me semble que l’essentiel pour les enfants est de percevoir que nous attachons de l’importance à ce nous leur demandons pour que ça fasse du sens pour eux. Mais encore une fois, accepter le tâtonnement est selon moi primordial.