9 façons de diminuer les peurs des enfants
|Dans leur livre « Emotions, quand c’est plus fort que lui », Aurore Aimelet et Catherine Aimelet-Périssol nous donnent de précieux conseils pour accompagner au mieux les peurs des enfants (et leurs émotions en général).
Le cas qu’elles évoquent est le suivant :
Vincent, papa d’Edgar, 7 ans « J’ai vécu l’enfer la semaine dernière. À l’heure de son cours de solfège, Edgar a décrété qu’il n’irait pas, qu’il n’irait plus. On sortait de l’école et j’ai dû le traîner jusqu’au conservatoire. Il hurlait que la musique, c’était nul, que lui était nul en musique, que le prof était nul, etc. Je savais qu’en effet ce dernier n’était pas commode. Je savais aussi qu’il fichait une trouille bleue à Edgar qui, du coup, avait peur de tout rater, de ne pas comprendre, de se tromper. Mon fils était terrorisé, vraiment… Et moi, tiraillé entre l’envie de le protéger et le souhait qu’il dépasse ses peurs, qu’il n’abandonne pas pour de mauvaises raisons… »
9 pistes à éviter
- Nier l’émotion ou l’événement : « N’aie pas peur, arrête d’y penser. »
- Dédramatiser : « Tu as peur pour rien, le prof n’est pas un monstre non plus ! »
- Dramatiser à excès : « Comme tu dois souffrir ! Oh ! là, là ! c’est très grave ! »
- Chercher des solutions à la place de l’enfant : « Je vais demander à ton prof d’être plus gentil avec toi. »
- Donner des ordres (qui peuvent avoir l’air de conseils) : « Moi, à ta place, je me ferais tout petit pour éviter qu’il m’interroge. »
- Victimiser l’enfant : « Ce prof est extrêmement méchant ! »
- Culpabiliser l’enfant : « C’est de ta faute ! Tu ne travailles pas assez ton solfège… »
- Surenchérir : « Montre-lui que tu es le plus fort, que rien ne te fait peur ! »
- Juger : « C’est nul d’avoir peur, tu es grand, tu ne dois pas pleurer. »
9 pistes à adopter
- Réconforter l’enfant physiquement : prenez-le dans vos bras, caressez-lui les cheveux, sans le contraindre mais en l’assurant de votre présence physique ; ici, gardez le silence.
- L’inviter à respirer, profondément : dites-lui de poser une main sur l’abdomen et l’autre sur la poitrine, de sentir son ventre se soulever et s’abaisser, à plusieurs reprises. Faites-le avec lui, en même temps.
- Expliquer que la peur est naturelle et qu’elle est passagère : « Tu as peur, c’est normal, cette sensation va passer » ; inutile d’ajouter « Ne t’inquiète pas » puisque, justement, si, il est inquiet !
- L’encourager à exprimer ce qu’il sent sans jugement, ni commentaire : « Comment ça se passe, là, dans ton corps, en ce moment ? Tu as mal quelque part ? Dans ta gorge ? Dans ton ventre ? » L’encourager à exprimer ce qu’il pense : « Qu’est-ce qui te fait dire que ce professeur est nul ou méchant ? Est-ce parce qu’il s’est conduit avec sévérité avec toi ? »
- Reformuler ce qu’il dit pour bien le comprendre : « Si je te comprends bien, tu crois que ce professeur ne t’aime pas ? » Revenir à l’événement déclencheur : on n’a jamais peur pour rien, même si c’est pour un rien : « Que s’est-il passé la semaine dernière pendant le cours ? »
- Envisager avec l’enfant ce qu’il peut faire pour à la fois conserver sa sécurité et sa liberté dans la situation telle qu’elle est : « La peur est là, qu’est-ce que tu peux faire avec elle ? Par exemple, puisque nous sommes pour le moment tous les deux dans la rue, tu peux me serrer très fort la main, regarder les vitrines, retrouver la dernière fois où tu as bien répondu au solfège, chanter… »
- Entraîner l’imagination de l’enfant à trouver des solutions : « Si jamais cela recommence, si le prof n’est pas content, qu’est-ce que tu peux faire ? Par exemple, tu peux le regarder vraiment et voir que, s’il crie autant et a une voix si dure, c’est qu’il doit être bien malheureux, t’échapper dans tes rêves, imaginer que tu es un chevalier très fort puisque tu résistes à la sévérité de ton professeur… »
Source : « Emotions, quand c’est plus fort que lui ! » de Catherine Aimelet-Périssol
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