Les phrases à dire à un enfant qui a des complexes
|Nous évoquerons dans cet article les complexes classiques tels que : je suis laid, gros, petit, pas intelligent, …
Généralement, les complexes sont révélateurs de la tendance des enfants (et des parents) à se comparer. A cela s’ajoute un déficit de confiance en soi et une peur de l’échec.
L’idée est donc dans un premier temps de distinguer l’interprétation de la réalité (soit de cesser de juger pour simplement observer) puis d’orienter l’enfant vers une communication interne et externe positive.
Distinguer l’interprétation de la réalité :
« Qu’est-ce qui te fait dire que tu es gros/petit/laid/nul ? Si tu es d’accord, nous allons jouer les enquêteurs et lister les preuves de ce que tu penses. »
A ce moment, prenez une feuille et écrivez la taille, le poids (et l’IMC), les réussites de l’enfant, le nombre de ses amis présents et passés, etc. Vous pouvez aussi montrer les photos d’évènements joyeux.
Astuce : La liste de « tout ce que tu sais faire » fonctionne très bien pour faire oublier les complexes.
Reformuler systématiquement : « Tu penses que tu es gros. » pour lui faire comprendre qu’il s’agit d’un jugement et non de la réalité.
Rassurer sur les sentiments : « Je t’aime parce que tu es toi. » « Je t’aimerai toujours. » « Je vais te citer toutes les autres personnes qui t’aiment. »
Être humain : « Les défauts et les faiblesses sont communs à tous les êtres humains. La perfection n’existe pas. »
Réorienter la comparaison et jouer sur l’humour : « Tu te sens gros par rapport à Paul ? Ok. Voyons d’autres comparaisons. Un éléphant est-il plus gros qu’une baleine ? Paul est-il plus gros qu’une fourmi ? »
Jouer sur l’empathie et la dissociation : « Paul te trouve plus intelligent que lui et ça a l’air de le rendre malheureux. Que pourrais-tu lui dire pour qu’il se sente mieux ? »
Le choix de penser et d’adopter une perspective : « Tu peux choisir de penser que tu es gros. Tu peux aussi choisir de penser que tu es bien dans ta peau. Que préfères-tu ? »
Le grand puzzle :« Nous sommes comme un puzzle fait de nos qualités et nos défauts. Si tu regardes tes défauts, il te manque plus de la moitié du puzzle. »
L’espoir de changer et l’émergence des solutions :« Tu te sens gros pour le moment. Ce n’était pas le cas hier. Et ce ne sera pas le cas demain. » « Quelles actions pourrais-tu mener pour te sentir mieux dans ta peau ? »
Les qualités : « Tu envies Paul ? qu’est-ce que tu admires chez lui ? Sais-tu que ce que nous aimons chez les autres, nous l’avons déjà en nous ? »
Réconcilier l’enfant avec son image via la photographie : Confiez à votre enfant un appareil photo et demandez-lui de vous prendre en photo avec deux types de photos : des photos qui mettent en valeur votre physique et d’autres pas. Pour ce second cas, vous pouvez grimacer ou faire la tête par exemple. Ensuite, visionnez ces photos et démontrez-lui plusieurs choses :
- qu’une même personne peut revêtir des visages plus ou moins attrayants en fonction des perspectives, du cadrage, etc.
- qu’un sourire éclaire le visage de n’importe qui.
- qu’on peut passer d’un état à l’autre en un clignement d’oeil !
Maintenant, faites de même avec votre enfant en jouant vous-même les photographes. Invitez-le à prendre plusieurs poses et mimiques.
Puis visionnez les photos et discutez avec lui de ce qu’il ressent. Gardez précieusement les photos qu’il préfère. Ce sont les images auxquelles il se réfèrera mentalement lorsqu’il doutera de lui. Une photo a l’avantage de balayer les « impressions » au profit d’un point de vue réaliste.
L’aider à surmonter les jugements d’autrui : « Quand tu te sens attaqué oralement par une moquerie par exemple, prends une longue inspiration puis souris. Regarde ton interlocuteur dans les yeux et dis lui : « C’est ton avis. Merci de l’avoir partagé. » »
L’entrainer à observer plutôt que juger : « Quand nous jugeons, nous nous attendons à être juger. Donc il est malin de décider de ne plus juger et de simplement observer. » Cet exercice vous y aidera.
Apprivoiser la peur de l’échec : Pour apprivoiser la peur de l’échec, vous pouvez adopter un slogan comme « Tout est expérience », « Chaque échec est un nouveau pas vers la réussite » ou encore « tu as le droit de te tromper ».
Vous pouvez vous prêter à un jeu en famille : Les erreurs du jour. Autour d’une table, chacun exprime une ou plusieurs erreur(s) du jour et ce qu’il en a appris. Si un des « joueurs » ne trouve pas d’enseignements ou d’interprétations positives, les autres peuvent l’aider en racontant une de leurs anecdotes et la manière dont ils ont finalement réussi.
Ces échanges démystifient l’échec et permettent d’adopter différentes perspectives.
L’autre point fort de ce rendez-vous est de s’entrainer à raconter une histoire et à poser des mots sur les émotions. Cela donne du sens aux pensées et calme les ruminations mentales (y compris auto-critiques).
Parents : les comportements à éviter.
Etiquetage :
« Tu es intelligent » « Tu es beau » « Tu es idiot » « Tu es créatif » : ces formulations figent l’image que l’enfant se fait de lui-même. Il est préférable qu’il se sache doté de différentes forces qui évoluent au fil du temps. Ainsi, évitez les « tu es » au profit d’un mode descriptif des actes de l’enfant et en exprimant vos sentiments (avec un « je »): « Je vois que tu as fait tes lacets seul. » « J’aime te regarder travailler ». Concentrez-vous sur ce qu’il fait en valorisant les efforts et intentions.
Accusations :
Les accusations (comme les menaces et les cris) ferment le cerveau de l’enfant. Il est alors incapable de réfléchir et se murera dans ses pensées, coupant totalement le dialogue.
Donc, respirez et aidez-le à grandir et s’exprimer. Ne l’acculez pas.
Montrez l’exemple : évitez de dire « c’est ma faute » car l’enfant s’appropriera cette expression source de stress. Idem dans les disputes dans les fratries : ne cherchez pas le « coupable ».
Auto-dévalorisation :
Si vous vous dénigrez et vous auto-dévalorisez, votre enfant vous imitera. Donc adoptez les bons réflexes et soyez bienveillant avec vous-même.
Autres pistes :
Idée lecture :
Merci pour votre site et pour le contenu très intéressant.
Pourriez vous en dire sur ce sujet:
évitez de dire « c’est ma faute » car l’enfant s’appropriera cette expression source de stress. Reconnaître sa faute c’est être à moitié pardonné comme l’on dit. C’est aussi apprendre à faire des erreurs, à les reconnaître et apprendre le pardon.
C’est ce que je pense… Mais cela n’est pas très positive de rendre les gens coupable. Du moins l émotion ressentie n’est pas agréable. Comment faire donc reconnaître son erreur?
Merci pour cette rubrique trucs et astuces très complète !!!