Crier déclenche des émotions qui empêchent les enfants de comprendre et d’apprendre
|Crier sur quelqu’un, c’est comme lui envoyer un coup de poing au cerveau. Cela provoque un K.O. des capacités de compréhension et d’écoute car la personne qui reçoit cet uppercut va ressentir des émotions telles que la surprise, la peur et une sensation de douleur. Cet effet est encore plus profond pour un enfant dont le cerveau en pleine construction est fragile.
Sidéré…
Ces émotions et sensations désagréables (peur, surprise, douleur) sont à l’origine d’un phénomène de SIDÉRATION.
Quand un enfant est violenté oralement, il se fige. Cette sidération déclenche des erreurs dans son hippocampe et des blocages dans son cortex cérébral, deux parties du cerveau qui permettent la mémorisation et l' »encodage » des informations.
Ainsi, crier, humilier ou menacer un enfant sont des actions qui parasitent gravement l’apprentissage.
Autre effet délétère à signaler : la répétition des violences (orales ou physiques) diminue l’aptitude à se connecter aux autres via l’empathie et altèrent le jugement moral.
En lisant ces lignes, il se peut que vous ressentiez de la culpabilité mais ce n’est pas le but. Au passage, signalons que la culpabilité « juste » est là aussi pour nous empêcher de reproduire certains comportements. Elle peut donc nous aider à réfléchir et à remplacer par exemple la violence par des attitudes neutres ou bienveillantes avec le recul. S’excuser d’avoir crié est aussi un moyen de réparer la relation et d’afficher notre intention de changer de façon de communiquer.
S’empêcher de crier : mission impossible ?
S’empêcher de crier est cependant une habitude difficile à abandonner. D’ailleurs, ce n’est pas forcément une habitude mais plutôt une réaction de stress et une tentative de se libérer d’un sentiment d’impuissance et de frustration ressenti par l’adulte découragé. Les cris sont le sifflement de la cocotte minute quand la pression est trop forte. Au lieu de crier, nous pouvons pourtant couper le feu… en s’éloignant de la scène qui nous énerve pour sa calmer, en buvant un verre d’eau lentement, en sautant sur place, en criant dans un coussin loin des enfants (pour ne pas les intimider), …
Le programme par défaut du corps peut être modifié en s’entrainant à chaud (lors d’une crise) et à froid (hors d’une crise). En pleine crise, sachez cependant que le stress et la colère déconnectent la partie du cerveau qui raisonne… comme pour l’enfant qui subit des cris.
Donc pour sortir du cercle vicieux du cri qui sidère, commençons par mieux comprendre et accueillir ce que nous vivons et ses conséquences sur notre cerveau avant que cela ne déborde.
« Je ressens… » est une excellente amorce pour développer l’auto-empathie et le self-control.
Source : « Et tout le monde s’en fout » est disponible sur :
Ma mère criait beaucoup et le fait encore, je constate que je reproduis la même chose et mon fils m’a dit qu’il n’aimait pas que je crie, je fais au mieux, les enfants ça change vraiment la vie
Merci pour tout vos conseils et astuces. Je dois dire que depuis que j’ai découvert votre blogue, je tente d’appliquer vos recommandations. Certaines avec grand succès et d’autres que je dois continuer à travailler. Ce que je constate et que les autres mamans qui m’entend parler avec mes enfants lors de situations moins qu’ideales me demandent toujours : « j’adore votre approche. Je vais l’utiliser aussi ». Et je les envois vers votre blogue. Le meilleur truc que j’ai adoré est de laisser l’enfant exprimer comment il se sent lorsqu’il a de la peine. Sa fonctionne à tous les coups lorsque mes deux garçons se chicanent. Merci encore !