La psychologie positive dans l’éducation
|Comme Martin Seligman l’expose dans son livre « Vivre la psychologie positive », la parentalité doit s’appuyer sur 3 principes dès le plus jeune âge :
1er principe : les émotions positives élargissent et développent les ressources intellectuelles, sociales et physiques qui constituent le réservoir dans lequel vos enfants puiseront plus tard dans la vie. L’évolution a fait des émotions positives un élément essentiel dans la croissance des enfants.
2eme principe : augmentez les émotions positives chez vos enfants pour enclencher une spirale ascendante d’émotions positives.
3ème principe : prendre autant au sérieux les émotions positives que négatives. Elles sont tout aussi authentiques les unes que les autres.
Comme l’indique l’auteur, le but est que l’enfant ait un attachement sécure (qu’il se sente en sécurité avec ses parents). C’est à cette condition qu’il commence à explorer et acquérir de la maitrise plus tôt qu’un enfant à l’attachement insécure.
Lorsqu’un enfant éprouve des émotions négatives, il se replie sur ce qu’il sait être sans danger, au prix du blocage du développement.
Le mécanisme est identique à l’âge adulte : Lorsque les gens ressentent des émotions positives, ils ont une tout autre façon de penser et d’agir. Leur pensée devient créative et ouverte, et leurs actions deviennent aventureuses et exploratoires. Ce répertoire élargi crée plus de maitrise face aux défis, ce qui à son tour génère plus d’émotions positives, ce qui devrait encore élargir et construire la pensées et l’action, et ainsi de suite.
6 techniques pour construire les émotions positives chez votre enfant
1) Dormir avec votre bébé
Pour plusieurs raisons, dormir avec son bébé est une technique efficace pour construire des émotions positives :
– renforcement des liens d’amour et de l’attachement sécure
Cela crée de puissants liens d’amour qui favorisent l’attachement sécure. Quand un bébé se réveille et qu’il sent ses parents à ses côtés, sa peur de l’abandon diminue et son sentiment de sécurité augmente.
Ce conseil est encore meilleur pour les parents surbookés pendant la journée car cela permet d’interagir plus souvent avec leur enfant.
– sécurité : nous nous inquiétons tous pour la sécurité physique de nos enfants. Être juste à côté d’un bébé nous met en première position pour lui porter assistance et même le sauver en cas de besoin.
– aventures avec papa : culturellement, les mères s’occupent plus des enfants. Il en découle un lien émotionnel fort dont le papa est (presque) exclu. Dormir avec le bébé permet d’atténuer cet effet et rétablit quelque peu l’équilibre entre les liens.
2) Les jeux synchronisés
Les jeux synchronisés sont un moyen pour apprendre à l’enfant que chaque action implique un résultat. Ceci favorise la maitrise de l’apprentissage par un ajustement sur les causes (action) et les conséquences (résultat).
Par exemple, Martin Seligman explique qu’à table toute la famille reproduit les gestes de leur bébé Carly. Elle tape sur la table, toute la famille tape aussi. Elle applaudit, toute la famille applaudit.Etc. Ce jeu s’achève en rire collectif.
Dans la même optique, les jouets doivent ainsi être choisis pour s’appuyer sur cette notion de synchronisation. La règle est qu’une action du bébé (presser, tirer, crier,.. sur le jouet) produise un effet immédiat.
3) Non et oui
« Non » est un mot extrêmement important dans la vie d’un enfant car il signifie les limites et les dangers. Et c’est uniquement dans ce cadre-là qu’il doit être employé par les parents.
Il y a toujours la possibilité de contourner le « non » dans toutes les autres situations.
Par exemple : un enfant qui réclame un jouet dans un supermarché va simplement être invité à le rajouter à sa liste d’anniversaire ou de Noël une fois arrivé à la maison.
Martin Seligman cite le chanteur E.E. Cummings :
« Oui est un monde
et dans ce monde de
Oui vivent
(habillement recroquevillés)
Tous les mondes. »
🙂
4) Louanges et sanctions
Les louanges se distribuent dans le cadre d’un effort de l’enfant. Si vous complimentez sans cesse, indépendamment de ce que fait votre enfant, vous le confrontez à deux dangers :
– il peut devenir passif car quoi qu’il fasse vous le récompenserez.
– il ne saura pas évaluer son degré de réussite. Il aura donc du mal à progresser en ajustant ses actions.
Les louanges sont donc à partager avec intelligence et logique afin d’aider l’enfant à se développer.
En revanche, le cadre global que vous donnez à votre enfant doit être constitué d’amour, d’affection et d’enthousiasme et ce sans limite.
Quant aux sanctions (que Martin Seligman nomme punitions, terme que je réprouve), il est important d’expliquer à l’enfant les raisons de celles-ci. Sans quoi, elles seront totalement inefficaces et entameront sa confiance . De plus, elles l’exposeront à la peur ainsi qu’au stress (peur de la punition et du parent qui punit).
5) Les pépites du coucher
Les minutes qui précèdent le coucher sont les plus importantes de la journée. Pour que l’enfant fasse des rêves positifs, interrogez-le sur les plaisirs qu’il a ressentis le jour-même. Cette bouffée de gratitude et de pensées positives lui assureront une nuit sereine.
6) Identifiez les forces de votre enfant et aidez-le à les développer
Nous l’avions déjà évoqué pour les adultes mais le fait d’utiliser nos forces et nos vertus et d’être encouragé à le faire favorise notre épanouissement.
Ainsi, Martin Seligman offre dans son livre une adaptation de ce test qui permet de mesurer les 6 vertus et 24 forces de votre enfant.
Sagesse et connaissances (Curiosité, Amour et l’apprentissage, Jugement, Ingéniosité , Intelligence sociale, Perspective)
Courage (Bravoure, Persévérance, Intégrité)
Humanité et amour (Gentillesse, Amour)
Justice (Citoyenneté, Impartialité, Leadership)
Tempérance (Maîtrise de soi, Prudence, Humilité )
Transcendance (Appréciation de la beauté, Gratitude, Espoir, Spiritualité, Pardon, Humour, Entrain)
Une fois que vous les connaissez, aidez-le à les développer en les pratiquant le plus possible via des activités spécifiques ou des rencontres.
Vous voici maintenant porteurs des clés d’une éducation selon les principes de la psychologie positive. 🙂
Je vous conseille vivement la lecture de deux livres autour de la psychologie positive dans l’éducation.
- Celui de Martin Seligman, « Vivre la psychologie positive » dont nous venons de parler
- Celui de Julie Bazinet « Eduquer les enfants avec la psychologie positive » que nous évoquerons très bientôt.