Comment calmer la tempête émotionnelle d’un enfant dans un magasin
|J’ai trouvé ce terme de « tempête émotionnelle » dans le livre d’Isabelle Filliozat « J’ai tout essayé ». Ainsi, nous pouvons tous nous imaginer la situation que beaucoup de parents connaissent au moins X fois dans leur vie : colères, crises, caprices…
Ce dessin et le texte qui l’accompagne (extraits du livre) l’illustrent à merveille.
Tout d’abord, voici une première vérité : Essayer de calmer une tempête émotionnelle par de la violence (cris, fessées, signes d’énervement..) est INEFFICACE et DESTRUCTEUR sur le long terme. L’enfant n’obtient aucune réponse à ses besoins (qu’il exprime comme il peut et pas comme il veut) et cela a tendance à créer de nouvelles frustrations. La situation se présentera donc de nouveau. De plus, l’enfant va REPRODUIRE ce qu’il a vécu (vu, entendu, senti) avec ses pairs…ou contre vous. La violence engendre la violence. C’est ainsi. Enfin, l’enfant aura peur d’avoir mal et aura même des craintes vis à vis de celui ou celle qui lui a fait mal. Martin Seligman nous expliquait que c’est le meilleur moyen de bloquer le développement et l’apprentissage de l’enfant.
Je vous donne par conséquent des conseils issus de mon expérience et saupoudrés des sages paroles d’Isabelle Filliozat.
Montrez l’exemple pendant la crise :
Gardez votre calme. Ayez des gestes précis et doux. Parlez lentement à un niveau sonore légèrement plus bas qu’habituellement (l’enfant tendra ainsi progressivement l’oreille en reprenant le contrôle de son cerveau et de ses sens).
Serrez-le contre vous :
Deux raisons essentielles :
1) La sécurité de l’enfant est la priorité : serrez-le avec tendresse contre vous même s’il essaie de s’échapper. Ceci évitera que, sur le coup de la colère, il se renverse une étagère sur lui ou se blesse d’une autre manière.
2) Le contact physique fait baisser le stress et sécurise (effet de l’ocytocine).
Après la crise, donnez-lui une mission :
Une fois la crise terminée, proposez à votre enfant de boire (un verre d’eau, pas de boissons sucrées). Puis donnez lui une « mission » afin qu’il se sente utile et focalise son attention. De plus, cela lui permettra de gagner en autonomie et en confiance en vivant de nouvelles expériences.
Voici quelques exemples :
« tu vas m’aider à trouver les articles de la liste de courses ! le premier qui les voit gagne 1 point ! ».
« Tu tiens le panier ! Cela m’aidera beaucoup. »
« Cela t’amuserait de biper les produits (avec la scannette) ? »
« D’après toi, combien coûtent toutes ces courses ? »
« On va peser les pommes. Tu me guides ? »
Voici d’autres précieux conseils pour prévenir plutôt que guérir :
Avant de prendre la route pour le magasin, donnez-lui une mission comme celles décrites plus haut.
N’allez pas au magasin pendant les heures de repas :
La faim stresse et l’enfant réclamera (à raison) des palliatifs. De plus, la litanie des « j’ai faim », entamera votre propre patience.
Ne pratiquez pas le chantage et ne promettez pas si vous n’êtes pas sûr de tenir votre promesse :
Le chantage est à éviter absolument : « Si tu es sage, tu auras le jouet/le bonbon que tu me réclames. »
Si vous vous engagez là-dedans, vous ne pourrez plus jamais en sortir…et votre enfant ne fera plus rien « gratuitement ».
Par « ne promettez pas si vous n’êtes pas sûr de remplir votre promesse », j’entends : « au supermarché, je te paierai un tour de manège ! ». Et là, un des évènements suivants se produit :
– vous n’avez pas de monnaie
– pas le temps
– le manège est en panne
Bref, des sources de déconvenue pour votre enfant et donc un risque de crise.
Apprenez-lui la patience :
« Tu veux ce jouet ? nous le rajouterons à ta liste de Noël/ d’anniversaire et nous la relirons ensemble. »
Développez sa créativité :
« Et si on en construisait un à la maison. »
Votre enfant veut un jouet ? Et si vous le construisiez plutôt que de l’acheter ? Cela promet une activité riche et amusante avec la satisfaction d’un « travail » accompli après des efforts ! Gratifiant !
Annoncez-lui le programme :
Avant d’aller faire des courses avec votre enfant, expliquez-lui ce que vous allez faire dans le détail. L’idéal serait qu’il vous aide à faire la liste de courses. Ainsi, il sera encore plus impliqué dans « la mission » dont je parlais plus haut.
Chantez :
Dans la voiture, diffusez de la musique joyeuse et invitez-le à chanter. Je vous conseille d’avoir un CD ou un titre MP3 sous la main qui évoque ces instants où l’ambiance est gaie. Ainsi, vous déclencherez un état mental et physique positif quand vous l’écouterez. Vive l’ancrage positif !
Encouragez les efforts mais ne le jugez pas personnellement :
« Je suis fier de ton comportement. »
« C’est une joie de faire les courses avec toi. »
Ne dites pas : « tu es sage », « tu es excité »,… ce sont ses actes qui comptent. Valorisez-les.
Limitez l’exposition aux publicités TV :
Rien de tel que la TV pour faire naitre l’envie…La TV met le cerveau dans un état particulier (presque hypnotique). Ainsi, les publicités (et leur répétition) s’insinuent en profondeur dans la tête de nos enfants. Les produits qui y défilent sont autant d’objets de convoitise.
ça s’est bien passé ? capitalisez !
Les courses se sont bien déroulées? Parlez-en avec votre enfant en décrivant tout ce que vous avez aimé. Cela l’aidera à associer courses et bonne humeur en fabriquant une image mentale empreinte d’émotions positives.
La simple évocation future de ce souvenir augurera d’une nouvelle réussite.
Testez-vous !
Une fois que vous aurez mis en place ces conseils, faites une visite au rayon ou au magasin de jouets avec le sourire. Tout est sous contrôle.
Et pour 100% de réussite quand tout cela ne fonctionne pas :
Et pour éviter tout problème, mais c’est dommage car vous manqueriez un important chapitre de son apprentissage de la vie et du vôtre, passez au drive ou faites des commandes en ligne…
Conseils lectures et vidéo :
- Isabelle Filliozat Pour les 1 à 5 ans : « J’ai tout essayé« . Disponible sur Amazon.fr .
- Pour les 6 à 11 ans : « il me cherche ». Disponible sur Amazon.fr .
- Nouveau : je vous invite à découvrir la formation vidéo à la parentalité positive d’Isabelle Filliozat
j’adore vos articles ! Merci …
Merveilleux article!
Cependant, je mets un bémol à la dernière phrase: à mon avis, le magasin n’est pas forcément un lieu indispensable à l’enfant en âge des crises, d’autant qu’il souffre réellement de sa propre détresse et de celle de ses parents. Il fera des crises tout autant (il a besoin de les faire), mais dans la sécurité de la maison ou dans un endroit qui est moins problématique que le magasin.
Merci pour vos articles, comme toujours!
Le grand magasin, le centre commercial, le shopping du samedi ne sont pas des lieux de promenade et d’apprentissage pour un enfant. Si et quand c’est possible, il est préférable de laisser les enfants à la maison. Evidemment qu’il y a des apprentissages possibles à faire les courses avec Maman ou Papa mais les stimuli (visuels, sonores, émotionnels, etc…) sont tellement nombreux qu’ils « enfouissent » l’apprentissage sous beaucoup de stress. Moi-même, adulte et formée aux émotions, je remplis mon caddy bien plus si j’ai faim ou si je suis contrariée….
Anne
CHAQUE SEMAINE JE VAIS FAIRE MES COURSES DANS UNE GRANDE SURFACE AVEC MES DEUX PETITS ENFANTS ET ON S AMUSE .. ON PARTAGE CE MOMENT ENSEMBLE COMME BEAUCOUP D AUTRES À LA MER ,AU ZOO OU À LA MAISON .. PAS DE CRISE ET POURTANT ILS NE REÇOIVENT QUE RAREMENT UN JOUET OU UNE GLACE .. ON CHOISIT ENSEMBLE LES PLUS BELLES POMMES. ON REGARDE LES POISSONS .. LES PUBS .. UN SUPER MOMENT DE CONIVENCE.. OUI ON PEUT ALLER FAIRE SES COURSES AVEC DES ENFANTS .. BEL APPRENTISSAGE DE LA VIE ET BEAUX SOUVENIRS POUR TOUS ..