Un enfant n’apprend pas d’un professeur qu’il n’aime pas

« On n’apprend pas d’un prof qu’on n’aime pas. Résultats de recherches sur l’éducation humaniste. » est un livre écrit par David Aspy et Flora Roebuck dans lequel est démontrée l’importance d’un lien empathique entre élève et professeur pour faciliter l’apprentissage et la qualité de vie dans le cadre scolaire (moins d’agressivité, de vandalisme, baisse de l’absentéisme,…).

Ils ont pu noter que les professeurs qui faisaient preuve de 3 valeurs particulières contribuaient à la réussite et au bien-être des élèves.

Ces 3 valeurs d’ailleurs mises en évidence par Carl Rogers sont :

  • l’authenticité : une relation directe et sans masque entre l’apprenant et l’enseignant
  • la considération : un respect et une écoute sans jugement des émotions et des points de vue des élèves
  • l’empathie : l’enseignant essaye de se mettre à la place de l’élève et comprend ses limites et besoins

Concrètement, cela peut se traduire notamment par la reconnaissance orale des émotions des enfants et une aide à la verbalisation sans jugement :

« Tu es heureux d’avoir lu tous les mots correctement »

« Tu es triste parce que tu n’as pas pu lire certains mots »

« Tu es fâché parce que tu n arrives pas encore à lire »

Dans un plaidoyer pour une éducation humaniste (voir Source), Jacques Lecomte ajoute d’autres critères comme la gentillesse, la disponibilité, des attentes positives sur les performances des élèves (effet Pygmalion), l’humour, une juste fermeté (mais pas de sévérité).

 

Une grande étude confirme

Les résultats d’une méta-analyse (1) menée de 1948 à 2004 auprès de 355 325 élèves confirme les effets positifs d’une éducation humaniste.

« Elle met en évidence des corrélations positives avec toutes les caractéristiques des enseignants étudiées, par ordre d’importance décroissante : la non-directivité, l’empathie, la chaleur, l’encouragement à une pensée d’ordre supérieur, l’encouragement à l’apprentissage, l’adaptation aux différences, l’authenticité, les croyances centrées sur l’apprenant. Les effets cognitifs les plus importants se font sentir sur la pensée critique et créative, la réussite en mathématiques et la performance langagière. Les effets émotionnels ou comportementaux les plus importants sont la participation des élèves, leur satisfaction, la continuation de la scolarité, l’estime de soi, la motivation, les compétences interpersonnelles. »

 

(1) Cornelius-White J. (2007). Learner-Centered Teacher-Student Relationships Are Effective : A Meta-Analysis, Review of Educational Research, 77 (1), 113-143.

Source : « L’éducation humaniste » de Jacques Lecomte (PDF gratuit)

 

Pour confirmer cette analyse et compléter le sujet sur les vertus d’un enseignement bienveillant, je vous invite à écouter Catherine Gueguen dont les propos s’appuient sur les neurosciences :

L’application des neurosciences en classe (par Catherine Gueguen)

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