7 alternatives aux punitions
|Toutes les études le démontrent, les punitions (comme toutes les autres formes de violence) sont inefficaces sur le long terme et causent des dégâts psychologiques chez l’enfant (et le futur adulte) en plus de dégrader ses compétences sociales. Il existe des options bienveillantes pour parvenir à modifier le comportement des enfants avec des effets pérennes et une augmentation conséquente de leur autonomie.
En voici 7 issues du livre « Eduquer sans punir » de Dr Thomas Gordon.
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Découvrir le besoin de l’enfant
Les comportements « inacceptables » du point de vue des parents sont en réalité des tentatives de satisfaction de ses besoins pour un enfant. C’est donc sur ce besoin qu’il est essentiel de concentrer notre réflexion et nos actions. La punition s’attaque aux conséquences (le comportement désapprouvé) mais non à la cause (le déclencheur de ce comportement). Cette recherche du besoin, plus difficile dans les premières années, est facilitée avec l’apprentissage du langage car il « suffit » alors d’écouter avec empathie et de questionner pour comprendre.
OUTIL : les pictogrammes des besoins sous forme d’affiche. -
Faire un échange
Si un enfant s’amuse avec un objet fragile, plutôt que de stopper son geste, de retirer brutalement l’objet, de crier et de s’exposer par là-même à une tempête émotionnelle contagieuse, substituez calmement l’objet du jeu à un autre acceptable. Ainsi, l’enfant pourra continuer à se divertir.
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Modifier l’environnement
Si vous répétez souvent les mêmes messages/interdits à votre enfant relatifs à des éléments de l’environnement, c’est qu’il est peut-être temps de se faciliter la tâche en modifiant l’environnement même.
Si vous ne souhaitez pas qu’il touche à la télécommande, mettez-la hors de portée et disposez des sources d’exploration et de jeu au niveau de l’enfant. De la même manière, il est intéressant de délimiter une surface de jeu sécure (avec des gros coussins par exemple). Dans la même logique, si le coucher est compliqué, créez un environnement calme et apaisant : lumière douce, musique apaisante en sourdine, un livre de conte prêt à être lu, un rituel de gratitude, etc. La TV, les tablettes et autres activités excitantes n’ont pas leur place à ce moment-là.
Idées d’adaptation de l’environnement :
– utiliser des verres et des tasses en plastique
– mettre sous clé les médicaments et autres objets dangereux
– fermer les portes -
Emettre un message « je » au lieu de « tu » de réaction (après un comportement)
Le message « je » est très puissant. Il consiste à remplacer un reproche ou une accusation (sources de stress, de culpabilité et à l’origine de comportements de défense) par un message « je » précédé d’un descriptif de ce que nous voyons (sans porter aucun jugement).
« Quand le volume de la télévision est trop élevé, je ne peux parler à papa. » Ainsi, l’enfant comprend que son aide est requise et l’adulte prend la responsabilité du problème tout en exprimant son propre ressenti.
Les inconvénients de message « tu » : quand on dit par exemple « tu m’énerves », « tu me rends fou/folle », « tu m’as donné mal à la tête avec tes bêtises » :
– on néglige/ignore les besoins d’autrui
– on fait naitre la culpabilité et on blesse
– on suscite l’envie de riposter sur le même ton et avec la même méthode d’avilissement
– on déclenche des oppositions, des insultes et des disputes avec leur lot d’émotions désagréables
– on affaiblit le lien affectif et on génère de l’insécurité
OUTIL : le bonhomme OSBD -
Emettre un message « je » au lieu de « tu » de prévention (avant un comportement)
L’expression avec un message « je » responsabilise et développe l’autonomie de l’enfant. Il est encore plus efficace AVANT qu’un comportement ne se produise. En effet, cela permet à l’enfant de visualiser une situation future et de réfléchir aux solutions « acceptables ». Il s’agit tout simplement d’une demande appuyée par une expression émotionnelle.
« J’aimerais que tu me préviennes lorsque tu ne prévois pas de rentrer tout de suite après l’école. Je me sentirai plus sereine. »
Cette anticipation peut aussi prendre la forme de règles établies en collaboration avec l’enfant et affichées pour pouvoir s’y référer. L’enfant participe à l’élaboration et est donc plus engagé ainsi. -
Ecouter l’enfant et faciliter la verbalisation émotionnelle
Avant de parler, écoutons et montrons une attitude empathique pour permettre aux émotions excessives (qui bloquent les capacités de raisonnement) d’être libérées. Ecoutons donc et reformulons ce que nous entendons. Vous trouverez un exemple dans cet article sur l’écoute active.
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Proposer des choix et convenir d’une solution qui satisfait tout le monde
Afin de guider l’enfant vers une solution acceptable, proposez-lui des choix ou des solutions.
Pour résumer :
Mes préférences dans ces options vont vers le message « je », l’adaptation de l’environnement, l’établissement de règles et la proposition de choix. C’est ainsi que je pratique principalement en intégrant l’humour, le jeu et une bonne dose de communication non-verbale. Parmi les besoins évoqués dans l’option 1, retenons : le besoin d’amour, d’attention, de se sentir utile, d’être en sécurité, de bouger, d’exprimer ses émotions, … Au fond, ce sont des besoins qui nous animent tous (en plus des besoins physiologiques de base).
Il est aussi important de prendre conscience que la violence éducative se transmet et laisse des blessures profondes qui conditionnent la vie. Ce n’est pas en écrasant une fleur qu’on l’aide à grandir, au contraire. Cela ne la rendra pas plus résistance ni résiliente. C’est d’eau, de soleil et de soins qu’elle a besoin pour grandir et exprimer toute sa beauté.
J’espère que cet article vous aidera. Je vous invite à continuer la lecture avec le livre de Thomas Gordon :
« Eduquer sans punir »
“Éduquer sans punir” de Dr Thomas Gordon est disponible sur :
- decitre.fr
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chez votre libraire
- Prix : 6,50€
C’est si beau en théorie et si difficile dans la pratique! J’ai lu tous vos derniers articles et essayé de mettre en pratique avec ma deuxième fille qui a 14 ans, aucune méthode ne nous aide, elle en profite encore plus pour exagérer ses comportements déjà difficiles à gérer. Pour sa sœur n’importe quelle méthode aurait fonctionné mais là je ne sais plus qui croire, tolérance, positivité ou limites, punitions… Rien ne fonctionne et c’est épuisant et décevant d’être parent
Pouvez-vous nous décrire un cas précis ?
Bonjour Jeff
Je te remercie pour cet article.
La punition est tellement ancrée dans notre modèle éducatif, avec nos parents qui ont reçu des punitions, les parents de nos parents, etc …
Je pense qu’il est difficile, pas impossible, de réussir à se sortir de ces habitudes-là.
Avant de penser à appliquer d’autres méthodes, on va souvent appliquer des méthodes que l’on connaît.
Je te rejoins sur le fait que punir est une violence donnée à l’enfant.
Cependant, je pense que pour réussir à ne pas punir, il faut aussi créer un climat de confiance avec l’enfant.
L’importance de l’écoute est primordial, mais pas une écoute juste avant le moment où l’on veut punir.
Je t’invite d’ailleurs à lire (ou relire) l’article que j’ai écrit sur le sujet sur mon blog :
https://www.papa-et-patron.fr/vos-collaborateurs-ecouterez-veux-dire-ecouter/
C’est un travail qui commence tout petit (si on peut le commencer tout petit), et en tout cas qui doit être fait sur la durée.
D’ailleurs les changements ne se feront pas voir au début, mais je pense qu’il faut persévérer, et petit à petit cela fonctionnera.
Au plaisir
Evan
Merci pour cet article.
J ai deux enfants de 5 et 8 ans.
J ai dû punir mon fils que 5 ou 6 fois depuis sa naissance.
Peut être 5 ou 6 fois de trop (?)
Hier soir , il a tiré sa soeur et lui a fait mal.
Cela n arrive pas souvent mais cela fait plusieurs fois que je lui est dit de faire attention.
J essai d utiliser la CNV,etc…mais si le coup de la peur et de la colère, je lui est dit qu’ il serait puni.
Quelles alternative a cette situation ?
Merci
Je suis également opposée à la punition. Seulement en grandissant (dès deux ans en fait) les enfants veulent faire leurs propres choix, parfois opposés aux consignes données par les parents. Parfois on explique bien dans une situation que deux actions différentes vont avoir deux conséquences différentes et l enfant veut quand même faire à sa guise. Exemple je préfère que tu manges à table pour éviter les miettes au sol. L enfant refuse et met des miettes partout. Je nettoie derrière mais le comportement ne change jamais. À un moment j ai dit «je ne te punis pas mais puisque tu fais toi même tes choix, je te demande d en assumer toi même les conséquences, c’est donc à toi de nettoyer». Je crois que dans sa vie d adulte l enfant aura aussi à faire ses choix en connaissance de leurs conséquences… petit à petit l enfant choisit instinctivement ce qui l arrange le mieux. Quand il passe trop de temps à réparer ses bêtises, il en arrive à arrêter tout seul de les faire. Tu veux aller au parc ? Chausse toi. L enfant papillonne jusqu’à ce que le temps ne permette plus de sortir. Regarde l heure, ça va être le repas. On ne peut plus sortir. Je refuse de me dépêcher après au moment du repas pour réparer cette perte de temps. Je crois que quand on refuse de punir comme le faisaient nos parents, il ne faut pas manquer de responsabiliser les enfants pour les aider non pas à obéir mais à choisir par eux même ce qu’il y a de mieux. Après ils comprennent que les parents donnent les consignes pour leur bien et sont très à l écoute.
Bonjour très bel article qui est plutôt conçu pour des enfants en bas âge dans sa globalité…ici nous avons un grand garçon de 12 ans bientôt qui est le deuxième de la fraternité de 5…il ne trouve pas sa place…est régulièrement violent avec sa petite sœur de 6 ans…est insatisfait de tout…ne tient pas en place…et fait des crises de frustration assez régulièrement…on ne sait plus comment agir…je prends note du » je »…il est suivi par une pedopsy mais aucun changement ds notre vie…avec deux bébés de 7 mois c est compliqué…et mon grand m a déjà dit textuellement par rapport à ces crises que lorsqu il n’avait pas ce qu il avait envie il faisait « exprès » d insister…de hurler…d être irrespectueux afin de l obtenir…
J’ai lu Thomas Gordon et il m’a convaincue de l’inutilité des punitions. Par contre je trouve qu’il manque de solution dans son livre. Merci pour votre résumé. Personnellement j’ai vraiment besoin d’exemples concrets pour savoir comment réagir. Comme l’insolence verbale de mon 5 ans, ou les disputes avec son frère. Je lis la majorités des vos articles, merci!!