La patience, ça s’apprend : pourquoi les enfants ont-ils tant de mal à attendre leur tour ?

L’impatience chez les jeunes enfants est une source fréquente de frustration, tant pour les parents que pour les enfants eux-mêmes. Qu’il s’agisse d’attendre pour un jeu, un câlin ou un dessert, la notion d’attente semble être un défi majeur. La vidéo « Dis-moi…! », publiée par la chaîne « Ensemble pour la Petite Enfance », explore ce comportement et explique pourquoi il s’agit d’une étape développementale normale.

 

L’autocontrôle : une compétence en construction

Le cœur du problème, comme l’illustre la vidéo, n’est pas un caprice, mais une question d’autocontrôle. La capacité à gérer ses propres désirs, à retarder la gratification et à maîtriser ses réactions émotionnelles est une compétence complexe qui se développe tout au long de l’enfance.

La vidéo met en scène un exemple concret : des enfants jouent à l’épicerie. Un petit garçon souhaite ardemment prendre le rôle du caissier, mais c’est au tour d’un autre enfant. Il exprime son impatience de manière véhémente.

Ce que la vidéo souligne, c’est que ce comportement, bien qu’inapproprié, est le reflet d’un manque de maturité dans la capacité à gérer ses impulsions. Il est expliqué que si des comportements impulsifs (comme pousser ou mordre) peuvent apparaître dès 6 mois, les difficultés liées au contrôle des impulsions atteignent souvent un pic vers l’âge de deux ans.

 

Le rôle crucial de l’adulte : valider et encadrer

Face à l’impatience de l’enfant, l’adulte intervient avec une approche en deux temps qui est essentielle à l’apprentissage de l’enfant :

  1. Validation de l’émotion : Elle reconnaît que l’attente est difficile (« Je vois que tu as hâte, attendre n’est pas facile »). L’enfant se sent compris dans son émotion, ce qui désamorce la tension.
  2. Maintien du cadre : Tout en validant son sentiment, elle réaffirme la règle sociale (« C’est nécessaire d’attendre. Ton tour viendra bientôt »).

Cette intervention est fondamentale. Elle ne punit pas l’émotion de l’enfant, mais elle encadre son comportement.

 

Comment l’enfant apprend-il à attendre ?

La vidéo insiste sur le fait que la patience ne s’acquiert pas seule. Elle se développe grâce à plusieurs facteurs combinés :

  • La maturation du cerveau : Les zones du cerveau responsables de la régulation des émotions et de la planification (le cortex préfrontal) mûrissent progressivement.
  • Le développement du langage : En grandissant, l’enfant devient capable de mettre des mots sur sa frustration, ce qui lui offre une alternative à la réaction physique ou impulsive.
  • L’intervention de l’adulte : C’est le pilier de cet apprentissage. En encourageant les tentatives de l’enfant pour se contrôler et en l’aidant à exprimer ses émotions, l’adulte lui donne les outils pour réussir.

À la fin de la vidéo, encouragé par l’enseignante, le petit garçon parvient à patienter. C’est une petite victoire, une étape de plus dans le développement de son contrôle volontaire. Il peut alors, son tour venu, profiter pleinement du jeu avec ses amis.

La vidéo rappelle donc que si l’impatience d’un enfant peut être éprouvante, elle est surtout le signe d’une compétence en plein développement. L’accompagner avec bienveillance et constance est la clé pour l’aider à construire des relations sociales harmonieuses.

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