« Finis ton assiette » et autres mauvais réflexes pour la santé de nos enfants
|
Guillemette Faure dans son livre « Le meilleur pour mon enfant » nous alerte sur les mauvaises habitudes alimentaires que nous perpétuons et inculquons à nos enfants. Ainsi, les obliger à finir leur assiette n’est pas forcément une très bonne idée.
Les enfants ont naturellement la capacité de s’arrêter de manger lorsqu’ils n’ont plus faim alors que les adultes mangent 92% de ce qui se trouve dans leur assiette. Quand les parents ne sont pas là, les enfants avalent seulement 60% de leur assiette.
Les enfants perdent cette capacité de s’arrêter lorsqu’ils n’ont plus faim entre 2 et 5 ans…à cause de nous.
Les encouragements (« tu manges comme un grand ! »), arguments (« c’est bon pour ta santé »), chantages et récompenses (« si tu finis ton assiette, tu auras une glace ») éloignent peu à peu l’enfant des signaux de satiété qu’il captait naturellement. En gros, il ne parvient plus à s’auto-réguler.
Dans les familles à enfants en surpoids, les deux tiers des pères (et la moitié des mères) sont d’accord avec la phrase « Mon enfant doit toujours finir ce qu’il a dans son assiette. »
Tempérons légèrement le côté « conditionnement parental », le signal « je n’ai plus faim » met 20 minutes à parvenir au cerveau. Ainsi, l’information visuelle prime : si mon assiette est vide, c’est que je n’ai plus faim.
D’autres facteurs poussent à la surconsommation : la publicité, le sucre qui agit comme une drogue, la rapidité des repas, etc.
Ainsi, nous retiendrons cette première série de conseils :
– réduisons la taille des assiettes
– ne laissons que les fruits sortis dans la cuisine
– disposons des aliments sains à hauteur yeux (d’enfant) dans le frigo
– cachons les snacks saturés en sucre ou n’en achetons pas
– rapportons les plats à la cuisine après s’être servi
– utilisons des boites opaques
– ne nous servons jamais dans un sac ou dans une boite mais préférons transvider dans des boites de moindre contenance
– mastiquons et savourons
– posons notre fourchette entre chaque bouchée
– recyclons la nourriture non consommée (en l’intégrant dans un nouveau plat, en la congelant, etc.) pour ne pas gaspiller
– ne pratiquons pas de chantages, d’encouragements, de négociations…
– montrons l’exemple en mangeant en pleine conscience (pas de TV ou autres écrans pendant le repas, …)
– privilégions les DVD plutôt que les chaines TV avec un maximum de publicités « au bon moment »
Comment leur apprendre à manger de tout (sans manger n’importe quoi)?
Comme le dit si bien Guillemette Faure, « en cuisine comme en littérature, éduquer ce n’est pas donner à un enfant ce qu’il aime mais ce qu’il pourrait aimer. » Pas si simple…
Voici quelques conseils pour varier leur alimentation :
– dès la grossesse, les habitudes alimentaires de la future maman influence le bébé. Donc, mangez des légumes !
– la période avant 1 an est très importante pour les futures préférences alimentaires : faisons goûter à notre enfant un maximum d’aliments.
– en proposant et reproposant les aliments, les enfants finissent par y goûter et l’apprécier.
– profitons de leur faim pour diversifier leur alimentation. Ainsi, ne mettons pas de pain sur la table en début de repas et ne proposons pas de plan B (« tu préfères du jambon et des pâtes au beurre ? »). Un enfant ne se laissera pas mourir de faim.
– mangeons en famille le plus possible
– emmenons notre enfant au marché afin qu’il touche et goûte (de la main d’un commerçant) de nouvelles saveurs. De plus le cadre est favorable à de nouvelles expériences alimentaires (hors maison et ancrage négatif).
– faisons du jardinage avec lui et invitons-le à cultiver ses propres légumes.
– évitons les produits industriels au profit du « fait-maison ». Profitons-en pour impliquer l’enfant dans la cuisine.
– éloignons les distractions (TV, smartphones, trop de bruits, etc.)
A propos de « Manger n’importe quoi » ?
C’est un jugement de valeur, je vous l’accorde. Il faut pourtant avouer que l’intérêt principal des industriels n’est pas obligatoirement notre santé…sinon le bouche-à-oreille suffirait et il n’y aurait pas besoin de dépenser des milliards en publicités.
Sylvie, 47 ans, a fait une carrière marketing dans l’industrie alimentaire. Voici ses propos :
« Le Nutella, La Vache qui rit…je ne comprends pas comment ces vieilles marques arrivent encore à exister quand on voit ce qu’il y a dedans…
Ce qui me sidère le plus, c’est que c’est dans les produits pour enfants qu’on trouve les pires compositions. Les yaourts et petits-suisses pour enfants sont aromatisés au lieur d’être aux fruits, les gâteaux sont à l’huile de palme. Même si s’est développé un marché bio pour les enfants, on a l’impression que le seul impératif dans les produits pour enfants, c’est d’y mettre ce qu’il y a de moins cher…« .
Guillemette Faure poursuit sa démonstration en évoquant les céréales du matin et nous conseillant de ne surtout pas les laisser choisir par les enfants !
Je vous conseille particulièrement la lecture de ce livre :
Réponses à toutes les questions que vous vous posez sur l’Alimentation de votre enfant de Patrick Tounian (disponible sur amazon.fr ou chez votre libraire).
Mais également de :
Lait, mensonges et propagande de Thierry Souccar
Deux vidéos pour clore cet article :
Source : « Le meilleur pour mon enfant » de Guillemette Faure. disponible sur Amazon.fr et fnac.com .
L’alimentation est à mettre en place avec une plus grande bienveillance, et plus d’ harmonie, j’ai imaginé un accompagnement vers les parents, que je nomme Diversification Sensorielle et Alimentaire, avec une vraie dynamique basé sur la sensorialité, et l’observation. La bienveillance et l’amour …..
Beaucoup de conflits naissent dans ces moments, avec en lien les listes d ‘aliments donnés encore par les pédiatres, et la famille, auquel les jeunes parents, selon leur conscience vont écoutés, et recommencer un état de « pouvoir » au moment du repas ……Sur mon blog je parle de cela, si cela intéresse les parents d’en parler , je suis à votre écoute …..Belle journée et merci de ce partage 🙂
Bonjour
Je suis intéressée je n’ai pas vu le lien de votre blog….
J’ai de grosse difficultés à faire apprécier ma cuisine à mon fils de 7 ans alors que j’applique déjà depuis de nombreuses années grands nombre des conseils cités dans cet article
Les repas deviennent des moment compliqués pour toute la famille
Merci par avance
Bonjour, j’ai une question, je n’oblige pas mes enfants a terminer leurs assiette si je les ai servi en revanche la règle est si nous nous servons ou nous resservons dans un souci de ne pas gaspiller nous finissons ce qu’il y a dans nos assiettes, qu’en pensez vous ? Cela leurs laisse t-il la capacité de s’autoréguler ?
Manger sans faim n’est pas moins gaspiller que de jeter. Donc mieux vaut jeter car ça n’impactera pas La sensation de satiété de l’enfant.
Bonjour, je suis complètement d’accord sur le fait de ne pas obligé les enfants a finir l’assiette , mais sa reste des enfants , il s arrête pas toujours car il n’on plus faim , mais par ce qu’il aime pas ou qu’il en on marre de manger , par contre ils veulent toujours un dessert !! donc comment s’avoir a quelle moment ils peuvent s’arrête ?
vous n’avez jamais prononcé la phrase « je garde un peu de place pour le dessert » ? Ben vous comprenez maintenant pourquoi un enfant peut vouloir son dessert sans avoir fini son assiette.