Les 3 tamis d’une communication positive à apprendre aux enfants (et aux adultes)
|Je vous invite à lire avec vos enfants ce dialogue que j’ai retrouvé dans le livre de Christophe André « Et n’oublie pas d’être heureux ».
« Un jour, un homme vint voir Socrate et lui dit : « Ecoute-moi, Socrate, il faut que je te raconte comment un de tes amis s’est conduit.
– Arrête un instant, l’interrompit le sage. As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois tamis ?
– Trois tamis ? répondit l’homme, empli d’étonnement.
– Oui, mon ami : trois tamis. Examinons si ce que tu as à me dire peut passer par ces trois tamis. Le premier est celui de la Vérité. As-tu contrôlé si ce que tu as à me dire est vrai ?
– Non ; mais je l’ai entendu raconter, et…
– Bien, bien. Mais alors, tu l’as peut-être fait passer à travers le deuxième tamis. C’est celui de la Bonté. Ce que tu veux me dire, si ce n’est pas tout à fait vrai, est au moins quelque chose de bon, ou qui va faire du bien ?
Hésitant, l’autre répondit :
– Non, ce n’est pas quelque chose de bon, au contraire…
– Hum, dit le sage, essayons de nous servir du troisième tamis, et voyons s’il est utile de me raconter ce que tu as à me dire…
– Utile ? Pas précisément.
– Hé bien, dit Socrate en souriant, si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir. Et quant à toi, je te conseille de l’oublier… »
Résumons. LES 3 TAMIS sont :
VRAI – BON – UTILE
Et j’en rajouterai un 4ème en cas de doute :
« Aimerais-je me l’entendre dire ? »
Perd-on en spontanéité lorsque nous appliquons ces 3 tamis dans une discussion avec quelqu’un ou avec soi-même ? Non, au contraire. Car cette réflexion préalable est un moyen de déconnecter les processus inconscients qui nous poussent à mentir, juger, critiquer, colporter des rumeurs et des médisances, dévaloriser, …
Alors, au début, ce filtrage risque de provoquer quelques lourds silences. Mais c’est juste le temps que de nouvelles connexions neuronales ne se mettent en place et que les nouvelles habitudes ne se substituent aux anciennes.
D’ailleurs, on peut accélérer le mouvement en s’entrainant chaque jour.
Ce qui est important dans cette leçon de Socrate est que ce que nous pensons dicte nos actions (comme parler) et l’inverse est aussi vrai. Ainsi, si nous nous appliquons à dialoguer positivement, nous penserons de plus en plus positivement.
Et par la magie des neurones miroirs, nos enfants apprendront à faire de même et à cultiver l’optimisme. 😉
Je vous invite à imprimer cette fiche et à l’exposer à la vue de tous, comme un pense-plus-bête-du-tout. A la maison comme en entreprise.
Est-ce que pour les enfants le 4ème tamis devrait être NECESSAIRE? Demander à l’enfant « as-tu BESOIN de me le dire? »
Exemple: l’enfant a entendu dire quelque chose qui n’est ni vrai, ni bon ni utile mais qu’il a besoin d’en parler pour être rassuré (exemple concret: « un copain m’a dit que la nuit, des crocodiles peuvent venir me manger dans mon lit »). Ou bien est-ce déjà dans le tamis « utile »?
Merci 🙂
À Géraldine : un enfant sait quand il parle pour faire des histoires , et les trois tamis vont bloquer le processus, ou quand il est tracassé et qu’il a besoin d’être rassuré : à ce moment-là il ne sait pas assez clairement où il en est, il pose une question, il demande une explication, c’est à nous de l’éclairer , sans reproche.
Les grands esprits se rencontrent ! Lol. Je viens justement de raconter cette histoire sur ma chaîne !