L’éducation bienveillante : ce n’est pas dire « oui » à tout
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L’éducation ne consiste pas à éviter la déception et la frustration chez les enfants. Dire « oui » à toutes leurs demandes explicites (ou implicites) ne les aide pas à grandir sereinement, car ils ont besoin d’un cadre pour se sentir en sécurité.
Cependant, l’éducation bienveillante n’est pas l’inverse non plus : dire « non » à tout risque de laisser l’enfant dans l’attente de rares miettes de liberté. Il pourrait alors devenir entièrement dépendant de notre autorité, cherchant plus tard dans sa vie des figures de domination, sans oser devenir lui-même.
L’éducation bienveillante, telle que je la conçois, est un accompagnement de l’enfant sans violence. Cela implique de bannir les menaces, les punitions, les tapes, les humiliations et le chantage.
En revanche, elle inclut des règles adaptées à l’évolution de l’enfant, qui sont expliquées et répétées de nombreuses fois. Le cerveau de l’enfant a besoin de ces répétitions pour intégrer les règles, et non de la force pour les lui imposer. Il a également besoin de voir les modèles adultes autour de lui appliquer ces mêmes règles.
Dire, par exemple, « NE CRIE PAS ! » en criant soi-même revient à contredire son propre message.
Le respect des règles engendre inévitablement des frustrations. C’est pourquoi l’écoute émotionnelle est un outil essentiel de l’éducation bienveillante. Dire : « Je comprends que tu sois déçu » reflète l’état émotionnel de l’enfant sans le juger. Cela lui montre que nous sommes à l’écoute et prêts à collaborer avec lui, en tenant compte de ses ressentis. Ce lien émotionnel lui permet d’accueillir sa frustration et d’en diminuer l’intensité, activant ainsi son cerveau supérieur (cortex préfrontal).
De même, si l’enfant commet une « erreur » selon nos critères, le punir risque de lui apprendre à dissimuler ses erreurs, à mentir ou à accuser les autres pour éviter d’être pris en faute. À l’inverse, permettre à l’enfant de réparer son erreur (par exemple, éponger de l’eau renversée) tout en exprimant notre mécontentement l’aide à développer ses compétences et à comprendre les conséquences de ses actes grâce à l’empathie. Dire ensuite : « Je suis satisfait que tu aies épongé l’eau » ou « Merci d’avoir épongé l’eau » renforce positivement ce comportement.
Autre exemple : lorsqu’un enfant réclame un jouet dans un magasin, nous pouvons verbaliser son désir en disant : « Je vois que tu as très envie de ce jouet. » Ensuite, nous pouvons lui proposer une astuce pour gérer sa frustration : « Et si nous ajoutions ce jouet à ta liste d’envies ? »
Éduquer par la violence, c’est dresser, dans tous les sens du terme. Nous avons le choix des outils pour éduquer. Ces outils ne doivent jamais devenir des armes.
Astuces à retenir de ces quelques lignes :
- afficher des règles (vues ensemble)
- remarquer ce que réalise positivement l’enfant : « Je suis heureux de voir que tu as enlevé tes chaussures en rentrant »
- accueillir les émotions de l’enfant
- montrer l’exemple
- faire confiance à l’enfant
5 Commentaires
C’ est vraiment intéressant ,merci beaucoup
Merci pour cet excellent article !
Je cite votre blog, réseaux et tous vos outils dans mon article Parentalité positive : top 10 des blogs à suivre absolument. Vous êtes une vraie référence pour moi, bravo !
https://grandirzen.fr/parentalite-positive-top-10-blogs/
Hello Anaïs ! Merci beaucoup. Je suis flatté 🙂
Votre article est très intéressant et donne envie d’en apprendre plus sur la communication avec nos petits bouts.
Bonjour quel comportement adaptez vous l lorsque qu un parent viens récupérer son enfant en accueil et que cet enfant fait n importe qu oi et que le cela fait rire le parent