La punition est clairement annoncée comme violente dans un texte officiel
Le Référentiel national de la qualité d’accueil du jeune enfant vient de paraitre. C’est un guide officiel destiné à améliorer l’accueil des tout-petits dans tous les modes de garde. Il traduit la charte nationale en recommandations concrètes fondées sur les droits de l’enfant, les neurosciences et les besoins fondamentaux. Il s’adresse aux professionnels, institutions et collectivités. Ce référentiel devient aussi un outil d’évaluation obligatoire tous les 5 ans. Il vise une qualité d’accueil homogène, bienveillante et adaptée aux besoins de chaque enfant et famille.
C’est la première fois que je lis dans un document officiel un positionnement si clair par rapport aux punitions.
1. Position légale et pédagogique sur la punition
Le document précise clairement que :
« Lorsque l’enfant ne répond pas aux règles, limites et interdits, la punition (paroles dévalorisantes, coin, isolement, …) est proscrite par la loi, elle est contre‑productive et défavorable à l’enfant : elle peut faire cesser le comportement non désiré sur le moment, mais ce type de pratiques peut renforcer sur le long terme les comportements inadaptés et/ou les attitudes d’opposition. Les professionnels peuvent se mettre à l’écart avec l’enfant pour favoriser le retour au calme, mais ne le mettent pas à l’écart seul. »
En résumé :
- Interdiction légale : toute forme de punition non violente (coin, isolement, paroles dévalorisantes, etc.) est formellement interdite.
- Inefficacité à long terme : le comportement peut cesser temporairement, mais s’il est puni, cela peut renforcer des réactions d’opposition ou inadaptées à long terme.
2. Approche éducative recommandée
L’accent est mis sur une posture bienveillante et sur le renforcement positif :
« Quand l’adulte est empathique, évoque le comportement attendu, propose des solutions et des alternatives, le comportement de l’enfant tend à se modifier progressivement. Le renforcement positif, et le fait de nommer et d’encourager les comportements adaptés, permet de favoriser une bonne réponse aux cadres posés. »
Principaux points recommandés :
- adopter une attitude empathique : reconnaître les émotions exprimées, comprendre les besoins insatisfaits
- utiliser un langage adapté pour formuler clairement les attentes
- proposer des alternatives concrètes plutôt que punir
- valoriser les comportements souhaités afin de renforcer les bonnes pratiques
3. Modalités pratiques : limites et communication
Des repères pratiques sont fournis pour la mise en œuvre des règles :
L’adulte pose des limites en tenant compte des capacités ou du temps nécessaire… Si l’enfant ne respecte pas la règle posée, il faut essayer de la reformuler et la répéter sous une autre forme. »
Cela implique :
- de s’assurer de l’attention de l’enfant avant de poser la règle
- d’expliquer les raisons des interdits dans un langage adapté à l’âge
- de proposer un temps de reprise ou reformulation si la règle n’a pas été comprise ou respectée
4. Synthèse
| Thème | Mises en œuvre selon le Référentiel |
|---|---|
| Statut légal | Punition formellement proscrite |
| Effets immédiats | Peut arrêter le comportement sur le moment |
| Effets à long terme | Risque d’opposition accrue ou de sidération émotionnelle |
| Postures encouragées | Empathie, reformulation, alternatives, renforcement positif |
| Rôle de l’adulte | Expliquer, reformuler, écouter, proposer plutôt que punir |
5. Bénéfices attendus
Le référentiel met en avant que le refus de punition combiné à une posture consciente permet de :
- faciliter l’intégration progressive des règles par l’enfant
- créer un cadre sécurisant, cohérent et clair
- encourager une autonomie émotionnelle et comportementale
- diminuer les tensions relationnelles
Conclusion
Le Référentiel national de qualité d’accueil du jeune enfant (avril 2025) présente une approche strictement opposée à toute forme de punition non violente (isolation, coin, paroles dévalorisantes). Ces pratiques sont interdites, inefficaces et potentiellement nocives. À la place, les professionnels sont encouragés à adopter une communication empathique, à formuler clairement les attentes, à reformuler si besoin, à proposer des alternatives utiles et à valoriser les comportements appropriés via le renforcement positif.
Le document est disponible au téléchargement en totalité ici.
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