Comment cultiver l’esprit de développement chez nos enfants pour les aider à réussir
|L’esprit de développement, thème cher à Carol Dweck, est un état d’esprit qui pousse les enfants à apprendre, à se dépasser et à se relever en cas d’échec. C’est un mélange d’optimisme, de motivation et de résilience.
Afin de cultiver cet état d’esprit de croissance, les parents et les éducateurs ont un rôle essentiel à jouer tant dans leur attitude que dans leurs mots. Comment ? En suivant ces quelques conseils rappelés par Isabelle Filliozat dans le magazine « Psychologie Positive ».
- Eviter les compliment sur la personne : « Tu es beau/belle » « Tu es intelligent/intelligente » sont des poids à porter par l’enfant qui ne veut pas décevoir celui qui lui décerne cette étiquette qui semble pourtant positive. De la même façon que les étiquettes négatives (« tu es maladroit », « tu es bête »,…) cristallisent et renforcent une croyance qui finit par devenir la réalité… Donc stop aux compliments sur la personne car ils alimentent un état d’esprit « figé » et mettent de la pression inutilement.
- Complimenter les efforts et les actions : « Quand on regarde de plus près ce que font les enfants, ils se sentent encouragés. Quand c’est une réussite, le fait de leur rappeler leur cheminement favorise la mémorisation de leurs gestes et de leurs réflexions et cela facilite la reproduction de ces gestes et réflexions. Tandis que lorsqu’il y a échec, il est toujours possible de remarquer les points d’évolution afin que l’enfant prenne conscience de son potentiel.
- Décrire sans juger : « Je vois que tu as utilisé un tableau de proportionnalité pour trouver ce résultat. » est mieux que « Tu es fort en mathématiques ! » La description sans jugement de valeur laisse l’enfant apprécier son travail en fonction de ses ressentis. Il apprend à nourrir sa propre motivation indépendamment du jugement des autres. C’est ce que l’on nomme la motivation intrinsèque.
- Offrir de la présence attentive : l’amour et l’attention sont des carburants pour l’enfant. Quand nous sommes présents auprès d’eux et que nous les rassurons sur l’attachement inconditionnel que nous avons pour eux, ils se sentent plus confiants, sécurisés et motivés.
- Écouter plutôt que conseiller : lorsqu’on conseille un enfant, nous lui imposons une méthode qu’il n’a pas trouvée lui-même. Tandis que si nous écoutons, le besoin de reconnaissance de l’enfant est rempli et il apprend à construire les fondements de sa réflexion (voir écoute active).
- L’aider à développer ses compétences : « Tu n’as pas réussi pour le moment. Comment puis-je t’aider à progresser ? De quoi aurais-tu besoin ? » Ce type de questionnement place l’enfant dans une recherche de solutions au-delà du problème. Il sait qu’il peut développer ses compétences et réussir soit par une démarche personnelle soit en demandant de l’aide à quelqu’un.
- Lui apprendre à se fixer un objectif : le cerveau est fantastique. En lui désignant un but, il mettra tout en oeuvre pour l’atteindre consciemment et inconsciemment. De plus, se fixer un but donne du sens et favorise la concentration. En complément de cette atteinte d’objectifs, il est bon de lui suggérer que les buts, s’ils semblent trop éloignés, sont susceptibles de se décomposer en petits buts plus accessibles. Pour parcourir un long chemin, on aligne les pas !
- Relativiser : la pression de la réussite peut causer une dégradation des capacités intellectuelles (top de stress bloque le cerveau). Donc veillons à dissocier la réussite de l’enfant (« tu n’es pas une somme d’échecs et de réussites. Tu es plus que cela. »), accompagnons-le vers l’identification de ses émotions (sa boussole interne) et appuyons-nous sur le jeu qui dédramatise les situations et facilite l’apprentissage.
- Montrons l’exemple : comment réagissons-nous (adultes) face à un échec. Nous dénigrons-nous ou acceptons-nous cet échec comme une étape transitoire sur le chemin de la réussite ? Ce que l’enfant entend nourrit son monde intérieur. Attention donc de cultiver nous-aussi un état d’esprit de croissance
Un commentaire
Très bon résumé, chaque point mérite d’être développé au quotidien.
J’ajouterai un conseil qu’on utilise souvent pour aider notre petit (9 ans) à aller plus loin : c’est de faire le parallèle avec les jeux vidéos. Exemple : il a fait ses devoirs, connait bien sa leçon mais pas à 100% mais ça lui suffit. Comment lui faire comprendre qu’il peut aller plus loin ? Quand on parle directement des devoirs ou du travail à l’école, c’est vite enuyeux. Mais si on lui expliquait comme ça : « Imagine que tu joues à Angry Birds, Tu peux finir un niveau avec une étoile… Mais tu peux aussi réussir en faisant 3 étoiles »
Pas la peine d’en dire plus, car en général dans les jeux vidéos, il essaye déjà d’avoir le maximum d’étoiles. En comprenant que l’école peut aussi être vubcomme un jeu, il assimilé mieux le plaisir de l’effort.
Donc n’hésitez pas à utiliser des exemples de son univers pour les appliquer aux tâches quotidiennes