Comment réagir quand un enfant fait preuve d’insolence
L’insolence est souvent un signal, une façon maladroite pour un enfant d’exprimer un malaise, une frustration ou un besoin non satisfait. Plutôt que de se concentrer uniquement sur le comportement, il est essentiel d’en comprendre le sens caché.
Notons aussi que l’insolence est un mot que nous employons par interprétation et par mimétisme relativement à ce que nos propres parents nous ont peut-être dit lorsque nous étions enfant et que nous exprimions une émotions que nous ne pouvions pas contrôler. Nous portons d’ailleurs encore peut-être cette étiquette d’insolent.e. Il est temps de s’en débarrasser pour gagner en souplesse « émotionnelle » avec nos enfants et pour nous montrer plus bienveillants envers nous.
1. Garder son calme
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Ce que nous qualifions d’insolence (le jugement) peut déclencher en nous des réactions émotionnelles fortes (colère, blessure, rejet).
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Respirer profondément, garder une posture calme et ferme, temporiser si nécessaire aide à désamorcer l’escalade.
Astuce parentale : Se répéter intérieurement une phrase comme « Dans ce comportement, il y a un message caché de mon enfant.»
2. Chercher le besoin derrière l’ »insolence »
L’insolence est souvent un symptôme. L’enfant peut chercher :
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À affirmer son autonomie (notamment à l’adolescence)
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À attirer l’attention
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À exprimer une frustration ou une colère
Question clé à se poser : « Quel est le besoin non exprimé derrière ces mots ? »
3. Nommer les émotions et poser des limites claires
On peut à la fois :
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Valider l’émotion : « Je vois que tu es en colère / frustré.e. »
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Rappeler une règle : « Je ne peux pas te laisser me parler sur ce ton. Je suis là pour t’écouter quand tu es prêt.e à le faire avec respect. »
L’enfant apprend ainsi que les émotions sont acceptées, mais que tout n’est pas permis dans l’expression.
4. Proposer un dialogue une fois le calme revenu
Quand l’émotion est redescendue :
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Inviter l’enfant à parler de ce qui l’a contrarié
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L’aider à formuler autrement ses besoins ou désaccords
Exemple : « Tu semblais très en colère tout à l’heure. Tu veux qu’on en parle ? »
5. Enseigner des alternatives
Petit à petit, il est utile d’enseigner à l’enfant :
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Des manières plus respectueuses d’exprimer un désaccord
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Des stratégies de gestion de la frustration (ex. respiration, demander un temps de pause)
6. Montrer l’exemple
- Comment réagissons-nous lorsque nous sommes débordés par une forte émotion ou du stress ? comment gérons-nous les conflits ? comment réparons-nous le lien ensuite ? Nos enfants nous imitent donc ce modèle de régulation (ou d’absence de régulation) et de réconciliation est à analyser.
Ce qu’il faut éviter :
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Réagir par l’humiliation, le sarcasme ou des cris (qui renforcent le conflit) : « tu es méchant.e, insolent.e, … »
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Prendre l’insolence personnellement : l’enfant a un problème qu’il n’arrive pas à résoudre et qui se transforme en réactions incontrôlables du fait de l’immaturité de son Cortex préfrontal. Il a donc besoin de son parent comme co-régulateur et guide.
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Punir
- faire du chantage au pardon et ressasser l’évènement pour déclencher une culpabilité excessive
- Exposer les enfants à des conflits entre adultes (avec des provocations et mots blessants)

