Est-ce que tu m’aimeras encore ?

J’ai longtemps hésité avant de vous parler de cet ouvrage. Longtemps car il contient des éléments qui ne cadrent pas totalement avec les principes de bienveillance que je m’efforce d’appliquer et de défendre. Mais, il est possible de transformer le récit pour le rendre 100% bienveillant. Les efforts d’adaptation valent la peine !  L’idée de ce livre est de décrire l’amour inconditionnel, sujet ô combien essentiel dans la vie de nos enfants.

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Un amour inconditionnel est un amour qui ne dépend ni des « bêtises » que fait un enfant (disons que ce sont des opportunités d’apprentissage), ni des résultats scolaires (« et si je travaille mal à l’école ? »), ni des états d’âme du moment (« sa maman est parfois très en colère »), ni de l’apparence physique (« et si je deviens affreux, gros, vert et plein de poux ? »), ni de l’amour de l’enfant (« et si MOI je ne t’aime plus ? »), ni de la mort (« et si tu meurs ? ») , ni de l’arrivée d’un frère ou d’une soeur, ni de l’amour de l’enfant pour quelqu’un d’autre (« je t’aimerai toujours et tu peux aimer qui tu veux »),…

Voilà pour le côté bienveillant et brillant de l’ouvrage.

Les passages que j’enlèverais/modifierais sont les suivants :

  • « Sa maman est parfois très en colère et ne veut plus le voir, elle l’envoie tout seul dans sa chambre. » Je suggère de remplacer par : « sa maman exprime sa colère avec des mots et évoque ses besoins. Elle ferme les yeux ou se met à l’écart pour respirer et apaiser sa colère ».
  • Quand le petit ours rassuré commence à faire le fou, sa mère lui dit « calme-toi ! », ce qui remet le doute dans la tête de l’ourson : « ah, tu vois que tu ne m’aimes déjà plus ! » : au lieu de « calme-toi ! », la maman peut dire qu’elle est heureuse que son ourson s’amuse et qu’elle a besoin de calme. Pourquoi ne ferait-il pas un puzzle ou une activité tranquille de son choix (avec elle ou pas)? »
  • « et si je travaille mal à l’école, est-ce que tu m’aimeras encore ? » « je serai très embêtée, mais je t’aimerai quand même. » A remplacer par : « je t’aiderai et j’ai confiance en tes capacités. L’essentiel est d’apprendre. Et puis, il existe des méthodes éducatives alternatives où il n’y a aucune note ! « 🙂
  • ainsi que les phrases à propos de « gronder » (mais ce sont des ours, hein !)

Pourquoi ce travail de correction ?

Car les histoires racontées aux enfants s’ancrent dans l’inconscient et alimentent des croyances. Elles peuvent aussi justifier des actes :

  • Je suis en colère = tu vas dans ta chambre.
  • Tu fais une bêtise = je te gronde et te punis au lieu de te permettre d’apprendre de cette erreur ou de réparer.
  • Les notes à l’école…

 

Bref, avec quelques ajustements et des discussions autour des émotions de la maman et de son fils, ce livre devient un excellent support pour remplir le réservoir d’amour des enfants. J’adore les illustrations !

 

Cet avis n’engage que moi, bien sûr. 😉

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Dès 3 ans.

« Est-ce que tu m’aimeras encore » de Catherine Leblanc et Eve Tharlet est disponible sur amazon.fr et chez votre libraire.

 

Pour compléter mon avis :

Pourquoi isoler un enfant pour obtenir son obéissance n’est pas efficace

7 alternatives à l’expression « calme-toi »

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