Avant 5 ans, faut-il lire des histoires qui font peur aux enfants ?
|Sorcières, loups, monstres, abandon, meurtres,… les contes traditionnels fourmillent de ces créatures et thèmes qui font naitre la peur chez les enfants, une peur réelle qui s’installe dans leur inconscient et ressurgit dans leurs cauchemars puis dans leurs expériences quotidiennes, impactant même leur personnalité et leur comportement sur le long terme (anxiété, agressivité, méfiance,…).
Avant 5 ans, l’enfant a bien du mal à prendre de la distance ou à s’amuser d’une peur car pour lui, fiction et réalité sont une seule et unique chose.
Ce n’est qu’avec la maturation de son cortex préfrontal qu’il parviendra à calmer son amygdale (siège des émotions dans le cerveau) en raisonnant. Il se dira alors « C’est marrant de se faire peur car je sais que ce n’est qu’une histoire ».
Le problème est que nous, parents, pourrions penser que la peur ne les affecte pas tant nos enfants restent attentifs, silencieux ou excités quand nous leur lisons un récit qui leur fait peur. Cette posture sereine ou enthousiaste a une première cause : l’enfant aime partager ce moment de lecture avec son parent. Il ne voudrait pas que cela s’arrête !
La deuxième cause est qu’il ne peut pas poser de mots sur ce qu’il ressent vraiment. Alors il garde le silence ou fait semblant de rire (parfois par mimétisme) mais…il emmagasine des images et du stress relatifs à la peur.
Catherine Gueguen suggère donc d’éviter de lire des histoires de peur (ou d’exposer les enfants à des images choquantes sur les différents écrans) avant 6 ans.
À partir de 6/7 ans, l’adulte qui raconte l’histoire peut accompagner les émotions de l’enfant, l’aider à les exprimer, échanger avec lui, évoquer les solutions pour surmonter les peurs. C’est ainsi qu’il développera son intelligence émotionnelle et sera capable de réguler ses peurs.
Autre précaution à prendre : Dire à l’enfant qui a le droit de dire qu’il a peur en écoutant une histoire (ou en regardant un film). « Cette histoire/ce dessin animé me fait peur. J’aimerais qu’on en lise/regarde une/un autre. »
Source : « Vivre heureux avec son enfant » de Catherine Gueguen
C’est marrant, ça rejoint l’avis de Isabelle Filliozat dans « Au coeur des émotions de l’enfant » : https://les6doigtsdelamain.com/au-coeur-la-peur-du-conte-de-fees/
D’où l’intérêt de choisir des contes illustrés ou les personnages (loup …etc) ne font pas peur et dans lesquels les fins sont édulcorées. Mais il est vrai que cela pousse à réfléchir aux contes que l’on propose aux enfants sous couvert de vouloir leur faire découvrir la culture des contes traditionnels. Ne pas se presser est sûrement une bonne chose. Merci pour cet article.
Bonjour,
Merci pour votre article. Vous citer en source : « Vivre heureux avec son enfant » de Catherine Gueguen, pouvez-vous préciser le chapitre où elle parle de ce sujet svp?
J’ai vu qu’Isabelle Filliozat irait dans le même sens, savez-vous par hasard ou je peux trouver ses écrits sur le sujet?
Je vous remercie d’avance.
Oui effectivement mon garçon de 3 ans et demi se lève plusieurs fois la nuit car il a pris peur depuis Halloween. Ce n’est pas la période idéale pour des petits qui ne comprennent pas ce qu’il voit, squelette, monstres, citrouilles méchantes et j’en passe … vivement que ces peurs disparaissent car c’est très fatigant pour les parents !
Vous trouvez cela fatigant pour vous ? Mais imaginez ce que vit votre enfant…. Essayez de trouver une aide extérieure pour aider votre enfant à passer cette phase si besoin…