Doudou élimé, vieux chiffon, pouce…pourquoi les enfants ne peuvent pas s’en passer
Doudou, chiffon, pouce…font partie des objets transitionnels. Ils évoluent dans ce que le psychanalyste Donald Winnicott appelle l »‘espace potentiel« , une troisième aire située entre la réalité interne et la réalité externe de l’enfant. C’est un espace de « jeu » à la fois réel et imaginaire où le bébé joue d’abord en relation avec sa mère/son père puis tout seul.
Les objets transitionnels sont les « talismans » de passage d’une aire à l’autre. Ils permettent de se détacher psychologiquement de la figure d’attachement tellement omniprésente dans les premiers mois de vie et celle sans qui le bébé dépérirait car ses besoins ne seraient pas satisfaits (contact, nourriture, stimulation,…).
C’est pourquoi ils sont si essentiels pour l’équilibre des enfants. Ils remplacent symboliquement la mère/le père absent ou un objet partiel (comme le sein) et soulagent lors d’une séparation.
Ils facilite aussi progressivement le jeu en autonomie en présence des parents.
Leur absence ou leur transformation (quant il faut les laver ou les remplacer par exemple) est donc un drame pour l’enfant sauf s’il le demande explicitement.
Un autre aspect de ces objets transitionnels est qu’ils servent de réceptacle émotionnel. Quand l’enfant ressent de la colère et de la tristesse car sa maman/son papa n’est pas là pour répondre à ses appels, il déchargera sa tension sur son doudou/sa couverture/…Idem pour une forte émotion comme une grande joie.
Peu à peu, l’enfant va délaisser cet objet car il n’en aura plus besoin. Ceci peut se faire d’un coup, sans état d’âme. À ce moment-là, l’enfant s’adonnera plutôt à des jeux symboliques qui se positionnent aussi dans l’espace potentiel sus-cité. Le jeu symbolique est la métaphore ou la reproduction d’une expérience traumatisante ou angoissante afin de la verbaliser, de la dépasser et d’en apprendre des leçons.
Source : « La psychologie de l’enfant » de Colette Laterasse et Ania Beaumatin (Les essentiels Milan)
