Les âges et étapes du cerveau de votre enfant (et conseils pour favoriser son développement)
|Je vous invite à découvrir les âges et étapes du cerveau de votre enfant ainsi que des conseils pour favoriser son développement. Ces informations sont extraites du livre de Daniel Siegel et Tina Payne Bryson « Le cerveau de votre enfant« .
Le cerveau comprend différentes parties qui ont chacune un rôle très précis :
– le cerveau gauche nous aide à réfléchir logiquement et à organiser nos pensées en phrases. Il est Logique, Littéral, Linguistique et Linéaire (4 L). Il est en activité quand un enfant demande « pourquoi ? » par exemple.
– le cerveau droit nous permet de ressentir des émotions et de lire des indices non-verbaux. Il est plus influencé par le corps et les aires cérébrales inférieures. Pendant les 3 premières années de vie, le cerveau droit est dominant chez l’enfant.
– le corps calleux est l’ « autoroute » qui relie les deux hémisphères. Il favorise l’intégration horizontale (cerveau droit-cerveau gauche).
– le cerveau reptilien est le siège des réactions instinctives et décisions spontanées (il prend les commandes en cas de danger).
– le cerveau limbique nous incite à nouer des relations.
Deux regroupements pour intégrer la verticalité :
– le cerveau d’en bas comprend le tronc cérébral et le système limbique (et l’amygdale qui prend le contrôle du cerveau d’en haut en cas de danger) : il gère les impulsions, réactions innées (se défendre, fuir), les émotions fortes (colère, peur) et les fonctions basiques (respirer, cligner des yeux).
– le cerveau d’en haut est constitué du cortex cérébral. Il est la source des processus mentaux complexes : penser, imaginer, planifier, se connaitre, faire preuve d’empathie ou encore réguler les émotions. Ce cerveau n’est pleinement mature qu’à 25 ans ! Notez que le cerveau d’en haut est déconnecté quand un enfant subit une tempête émotionnelle. L’idée est donc de l’aider à le reconnecter.
Les âges et étapes du cerveau de votre enfant (et les conseils pour favoriser l’intégration)
Entre 0 et 3 ans
- Quand votre enfant est bouleversé, connectez-vous émotionnellement à son cerveau droit avec votre cerveau droit puis basculez sur le cerveau gauche pour inculquer la discipline et le respect des règles.
« Tu es triste n’est-ce pas ? »(cerveau droit à cerveau droit) « taper fait mal. Je souhaite que tu ne le fasses plus. » (cerveau gauche).
Utilisez la communication non-verbale pour apaiser l’enfant : le prendre dans vos bras ou avec une expression compatissante par exemple.
La verbalisation des émotions et des expériences est un excellent moyen de solliciter le cerveau gauche quand le cerveau droit est dépassé.
Ainsi, aidez votre enfant à poser des mots sur ce qu’il ressent : « tu as l’air triste, tu as peur, tu es joyeux, etc… » et incitez-le à raconter ces expériences pour donner du sens à ce qu’il a vécu « Que s’est-il passé ? ».
- Dire « non » à un tout petit est très peu efficace. Mieux vaut s’appuyer sur son cerveau d’en haut en lui proposant des choix et le poussant à réfléchir. S’il frappe avec un bâton dans la maison : « Que dirais-tu de jouer dehors avec ton bâton ? » « Que pourrait-on faire avec ce bâton dehors ? ».
- Proposez-lui souvent des choix « tu préfères porter le t-shirt bleu ou vert ? Du jus d’orange ou de pomme ? » et commencez à l’interroger sur des réflexions plus élaborées :
« Que ressent cette petit fille ? Pourquoi est-elle dans cet état selon toi ? » - Pour équilibrer cerveau du haut et cerveau du bas, faites-le bouger ! Si votre enfant est troublé, écoutez tout d’abord ses émotions puis incitez-le à faire des mouvements.
- Apprenez-lui à se servir de sa mémoire comme d’un magnétoscope où il pourrait appuyer sur pause, lecture, avance rapide, retour, etc. Afin de favoriser l’ancrage des souvenirs et leur donner du sens, encouragez à ce qu’il vous raconte ses expériences même plusieurs fois d’affilée.
- Posez-lui des questions à propos de ses expériences pour l’inciter à chercher les détails qu’il a mémorisés. « Tu te souviens quelle était la couleur de la chemise de la dame avec laquelle j’ai parlé ce matin ? » « As-tu remarqué la forme du pain à droite dans la vitrine ? »
- Expliquez-lui la différence entre « ressentir » et « être » : « Je me sens triste en ce moment, mais plus tard, je serai content ». Dites-lui que les émotions sont éphémères.
- Ne niez jamais ce qu’il ressent. Il s’agit de sa réalité. Accueillez ses émotions par une écoute bienveillante et reformulez en miroir ce qu’il dit.
- Aidez-le à identifier et comprendre les sensations, les images, les sentiments et pensées qui l’habitent : « as-tu faim ? » « comment imagines-tu le parc d’attraction que nous allons visité ? », « C’est apaisant le bruit de la rivière, n’est-ce pas ? » « A quoi pensais-tu quand tu as ressenti cette peur ? » Utilisez la roue de la conscience.
- Apprenez-lui à exercer sa pleine conscience en se concentrant sur sa respiration, même quelques secondes.
- Jouez avec votre enfant et multipliez les activités qui renforcent le lien avec lui. Cela nourrira des attentes positives sur l’amour entre parents et enfants.
- Transformer les conflits en occasions de se connecter : lorsque votre enfant se querelle, demandez-lui ce qu’il ressent et son avis sur ce que ressent l’enfant ou la personne avec qui il est en conflit. Proposez-lui des choix pour trouver une solution équitable.
Entre 3 et 6 ans
- Connectez-vous à lui via ses émotions puis redirigez-le vers une solution comportementale adaptée et un rappel des règles si nécessaire. « Tu es vraiment déçu que ton ami ne soit pas venu, n’est-ce pas ? » « Je vois que tu es énervé. Que dirais-tu de transformer cet énervement en séance de chatouilles ? Ensuite, nous pourrions peut-être proposer à ton ami de venir plutôt demain ou un autre jour. Es-tu d’accord ? »
- Favorisez la narration : afin de basculer du cerveau droit au cerveau gauche, entrainez votre enfant à raconter les expériences qui l’ont bouleversé émotionnellement. S’il rencontre des difficultés à parler, commencez le récit en décrivant ce que vous avez vu : « Je t’ai vu courir puis glisser sur ce carrelage. C’est ça ? » S’il ne prend toujours pas la parole, continuez : « Et puis tu as pleuré. Alors je me suis précipité vers toi… ». Vous pouvez aussi utiliser les dessins pour la narration. Ce qu’il est important de comprendre est que la narration régule le trop plein d’émotion en donnant du sens.
- Sollicitez souvent son cerveau d’en haut pour trouver des alternatives à des comportements qui dépassent les limites fixées : « Peux-tu penser à une autre façon de répondre (sous entendu, plus respectueuse)? » « Peux-tu trouver un compromis qui conviendrait à tous ? »
- Pour poursuivre cette intégration verticale (cerveau d’en haut et d’en bas), faites des jeux de simulation : « Et si tu trouvais au parc un jouet qui appartient à un autre enfant, que ferais-tu ? » ou bien, débutez une histoire et demandez-lui d’imaginer plusieurs fins possibles.
- Gardez le réflexe de l’inciter à bouger pour réguler ses émotions et changer d’humeur.
- Mémoire : apprenez-lui à se servir de sa télécommande mentale en vous racontant des histoires et en faisant des pause, avance, retour, lecture.
- Orientez son attention en le questionnant sur des détails de ce qu’il vit afin d’en faciliter le stockage dans sa mémoire.
- Pour faire face aux tempêtes émotionnelles, expliquez à votre enfant que les émotions sont éphémères et qu’il est important de les identifier. Calmez-les avec un contact physique puis aidez-le à verbaliser et à trouver le besoin qui se cache derrière cette émotion.
- Apprenez-lui à avoir conscience de son monde intérieur : émotions, images, sensations, pensées. Interrogez-le en lui soufflant du vocabulaire pour favoriser l’expression.
- Claire conscience : guidez votre enfant afin qu’il apprenne à orienter son attention sur l’idée de son choix ou sa respiration. Demandez-lui de prendre de profondes inspirations et faites appel à son imagination pour changer d’humeur : « Imagine que tu es allongé sur une plage de sable chaud et que tu te sens calme et heureux. »
- Créez des rituels joyeux en famille à travers des temps de partage, d’attention et de jeu.
- Apprenez-lui à gérer les conflits en l’interrogeant sur ce que ressentent les autres et en lui accordant votre confiance pour « trouver une issue qui contentera tout le monde ». Insistez sur la non-violence et le respect.
Sur le même principe, Daniel Siegel offre des conseils pour les 6-9 ans et 9-12 ans.
Outils :
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