L’accueil des émotions : une compétence essentielle dans l’éducation
|« La tendance à éviter d’entrer en contact avec des émotions inconfortables ou désagréables augmente les tensions internes et l’anxiété. » Rébecca Shankland et Christophe André.
Lorsque nous résistons à une émotion, essayons de la remplacer par une autre, tentons de l’enfouir profondément, … la cause de l’émotion n’est alors pas traitée. Par conséquent, le stress augmente et l’émotion et le comportement peuvent revenir encore avec plus d’intensité.
Il est donc judicieux d’investir notre énergie dans l’accueil de l’émotion et le décryptage du « problème » à l’origine des « symptômes ».
Cette vérité est primordiale dans la vie de parents et dans l’existence présente et future de nos enfants.
Quand un parent apprend à accueillir ses propres émotions, il offre un modèle à imiter à l’enfant.
Quand un parent accueille l’émotion d’un enfant sans la juger même si c’est une émotion désagréable, il transforme le problème en début de solution.
Il est à considérer aussi que l’enfant a confiance en son parent et qu’il se sent en sécurité affective avec lui. Cette confiance l’autorise à exprimer ses émotions sans retenue. Cette « décharge » émotionnelle est salvatrice car ainsi l’émotion s’écoule et l’organisme revient à l’équilibre tandis que le cerveau rationnel se « reconnecte » pour réfléchir et communiquer.
Voici un schéma de synthèse pour la colère :
Voici maintenant 5 étapes qui aident à accueillir l’émotion d’un enfant et à réorienter le comportement (les effets sont progressifs donc patience et empathie) :
- Identifier l’émotion précocement avant que l’intensité ne soit trop élevée : “Mon enfant ressent … colère/tristesse/peur/honte/…”
Si l’émotion est à son pic d’intensité, l’écoute et le raisonnement ne sont plus possibles. - Percevoir ce moment comme une opportunité d’apprentissage ou de proximité sociale avec autrui : “Mon enfant a besoin de moi pour traverser cette émotion” “Il me fait confiance pour exprimer son émotion devant moi”
- Faire preuve d’empathie et de compréhension : Refléter ce que l’enfant ressent en lui disant “Je vois que tu ressens…” “Je comprends…”
- L’aider à verbaliser les émotions présentes et favoriser la narration : “Qu’est-ce qui se passe ?” “Es-tu prêt à m’en parler ?”
- Guider progressivement vers les comportements acceptables : “Quand tu ressens cette émotion tu peux … [Proposer des alternatives]”
Pour faciliter ces étapes, vous pouvez télécharger et imprimer des outils tels que ceux-ci :
Cet article est intéressant, cependant il est dit: Si l’émotion est à son pic d’intensité, l’écoute et le raisonnement ne sont plus possibles.
Ma fille de 5 ans est hyper sensible, ce qui fait que il n’y a pas de signes précurseurs, quand ça arrive ils suffit de quelques sec entre le moment où la contrariété arrive et le pic d’émotion. Ça ne laisse que rarement le temps d’entamer un dialogue.
Avez vous des articles à ce sujet ?
D’autres parents vivent-ils cette situation ?