Souvent, les enfants n’attendent pas de solutions ou de conseils. Ils veulent juste être écoutés.
|Nous, parents, croyons à tort que les enfants attendent des solutions et des conseils de notre part lorsqu’ils s’expriment avec ce type de phrases : « Je suis nul(le) en math ! » « Je ne veux pas aller chez mamie. Elle interdit que je regarde la télé. »
Nous nous mettons donc la pression en imaginant que nous DEVONS fournir une solution. Cette pression est à l’origine de réflexes verbaux négatifs comme nier, moquer, minimiser, crier,…normal, nous venons de nous imposer une contrainte imaginaire et nous réagissons en nous défendant (cerveau émotionnel)…
Cela ne les soulagera pourtant pas si nous nions ce qu’ils disent, plaisantons, leur donnons des ordres ou les ignorons. « Mais non, tu n’es pas nul(le). » « Tu iras chez mamie. Un point c’est tout. » Au contraire. C’est le meilleur moyen de briser les chances d’avoir une relation authentique avec eux…
Ce dont ils ont besoin, c’est de quelqu’un qui les écoute sans les juger.
Car cette écoute leur permettra ensuite de dépasser leurs ressentis et de trouver eux-mêmes des solutions. L’écoute favorise l’autonomie.
Et c’est pareil pour nous, adultes !
Ecouter c’est d’abord se taire !
On ne peut pas écouter et commenter en même temps. C’est une évidence. Donc, nourrissons l’intention d’écouter sans partir dans notre mental et donnons une preuve de notre écoute. La preuve à fournir est la reformulation de ce que nous avons entendu.
« Tu aimerais regarder la télé chez ta grand mère et elle n’est pas d’accord. Donc tu n’a plus envie d’y aller. »
Votre enfant vous dira « Oui, c’est ça. » et sera déjà soulagé d’avoir été écouté. Cette verbalisation et cette écoute lui permettront de dépasser le ressentiment pour envisager des alternatives et prendre des décisions :
« Je pourrais apporter un livre »
« On pourrait peut-être aller au cinéma ? »
« Je vais bricoler un avion avec papi. Il m’en avait parlé la dernière fois. »
Astuce : Pour faciliter l’expression des enfants, nous pouvons accompagner leurs mots d’onomatopées ou de hochements de têtes : »Oh », « Ha » « mmm, « je vois »,…
Les questions ouvertes au lieu des conseils
Au lieu de donner des poissons à nos enfants, apprenons-leur à pêcher !
On peut guider un enfant dans le développement de ses capacités à résoudre les problèmes grâce aux questions ouvertes.
Les questions ouvertes sont des outils qui favorisent cela :
« Qu’est-ce qui s’est passé ?
Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
Que veux-tu dire ?
Qu’est-ce qui te dérange ?
Comment t’es-tu senti(e) quand … ?
De quoi aurais-tu besoin ?
Comment puis-je t’aider ?
Quelles sont les solutions possibles ? »
Source : « Une nouvelle autorité sans punition ni fessée » de Catherine Dumonteil-Kremer
Pour suivre l’actualité de papapositive, être averti des derniers articles, vous pouvez vous inscrire ici :
Merci de ce rappel de l’écoute active de Thomas Gordon ! Et c’est vrai que cela ouvre la communication au lieu de la bloquer et, comme vous le dites c’est aussi vrai pour les adultes : il n’y a rien de plus frustrant qu’un/e ami/e à qui vous parlez de vos difficulté qui se met immédiatement en mode « j’ai la solution » !
On oublie souvent que si les enfants ne sont pas des adultes en réduction il/elles sont néanmoins des êtres humains à part entière qui ont les mêmes besoins fondamentaux que nous et l’un de ces besoins c’est d’être écouté et compris sans être jugé : parler à quelqu’un d’autre permet d’extérioriser ses ressentis et donc de prendre de la distance avec ses émotions et souvent le simple fait d’être écouté avec attention (voire même l’apparence de l’attention : je l’ai vécu à plusieurs reprises dans des situations d’agression violente en tant que professionnelle) permet aux enfants de dénouer quelque chose sans que parfois on puisse comprendre « par quel miracle » !
Cependant quand vous dites « les enfants veulent juste être écoutés » vous rajoutez une dimension qui me restait obscure : être là, sincèrement et intensément attentif/ve à ce qu’ils disent leur suffit, d’une certaine façon ils sentent quand notre esprit est détourné par la recherche de ce que l’on va répondre. Ce qui fait que quelque soit cette réponse, aussi pertinente soit-elle, elle tombera à côté de la plaque.
Nous avons été tellement conditionné.es – déjà par notre propre enfance – à considérer que l’adulte doit avoir réponse à tout que nous ne pouvons nous empêcher de répondre alors que reformuler avec le plus d’exactitude possible la parole de l’enfant l’aide à se comprendre lui/elle-même.
Merci.