Les avantages d’utiliser le « je » au lieu du « tu » pour parler aux enfants
|« Tu es méchant ! » « Tu as dit un gros mot ! » « Tu me cherches… » « Regarde ce que tu as fait ! »
Imaginez qu’on vous parle ainsi. Quelle serait votre réaction ?
- Vous ressentez de la culpabilité et vous vous défendez ou attaquez en retour.
- Vous pensez que la personne en face de vous ne vous fait pas confiance et vous êtes donc sur la défensive.
- Vous éprouvez de l’indignation d’être accusé à tort et le stress se transforme en colère.
- Vous êtes désemparé(e)s car vous ne savez pas ce qu’attend la personne qui vous parle ainsi.
Ces quatre ressentis activent les mauvaises parties du cerveau. Celles qui engagent la survie et non celles consacrées à l’apprentissage et à la collaboration. Cette survie implique des « comportements de survie » et non des processus d’apprentissage, de connexion et de collaboration.
On ne peut pas à la fois se défendre car on se sent agressé et raisonner pour changer de comportement. Et encore moins accéder aux demandes de notre interlocuteur puisqu’il n’y a pas de demande explicite dans un reproche…
Ce constat est encore plus vrai pour les enfants dont le cerveau est immature et qui sont souvent débordés par leurs émotions.
L’astuce pour éviter cet écueil est simple : remplacer le « tu » par le « je » et reformuler.
Nous remarquons en effet que les reproches, les cris, les insultes sont facilement proférés en utilisant le « tu » dans une phrase.
À l’inverse, le « je » implique une expression personnelle de nos émotions, une description dénuée de jugement de la situation et un partage des solutions possibles selon nos besoins. Cela favorise donc la collaboration.
De plus, l’emploi du « je » permet de prendre sa part de responsabilité dans un évènement au lieu de rejeter la faute sur autrui.
Voici quelques exemples :
« Je n’aime pas qu’on tape les gens ou qu’on jette des objets. J’attends qu’on utilise les mains pour jouer, manipuler,… »
« Le vase s’est brisé. Comment réparer ? »
« Je suis inquiet lorsqu’on joue dans la cuisine, surtout lorsqu’une poêle est sur le feu. Il y a un risque d’accident. »
« Je n’aime pas quand tu exiges quelque chose. Je souhaite entendre « papa, est-ce que je peux avoir du jus de pomme s’il-te-plait. »
Cette façon de parler peut sembler peu naturelle au début tant nous sommes assaillis par les « tu » depuis notre enfance. Cela nous a conditionné. Mais avec de la pratique, nous gagnons énormément en confort, tranquilité et bienveillance car :
- Nous verbalisons régulièrement nos émotions ce qui en réduit l’intensité.
- Nos enfant apprennent eux-aussi à verbaliser leurs propres émotions.
- Nous gardons le « contact » empathique avec nos enfants.
- Nous apaisons notre esprit en transformant les critiques et pensées négatives en consignes et choix. C’est plus simple !
- Nous établissons un rapport de confiance avec nos enfants.
Bref, optons pour le « je » le plus possible !
Merci pour cet article, que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt, comme toujours.
Je me questionne actuellement sur le « je n’aime pas quand tu fais telle chose ». J’ai lu quelque part que les petits ne font pas la différence entre leur propre personne et leurs actions. De ce fait leur dire qu’on n’aime pas ce qu’ils font serait très anxiogène car ils entendraient que nous pouvons ne pas les aimer eux… Qu’en pensez-vous? Comment faire? Merci!
Bonjour
Pour moi, dans mes exercices avec les enfants, oui l’enfant pense qu’il n’est lus aime si « je n’aime pas ce que tu as fait » est utilise. je propose plutot de dire: je suis genee par cet acte.
Je suis reconnaissante de vos articles. je travaille avec les enfants en difficultes et j’ai suivi le sursus de la Methhode ESPERE
Et bien , je suis une grand mère et , avec vos conseils , j’essaye d’ameliorer
mon comportement avec mes petits enfants !. Je vous remercie !.
Françoise