Comment remplacer « C’est bien » pour mieux encourager nos enfants
|L’expression « c’est bien » fait partie du langage commun. Nous pensons souvent que nous encourageons nos enfants de la meilleure des manières en l’utilisant. Mais il existe une alternative beaucoup plus efficace, nous précise Isabelle Filliozat dans « j’ai tout essayé« .Â
D’ailleurs, c’est aussi un peu notre ressenti d’adulte lorsqu’on nous dit « C’est bien » devant un travail que nous avons mis du temps à réaliser. Nous aimerions peut-être qu’on nous interroge sur la façon dont nous y sommes parvenus ou encore qu’on remarque tel ou tel détail… À moins que cela ne nous laisse totalement indifférent car nous ne nous motivons pas pour une récompense ou des signes de reconnaissance extérieurs. Dans ce cas, il nous a probablement fallu du temps et une certaine maturité intellectuelle pour nous extraire de la peur du jugement car le « C’est bien » fait planer l’ombre du « C’est mal » proféré par une personne qui détient une forme de vérité universelle…
Bref, cette expression est loin d’être anodine et nous tenons là un véritable levier de reconnaissance et de motivation intrinsèque à portée éducative si nous en évitons les conséquences négatives.
Les conséquences du « c’est bien »
Selon Isabelle Filliozat, un enfant qui s’entend dire « c’est bien » après un des ses actes va l’interpréter ainsi :
« Cela aurait pu être « mal » ? »
Cette focalisation sur le jugement « bien ou mal » l’empêche de mémoriser son acte même.
Il va seulement se souvenir de sa fierté et, parallèlement, de la peur de l’échec (« ça pourrait être mal ? »). Son cerveau frontal n’est pas mobilisé.
Pour vraiment encourager, décrivons sans juger ! Â
Pour renforcer positivement le comportement de l’enfant, il est important qu’il se souvienne de ce qu’il a fait et donc que quelqu’un le remarque verbalement avec une description.
Ainsi, pour que l’enfant revoit mentalement l’action, il suffit de décrire ce que l’on voit. Cette marque d’attention va déclencher de la joie chez l’enfant. Cette joie déclenche la synthèse de protéines qui vont renforcer la gaine de myéline des neurones impliqués dans cette action et coder le passage de l’influx nerveux qui a permis cette action. L’enfant va donc plus facilement réitérer l’action réussie.
Ainsi, un papa qui dit à son fils « J’ai vu comme tu as passé le ballon à Brian » va permettre à son fils de mémoriser l’action et de la reproduire.
Exemple 1
« Oh, je vois que tu as tracé plusieurs cercles ici ! Ils sont de différentes couleurs ! Et cette maison me fait penser à celle de mamie. Qu’est-ce qui t’a inspiré ainsi ? »
Exemple 2Â
« J’ai remarqué que tu avais passé beaucoup de temps sur ce problème de math. Comment as-tu trouvé la solution finalement ? J’aime le schéma que tu as fait pour comprendre et trouver le résultat. »
Exemple 3
« Tu as enfilé ton pyjama tout seul. Tu as commencé par la jambe droite puis la gauche. Pour les bras, tu me montres ta technique ? »
Notez que cette astuce descriptive fonctionne aussi avec les adultes qui peuvent encore plus facilement faire un feedback mental de leurs actions (et renforcer ainsi la mémorisation des mouvements afin de les reproduire avec succès).
Source : « J’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat
Besoin d’une formation à la parentalité positive avec Isabelle Filliozat ?
Faut pas sous-estimer l’intelligence d’un enfant, attention à ne pas passer pour des robots qui suivent les instructions à la lettre et qu’ils s’en rendent compte, ça peut être (très) contre-productif. Un enfant doit avoir l’impression que la vie se vie réellement et surtout pas que c’est une mise en scène de A à Z et voir ses parents comme des pantins. Sinon . »c’est bien » + décrire ce qu’il a fait de bien c’est pas mal aussi 😉
Il est fier de lui, sait ce qu’il a fait correctement et sait, en plus, que ça a fait plaisir à ses parents. Car oui agir de sorte que son entourage soit heureux, même si parfois ça coûte, c’est à mon avis essentiel.
A-t-on encore le droit de communiquer naturellement avec son enfant sans se poser mille questions? L’essentiel n’est-il pas d’être bienveillant et de faire de son mieux? On finit par croire que quoi qu’on fasse, on ne fait pas bien! il faut se faire confiance.
Justement, si on finit par le croire c’est parce qu’on est déjà dans le jugement que l’on subit depuis longtemps. C’est exactement ce que veut dire Isabelle Filliozat. Evitons de dire « c’est bien ou c’est mal » et accordons notre attention sans surcouche, décrivons ce que nous voyons et confions ce que nous ressentons sans juger l’autre.
Effectivement après avoir lu « parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » j’ai voulu mettre en pratique toute ces bonnes idées… Mon fils de 7 ans a rapidement commencé à me trouver bizarre et a fini par carrément me reprocher de lui parler de manière « fausse » et se fâchait dès que la réponse était trop recherchée ou repompée du livre. Il ne me reconnaissait pas je pense. Alors j’ai arrêté de vouloir suivre le livre, j’utilise ses enseignements beaucoup plus subtilement, en restant moi-même et ça passe mieux.
Maman met la table et Papa joue au foot.
Super!
L’enfant joue au foot et met la table. Et ses parents sont là tous les deux. On ne le voit pas sur les illustrations car c’est hors caméra. Votre interprétation est donc compréhensible. Mais papa et maman apparaissent parfaitement et/ou en alternance dans les autres chapitres du livre d’Isabelle Filliozat (qui défend brillamment la parité homme/femme). J’espère simplement que vous n’attribuez pas le foot exclusivement aux hommes et l’art de la table aux femmes ? 😉
Sinon, que pensez-vous du sujet de l’article ?
Et le dessin d’une Maman en train de faire une machine ??!! …je trouve que Ca decridibilise carrément la leçon qui est donnée ici….Oui parfois QUAND on se contente d’un « c’est bien » c’est clairement qu’on a mille choses à faire Et qu’il est difficile et TOUT arrêter pour relever les actions de nos enfants de facon Aussi poussées. Si les Hommes participaient à la tenue du foyer on pourrait deja plus se consacrer à nos progénitures.
Je trouve ceci un peu exagéré. J’aurais l’impression de ne pas avoir un langage naturel et fluide, mais surtout spontané. D’autant que la plupart du temps, vu qu’on le dit au moment de l’acte, l’enfant sait très bien pourquoi on lui dit « c’est bien » et oui, le fait qu’il puisse faire mal doit aussi quand même lui effleurer l’idée, parce qu’il faut aussi qu’ils aient conscience quand même que ce qu’ils font peut avoir des conséquences, que ce soit pour eux ou pour les autres.
« C’est bien »/ »c’est mal » sont des jugements très personnels en même temps que des raccourcis de langage. De plus, ils conditionnent l’enfant à un point de vue extérieur sans faire appel à sa motivation et sa réflexion intrinsèques. On peut les éviter afin de guider l’enfant vers un comportement acceptable tout en développant son autonomie : dire « stop » pour arrêter le geste, proposer des choix, rappeler des règles, décrire des conséquences afin que l’enfant trouve les solutions par lui-même, … Certes c’est moins « naturel » car on entend à longueur de journée des jugements arbitraires, mais l’habitude de prend vite. On y gagne en richesse des échanges et en valorisation des individus.C’est valable aussi pour les rapports entre adultes.
Et j’aime ou j’aime pas c’est aussi du jugement non? Puis parfois arriver à mettre son pyjama tout seul c’est bien sans jugement de valeur… On apprend aussi beaucoup de ses échecs et savoir que l’on peut se tromper (et que ça n’est pas grave) n’est il pas aussi important?
Et j’ajoute que cela développe grandement le langage en permettant à l’enfant d’entendre une suite de phrases bien construites. Que de positif !
J’aurais peur que mon enfant ne se sente pas soutenu si je ne valide pas un minimum ses actes et ses actions alors que tout autour de lui des gens lui diront c’est bien, à la crèche à l’école chez ses grands-parents…  »c’est bien pour tout le monde sauf pour maman, peut-être que je ne suis pas assez bien pour maman »
Bonjour
Ma fille va avoir deux ans. Depuis toute petite J ai remarqué qu elle avait peur de l echec.
Nous nous sommes rendus compte qu on l encourage beaucoup et qu’on lui dit toujours  » c’est bien » car ca sort naturellement.
Nous allons essayé de nous corriger mais penser vous que la peur de l échec peut rester malgré tout ou cela peut vite se corriger ?
Merci