Ernest et Célestine : les questions de Célestine
|Ernest sent bien que Célestine est préoccupée. Elle garde le silence. Elle est d’une humeur sombre. Après plusieurs tentatives infructueuses, elle finit par s’exprimer pour poser des questions que redoute Ernest : Comment suis-je née ? J’étais où ? Tu m’as prise où ?
Ernest hésite, balbutie…:
« –je t’ai prise dans un grand panier.
-un panier ?
-oui, non, un bac, un grand bac. Sur la place…je balayais…il pleuvait.
-pourquoi j’étais là ? »
Ernest ne sait pas. Il ne veut pas lui avouer qu’elle a été abandonnée, non pas dans un grand bac, mais dans une poubelle. Il ne veut pas qu’elle éprouve une grande tristesse. Alors, il lui raconte à quel point il fut heureux de la trouver, que ses parents ne pouvaient peut-être pas s’occuper d’elle. A moins que ce ne soit un clin d’oeil du destin car il y avait alors une immense place dans la vie d’Ernest. Une place juste pour elle.
Il lui décrit alors leurs premiers instants de complicité et d’amour. Lorsqu’elle était toute petite. Qu’elle avait encore les yeux fermés. Qu’il la nourrissait avec un tout petit biberon. Qu’il la lavait dans un tout petit bassin. Qu’il la regardait dormir dans un tout petit lit.
Si Ernest en garde un souvenir si précis, c’est grâce au cahier qu’il remplissait de dessins et de textes, chaque jour. Il traçait ainsi les contours de leur histoire. Comme ce jour où, il la ramena de l’hôpital tandis qu’elle ne guérissait pas, là-bas. Il s’occupa d’elle, la soigna, la couvrit d’affection et elle retrouva la santé. Comme par miracle. Le type de miracle que produit l’amour sincère.
Depuis ce jour, Célestine a accepté le récit de ses origines. Elle l’a accepté pour se libérer de ses zones d’ombre. Elle a aussi compris la puissance et la solidité du lien qui l’unit à son sauveur.
Cet album est profondément émouvant et porteur d’espoir. Les illustrations et le texte font naitre des émotions intenses et variées qui nous donnent envie de serrer contre nous les gens que nous aimons.
Il permettra aussi aux enfants qui ont connu une forme d’abandon, de libérer leurs émotions et de répondre peut-être à certaines de leurs questions.
Merci Gabrielle Vincent pour ce magnifique livre.
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Merci pour ce commentaire ! Maman adoptante, j’ai acheté ce livre mais j’ai encore du mal à le lire sans pleurer, c’est trop d’émotions pour l’instant 🙂 Par contre si je peux me permettre une toute petite remarque : on n’est pas le « sauveur » de son enfant, quelles que soient les circonstances… Ou alors la réciproque est vraie ! Bonne continuation à vous et merci pour ce blog !