Les crises des enfants sont des appels à l’aide

 

« Dès lors que les parents qui pratiquent la Communication Non Violente accueillent les cris ou les émotions de l’enfant comme autant de messages qui leur permettent de se mettre en lien avec lui, ils lui permettent de garder confiance en son ressenti et dans la légitimité de ses besoins.

L’enfant intègre que quelqu’un peut éprouver de la joie à répondre à ses demandes. C’est d’autant plus vrai quand les parents font ces prises de conscience alors que leurs enfants sont tout petits. Dans ces conditions, l’enfant n’aura pas à apprendre la CNV, elle lui sera naturelle. » 

Je trouve ce texte de Geneviève Bouchez Wilson et Pascale Molho absolument essentiel.

Considérer les pleurs, les cris, les colères des enfants comme des messages qui permettent de se mettre en lien avec eux est capital pour faire retomber le stress et cesser de culpabiliser.

Autre point crucial à retenir : cette « connexion » ne peut se faire que si le parent est lui-même authentique et a pris la responsabilité ce qui se passe en lui en identifiant et verbalisant ses émotions et besoins pour commencer. Puis en formulant des demandes claires pour satisfaire ces besoins.

Un parent à l’écoute de ses propres besoins et ayant montré sa vulnérabilité est cohérent pour l’enfant. L’enfant perçoit cette cohérence. Il la perçoit et la copie. Ses parents, ses figures d’attachement, expriment leurs émotions et identifient leurs besoins, l’enfant reçoit donc l’autorisation d’en faire autant.

Dans cette communication sans camouflage ni parasites, l’adulte est également capable d’exprimer son amour avec plus de puissance et de pureté.

 

Je partage avec vous l’exemple donné par les auteures pour une mise en application de la CNV.

Un jour, l’enfant, âgé de 8 ans, dit à sa maman, prise au dépourvu : « J’ai l’impression que tu ne m’aimes pas ! »

Au lieu de de nier ce ressenti en lui disant « Mais si je t’aime voyons ! » ou encore de le culpabiliser « Mais comment peux-tu dire ça avec tout ce que je fais pour toi ! », il est préférable d’établir un dialogue qui permettra d’identifier le message intime de l’enfant.

Pour cela, il s’agira d’abord d’utiliser l’auto-empathie pour se connecter à soi puis l’empathie et l’écoute active pour se connecter à lui :

Auto-empathie [En silence] « Je suis triste et découragée. Arthur a tellement besoin d’aide, je n’en peux plus, je n’arrive pas à être disponible pour chacun. J’ai l’impression de courir tout le temps, je ne prends jamais de temps pour moi, et en plus ça ne marche pas. (les larmes coulent)

J’ai besoin de compréhension et d’acceptation de mes limites ; besoin de reconnaitre aussi tout ce que je fais pour chacun (apaisement).

Demande à moi-même : il faut que je trouve de l’écoute ailleurs, pour ne pas lui faire peser mes difficultés. »

 

Empathie [En silence] Il me semble que mon enfant se sent triste, qu’il a besoin de sentir qu’il est aimé profondément. Il aimerait, sans doute, davantage de marques concrètes d’attention pour être rassuré. »

 

Dialogue [Oral] avec écoute active

– Tu as l’impression que je ne t’aime pas ?(reformulation)

– Oui, tu préfères Arthur, tu lui donnes toujours raison.

– Tu trouves que je prends plus souvent son parti ?

– Oui, et tu n’as jamais de temps pour moi. Tu passes plein de temps avec Arthur pour ses devoirs et avec moi jamais.
– Le fait que je passe tant de temps avec Arthur te donne l’impression qu’il compte plus pour moi ?
– Oui.

– Je suis très touchée d’entendre ce que tu vis, ton chagrin. Je peux bien comprendre que tu te poses des questions, et que tu aies besoin d’être rassuré sur l’importance que tu as dans mon coeur, par des preuves concrètes, c’est ça ?
– Oui (avec émotion).
– Je suis soulagée et contente que tu m’en parles. Est-ce que tu aimerais que ce mois-ci on se garde une heure par semaine, rien que tous les deux, pour jouer, et faire ce qui te plairait ? »
[Grand sourire de l’enfant]

Source : je vous recommande sincèrement la lecture du livre « La communication Non Violente » de Geneviève Bouchez Wilson et Pascale Molho.

 

 

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