Donner des limites n’est pas le coeur de l’éducation
|Selon le Dr Catherine Gueguen, « donner des limites n’est pas le coeur de l’éducation« .
Elle avoue qu’elles sont certes nécessaires notamment en termes de sécurité et de règles en société mais l’essentiel n’est pas là.
C’est la manière de poser ces limites et de les transmettre qui est importante.
Il s’agit de :
- Les poser avec douceur car si les limites sont imposées par la force, la relation avec l’enfant se détériorera et l’enfant aura une faible estime de lui-même.
- Les adapter au stade de développement de l’enfant. Il est donc important d’être flexible et observateur.
- De transformer le plus possible les limites en règles car une limite est souvent exprimée négativement et l’enfant a du mal à comprendre cette négation. La règle est une consigne plus facile à comprendre et à suivre.
- Les accompagner d’une écoute émotionnelle : si l’enfant entre dans une crise de colère suite à une limite posée par l’adulte (réaction de frustration), ce dernier devra écouter et accueillir l’émotion de l’enfant et ne pas la réprimer. Cette émotion est plus forte que l’enfant. Elle le déborde. De plus, elle met hors fonction son cortex préfrontal qui est la partie du cerveau capable d’orchestrer les apprentissages et l’acquisition de nouveaux comportements en conscience.
- Leur montrer l’exemple : les enfants nous imitent. Si nous leur crions dessus pour leur dire d’arrêter de crier ou les tapons alors que nous leur interdisons de le faire, c’est illogique et aucunement éducatif. Les enfants nous observent et nous imitent.
- Limiter les « non » car l’enfant ne verra que des « non » et reproduira ce réflexe d’opposition avec son entourage.
- Limiter les limites : car il est plus important de donner la priorité à la joie de vivre, la curiosité, la créativité, l’inventivité,…bref, tout ce qui ne limite pas la nature humaine et ne nourrit pas de croyances limitantes que l’on traine toute sa vie ensuite. Limiter les limites permet aussi de développer l’autonomie des enfants sans leur brandir le spectre de la peur à chaque pas qu’ils feront.
Comme nous le comprenons maintenant, les limites sont un outil éducatif délicat à manier. Elles peuvent « limiter » en privant de libertés essentielles (comme celles de choisir ou de ressentir), installer des conflits internes et externes, couper la soif d’exploration,… À utiliser avec intelligence et souplesse donc.
Source : « Pour une enfance heureuse » de Dr Catherine Gueguen
4 Commentaires
Mon fils jète souvent la nourriture par terre. Je lui dis toujours : « stop, la nourriture reste sur la table, si tu as fini de manger tu arrêtes simplement de manger et tu laisses le reste sur la table ». Je ne dis donc pas non, n utilise pas de négation, je ne crie pas je le dis juste fermement et parfois j ajoute que je suis fâchée et que son comportement est mauvais. Malgré ca il continue encore et encore. Et la j entends les autres me dirent: tu dois le punir, tu ne mets pas assez de limite, attention tout se joue avant les 2 ans, etc. Il a 18 mois. C est trop tôt pour qu il comprenne? Ou pas?
Bonjour,
Peut être pourriez vous rappeler la règle avant le repas et indiquer que tout ce qui sera au sol sera ramassé par lui et l’accompagner à le faire le cas échéant. Il y’a fort à parier qu’il ne réitère pas l’expérience 50 fois. Bon courage 😉
Ça peut être un jeu. Il jette, il a une réaction, toujours la même. Rassurant donc ^^ Y’a aucune volonté de « mal faire » à son âge (il n’est pas là à se dire, « tiens, si je salissais le sol que papa/maman s’amuse à nettoyer? »). Quand ma fille avait fini de manger, et donc commencer à « jouer » avec la nourriture et à tout balancer par terre, je lui enlevais son assiette ou je reculais sa chaise qu’elle n’ait plus accès à la table.
Et plus tard, je lui demandais ensuite d’aller ramasser. On salit, on nettoie.
Ça passera 😉
Merci pr vos commentaires, c est agreable de vous lire. Prochain repas, je commence par lui rappeler la regle et je l inviterai ensuite à ramasser et à nettoyer!