Les comportements violents chez l’enfant : 3 causes possibles
|Des études réalisées depuis plus de 20 ans ont pu mettre en évidence 3 « défaillances » principales qui seraient à l’origine des comportements violents répétitifs dans notre société. C’est que nous révèle un article de la revue Cerveau&Psycho N°13.
Notons avant toute chose que les outils offerts dans la cadre de l’éducation positive permettent de lutter contre ces facteurs en offrant à l’enfant la possibilité de se sentir en sécurité, d’apprendre à identifier et réguler ses émotions, de s’entrainer à résoudre les conflits, la collaboration pour la création et le respect des règles, la proposition de choix, la réponse aux besoins, … L’écoute et l’empathie favorisent également le développement du cerveau des enfants et plus particulièrement du cortex préfrontal, impliqué dans la régulation émotionnelle (gommant peu à peu l’impulsivité inhérente aux premières années).
Passons maintenant à ces 3 facteurs :
Les phrases en italiques sont des citations de l’article.
- L’éducation parentale :
Des attitudes parentales peuvent avoir des conséquences négatives : punitions excessives et abusives, châtiments corporels, manque de surveillance et d’implication dans le développement de l’enfant, stimulations cognitives insuffisantes (ne jamais ouvrir un livre ni proposer de jeu à l’enfant). Toutes ces attitudes sont associées à l’apparition de troubles des conduites chez l’enfant, ensemble de comportements violents, de désobéissances, de vandalisme, de fugues ou de refus de toute autorité. - Le mileu familial :
Un parent a des conduites antisociales, consomme des drogues, est atteint de troubles mentaux, se livre lui-même à des violences ou entretient des conflits conjugaux, dans une situation matérielle précaire chronique. - Les compétences psychosociales :
Une faible capacité de régulation de ses émotions, un manque « d’habiletés sociales » (l’enfant ne sait pas comment interagir avec autrui, gérer les conflits ou les disputes), une tendance à l’impulsivité, aux troubles de l’attention, un retard de langage et d’apprentissage, sont autant de facteurs de risques. Notons aussi les facteurs liés à l’école : les réactions inappropriées des enseignants par exemple lorsque l’élève n’obtient pas des résultats satisfaisants, les rejets par les pairs (les élèves de sa classe, notamment), la fréquentation de pairs « déviants », eux-mêmes en difficulté.
Ces 3 facettes nécessitent l’acquisition d’habilités sociales et un accompagnement s’impose pour s’extraire des cercles dans lesquels la violence s’exprime parfois de génération en génération.
L’article de Cerveau & Psycho évoque notamment la méthode du Dr Thomas Gordon, des ateliers autour des émotions à réaliser en classe et à la maison, …
Je m’autorise un focus sur la frustration parfois à l’origine de gestes agressifs : les enfants ont besoin d’apprendre à réguler leur frustration. L’empathie est donc préférable à des méthodes coercitives qui vont déclencher une surexposition à ladite frustration alors que le tout-petit n’a pas les capacités cérébrales de réguler ses émotions …
Conclusion : lutter contre la violence est possible en cultivant la paix et en adoptant des postures empathiques. Cela demande des ressources et un suivi selon la gravité des situations.
Source : Cerveau & Psycho (Béatrice Lamboy)