Frapper un enfant ne résout aucun problème (mais cela en crée beaucoup)
|« Frapper, cogner, gifler, donner des fessées, tirer les oreilles, donner des petites tapes…fait du bien au parent qui s’est ainsi libéré de ses tensions et l’impression d’avoir fait quelque chose, donc de ne plus être impuissant. Pour le reste, c’est non seulement inutile mais nocif » écrit Isabelle Filliozat dans « J’ai tout essayé ».
En effet, violenter un enfant à de nombreuses conséquences :
- Cela lui enseigne qu’on peut résoudre les problème grâce à la violence
- Si elles interrompent le comportement sur le coup, les frappes sont inefficaces sur le moyen et le long terme car il y a un phénomène d’accoutumance à la douleur. Le parent n’a donc pas d’autre choix que de se montrer de plus en plus violent…
- L’enfant pour se protéger s’insensibilise : « même pas mal », ce qui peut être interprété comme une provocation par le parent… Cette tendance le poussera plus tard à multiplier les expériences risquées car sa perception du danger sera faussée.
- La violence conditionne et « dresse » mais ne responsabilise pas.
- Les coups figent le développement émotionnel naturel et diminue la capacité d’empathie.
- L’enfant est humilié, honteux, se sent diminué, coupable de tout, ce qui altère sa confiance en lui et en ses capacités. Il éprouve des sentiments d’abandon, d’exclusion, de rejet, il se vit sans valeur.
- Il accumule en lui de la peur et de la rage qui risquent de ressortir lorsqu’il se trouvera face à une personne sur laquelle il a de l’ascendant.
- Il cherchera une fois adulte à reproduire ce schéma de soumission/maître en utilisant la force.
- Il se racontera des histoires et nourrira des pensées irrationnelles et croyances limitantes quant au fait qu’il méritait ces violences se disant par exemple que cela était des preuves d’amour, qu’il n’en est pas mort, que c’est cela qui la rendu fort,…
- Les violences bloquent aussi la socialisation. L’autre est considéré comme une source potentielle de danger.
- Elles introduisent une confusion dans les repères. Comment comprendre que ceux qui nous aiment nous frappent ? L’amour et l’humiliation s’associent, ce qui aura des conséquences négatives sur la future vie amoureuse.
La violence n’est donc absolument pas une solution éducative. Elle marque au fer rouge pour de nombreuses années.
La vraie force, c’est de ne pas utiliser la force. L’éducation positive fournit un éventail de méthodes pour collaborer avec les enfants et favoriser leur développement et leur équilibre.
Il faut certes du courage pour remettre en cause les pratiques éducatives que l’on a soi-même subi car cela oblige à reconsidérer l’image de nos propres parents. Mais ce cheminement est nécessaire pour changer nos croyances et appliquer une parentalité plus humaine.
Voici cet article pour compléter : 4 étapes simples pour bannir la violence des rapports parent-enfant au quotidien
Tout à fait d’accord avec ceci. Mais alors quand on est à bout qu’on est seul que son enfant de 2,5 ans a refusé déjà de faire la sieste, qu’il n’a
dormi à peine 10 heures la nuit d’avant, qu’il a cumulé expériences sur expériences toute la journée ( parce qu’en parentalité positive ce ne sont pas des bêtises) qu’on est malade par 34 degrés et que le soir ça continue jusqu’à pas d’heure… parce que : j’ai pas envie et qu’il tient tête, fait crise sur crise, exige, refuse… use… on fait quoi ? On attend que le petit veuille bien entendre que c’est mieux pour lui qu’il dorme ?
Vous avez le droit de faire des erreurs. L’essentiel est de s’en rendre compte et de dire a votre enfant que vous regrettez votre geste . Et Lui dire ce que vous ressentez , que vous etes fatigué et malade. Votre enfant vous voit malade et cela l’inquiete et donc il a du mal a vous laisser, C’est vous qui êtes fatigué. Et dormir 10h pour son age cela lui suffit peut etre, donc oui vous lachez prise et vous osez lui faire confiance et vous vous reposez pendant que lui il joue. Bien-sûr ce sera pas un grand repos paisible mais si’il vous voit vous poser il y viendra aussi. La raison ne fonctionne pas a cet age la mais l’effet miroir oui. Courage c’est transitoire. Prenez soin de vous .
Christelle, maman d’une petite Chloé de 3,5 ans et qui flenche aussi parfois mais de moins en moins car elle avance sur ce chemin et elle grandit (la maman).
Merci pour vos mots encourageants et réconfortants. L’effet miroir est vraiment une notion nouvelle pour moi que je dois intégrer. J’ai bien exprimé ce que je ressentais et je lui ai demandé pourquoi elle (L’enfant est une fille) ne voulait pas dormir. Mais à 2,5 ans, il est difficile de l’exprimer et sa réponse est : je n’ai pas envie. Difficile de communiquer à cet âge. Mais je me suis déjà excusée, je n’ai pas de problème avec ça. Je sais aussi que je dois parfois lâcher prise, cependant il y a des choses sur lequel j’ai du mal : dont le sommeil. De plus, quand j’en parle, j’ai eu des réflexions genre : tu vas te faire marcher sur le ventre… Soit ferme, si tu lâches il aura gagné etc.. et ça fait ressortir inconsciemment mon besoin de contrôle. Je ne sais pas où est la limite. De plus, ma fille a tendance à ne pas se poser, donc à vaquer à ses occupations si moi je suis allongée, alors je dois la surveiller sans cesse. Ce n’est pas si facile de « faire confiance » dans ces conditions.
Je comprends alors notrecimpuissance que faut il faire ? Surtout quand vous avez un enfant de 5 ans TSA, toujours dans la révolte, l’opposition, ne supportant aucune frustration…. il crie, il « agresse sa mère » Mon petit fils est ainsi. Ma fille est à bout, à cran, épuisée et pourrait devenir violente.
Mon fils a 18 ans maintenant, il est TDAH et je sais que cela est épuisant lorsqu’ils sont petits, euh enfin même grand, mais ce que j’ai appris avec les années c’est que cela ne sert à rien d’en arriver au conflit! Vous entendrez toujours des gens vous dire que vous allez en faire un enfant roi et c’est faux! Lorsqu’ils sont petits les enfants ont des réactions disproportionnées que nous prenons en tant qu’adulte pour des caprices ou une envie de nous tenir tête et notre orgueil de parent formaté par l’ancienne Éducation (dressage) nous impose de réagir par une solution qui soumettra l’enfant. A partir du moment où l’on considère l’enfant comme un être à part entière et non comme une sous personne, alors on comprend qu’il est possible de l’eduquer Autrement!
On comprend qu’il est important de prendre en compte ses émotions, de comprendre pourquoi, car il y a toujours une cause. Un enfant petit c’est comme un petit explorateur qui veut découvrir le monde et qui se retrouve parfois même souvent envahi par des émotions qu’il ne sait pas gérer, dont il ne sait que faire. Il suffit de lui demander pourquoi, de mettre des mots sur ses émotions et de les considérer. Lorsque vous adulte pleurez, criez, est ce que vous voudriez qu’on essaie de vous comprendre ou qu’on vous hurle dessus, comment vous sentiriez vous?
Dire à un enfant: « je comprends que tu es en colère, tu en as le droit, est ce que tu veux me dire pourquoi? Où vous pouvez résoudre son problème et le tour est joué, ou cela n’est pas possible et dans ce cas vous pouvez lui expliquer que vous comprenez ce qu’il ressent mais que vous ne pouvez pas l’y autoriser en lui expliquant « que c’est dangereux pour lui, ou autre » mais que vous pouvez l’aider à évacuer sa colère en allant courir, en jetant des coussins par terre et en mettant toute sa colère à l’interieur.
Cette éducation ne fabrique pas des enfants rois et n’impose pas de tout accepter, elle prend en compte l’enfant et lui apprend que ses émotions ont le droit d’exister, elle lui apprend à les gérer en l’accompagnant et à savoir régler les choses sans violence dans son futur, à respecter l’autre.
Alors oui, ça n’ecessite de remettre en cause le concept de notre vieille éducation qui laisse chez chacun d’entre nous bien des manques de confiance en soi, des blessures cachées etc….
L’enfant n’est pas un être inférieur, respectons-le, afin qu’il puisse apprendre lui aussi par mimétisme à respecter l’autre.
Bon courage à vous! Patience et cela portera ses fruits.
Ma fille vient d’avoir 8 ans. Cela fait 3 ans à peu près que je me nourris de lectures bienveillantes et que je me retrouve dans la psychologie positive et l’éducation bienveillante. Je suis instit et ces lectures et conseils m’aident également dans mon travail…
Pourtant ça fait 5 ans que c’est plus ou moins difficile avec ma fille. Après un divorce très houleux où le père l’a complètement dévalorisée au profit de son frère qui a 11 ans maintenant (le père fait l’inverse à présent il néglige notre fils au profit de notre fille) j’ai tout essayé pour qu’elle trouve sa place dans la famille et qu’elle soit épanouie : psychologue, sophrologue, fleur de Bach, bains de nature, ancrages, formulations positives que l’on se répète, accueil des émotions et j’en passe…
Pourtant elle réussit depuis la rentrée à me faire sortir de mes gonds et j’avoue que ma main est partie et que je dis des choses très dures à entendre…
Donc voilà mon soucis, et j’espère de tout coeur que vous pourrez m’éclairer… comment fait on lorsqu’on donne tout ce qu’on a et qu’en retour on reçoit (son frère ou moi) des provocations, de l’insolence et parfois de la moquerie… Je pense honnêtement que la bienveillance là elle s’en va et qu’on peut péter un câble pour une broutille je pense….
Bref, ceci est juste la réflexion un peu désespérée d’une maman qui culpabilise bien évidemment pendant des semaines lorsqu’elle a dit ou fait qque chose qui va contre ses valeurs mais qui est juste un peu usée malgré tout l’amour que j’ai qui est infini comme toutes les mamans….
Bonjour Christelle,
Je vous rassure deja, on arrive tous a etre a bout a certains moments! Vous n’etes pas un cas unique et celles et ceux qui disent n’avoir jamais eu envie de hurler devant un enfant insolent ou autre mentent je pense, ca fait partie des etapes que les enfants doivent franchir pour apprendre et de notre coté nous n’avons malheureusement pas que leur bien etre physique et mentale a gérer mais cependant vouloir bien faire est la meilleure chose que vous puissiez apporter a votre fille meme si votre ressenti sur les effets reste mitigé. C’est un combat de tous les jours mais un combat contre nous meme, notre education et nos réflexes primaires… on y arrivera mais ca prendra du temps et au moins vous vous donnez les moyens, ne baissez pas les bras, elle se rendra forcement compte de l’amour que vous lui temoignez un jour
Bonjour.
Que faire quand un enfant nous hurle dessus nous jete des jouets dans la tête et celle de ses frères et soeurs. Que doit ton dire que doit on faire?
Mon fils de bientôt 9 ans ne semble jamais heureux. Il a vécu énormément d’épreuves ( comme nous d’ailleurs) ; 1 petite soeur, 5 déménagements en 1 an; 2 opérations ( il a perdu une partie de son ouïe) en 1 an, 5 décès en 2 ans… Il ne sourit presque jamais, ne rit que rarement de bon coeur, agresse très souvent sa soeur ou nous ( ses parents) souvent verbalement. J’ai l’impression qu’il peut exploser à tout moment. Il est suivi par une psy depuis 2 ans, il a des hauts et des bas. Il a récemment demandé à revoir sa psy, nous sommes à la 4 ème consultation et nous avons l’impression que son état empire ( il a cassé une vitre à l’école très récemment de rage) Nous savons que frapper n’est en rien la solution, mais nous n’en pouvons plus, son comportement met à mal toute la vie de famille et ne savons plus quoi faire pour l’aider. Nous avons l’impression d’être face à un mur… Je suis de nature positive mais celà devient difficile à vivre…
Mon fils de bientôt 9 ans ne semble jamais heureux. Il a vécu énormément d’épreuves ( comme nous d’ailleurs) ; 1 petite soeur, 5 déménagements en 1 an; 2 opérations ( il a perdu une partie de son ouïe) en 1 an, 5 décès en 2 ans… Il ne sourit presque jamais, ne rit que rarement de bon coeur, agresse très souvent sa soeur ou nous ( ses parents) souvent verbalement. J’ai l’impression qu’il peut exploser à tout moment. Il est suivi par une psy depuis 2 ans, il a des hauts et des bas. Il a récemment demandé à revoir sa psy, nous sommes à la 4 ème consultation et nous avons l’impression que son état empire ( il a cassé une vitre à l’école très récemment de rage) Nous savons que frapper n’est en rien la solution, mais nous n’en pouvons plus, son comportement met à mal toute la vie de famille et ne savons plus quoi faire pour l’aider. Nous avons l’impression d’être face à un mur… Je suis de nature positive mais celà devient difficile à vivre…