Comment pratiquer l’écoute active avec les ados ?
|À quel moment vous sentez-vous compris et respecté lorsque vous parlez ? Savez-vous qu’il existe une manière idéale d’écouter ? Pensez-vous la pratiquer en famille ?
Je vous invite à découvrir aujourd’hui cette clé essentielle de la communication. Il s’agit de l’écoute active. Elle s’oppose à 5 autres attitudes « contraignantes ». Ces 6 attitudes d’écoute ont été décrites par Elias Hull Porter.
Elias Hull Porter est un psychologue américain né le et mort le (à 73 ans). Alors qu’il travaille à l’Université de Chicago, Porter est un confrère reconnu d’autres psychologues américains, dont Carl Rogers, Thomas Gordon, Abraham Maslow et Will Schutz. Ses travaux à l’Université d’État de l’Ohio et plus tard à l’Université de Chicago ont contribué à la thérapie de l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers.(via)
On lui doit donc les 6 attitudes d’écoute que je souhaite vous présenter aujourd’hui.
Parmi celles-ci, une seule est bénéfique à une expression authentique et respectueuse : l’écoute active.
- L’écoute jugement
Elle consiste à porter un jugement (positif ou négatif) : « c’est nul » « c’est bien » « je pense que… » « j’estime que… » « à mon avis… ».
Conséquences : dévalorisation de l’estime, attitude défensive, soumission, besoin de se justifier, relation de dépendance, culpabilité. - L’écoute interprétative
Celui qui écoute interprète les propos d’autrui en fonction de ses propres croyances et de ses valeurs. « Si tu dis ça, c’est parce que… » « Je sais pourquoi tu m’expliques ça… » »En réalité, je sais que … »
Conséquences : sentiment d’incompréhension, désintérêt, agressivité, dépendance. - L’écoute soutien
Celui qui écoute se place en position de conseiller, protecteur et d’expert en soutenant l’interlocuteur, dédramatisant la situation, cherchant à consoler, compatir. « Inutile de t’inquiéter, je vais t’aider… » « Ce n’est pas grave… » »Tu ne vas te mettre dans tous tes états pour si peu ! » « Si j’étais toi… » « A ta place… »
Conséquences : sentiment d’être pris en pitié, limitation de l’autonomie, baisse d’estime personnelle. - L’écoute autoritaire
Elle consiste à décider ce que l’autre doit faire. » y’a qu’à » « Il faut que… »
Conséquences : risque d’opposition, relation de domination/soumission, agressivité,… - L’écoute enquête
C’est lorsqu’on ne cesse de poser des questions qui ne servent qu’à préciser les points d’intérêt de la personne qui les pose. « Pourquoi ? » « comment ? » « Quand ? »
Conséquences : sentiment d’être prise au piège, culpabilité, confusion. - L’écoute active
La règle d’or de cette écoute est « J’accepte l’autre tel qu’il est. » Dans les faits, cela se traduit par une reformulation sans jugement, une verbalisation émotionnelle, etc. « D’après toi,… » « Je vois que… » « Tu dis que tu ressens de la peine… »
Conséquences : sentiment d’être compris, respecté, confiance en soi.
Focus parentalité :
Thomas Gordon, né le aux États-Unis d’Amérique et décédé le , est un psychologue et docteur en psychologie américain. Pionnier dans la conceptualisation de la résolution des différends par l’instauration d’une relation gagnant-gagnant ou sans perdant, il propose notamment une nouvelle approche de la communication orale via deux outils : le message « je » et l’écoute active, sujet de cet article (via).
Exemple de mise en pratique de l’écoute active avec les enfants
(via L’atelier Gordon) :
Situation : Votre fille de 10 ans rentre de l’école pas très bien, son visage est triste et fermé. Quand vous lui posez des questions, elle élude et part dans sa chambre : « je vais bouquiner ». Vous vous sentez démuni et inquiet, impuissant.
La réponse de Thomas Gordon
L’Ecoute active : Elle débutera par une ouverture de porte, une invitation : « je ne te sens pas dans ton assiette ce soir, cela ne va pas ? »
Voici 2 solutions :
1. L’enfant dit : « Oh ce n’est rien, je suis crevée c’est tout »
Ne pas insister, et laisser la porte ouverte.
« Ok, tu sais où me trouver si tu souhaites m’en parler »
2. L’enfant lâche : « Je sais c’est ridicule mais c’est pas marrant d’être première de la classe »
Votre enfant a un problème, c’est le moment de vous centrer sur lui et d’écouter ce qu’il a sur le cœur en reformulant ses mots et son ressenti.
« Tu veux dire qu’être première de la classe t’apporte des ennuis »
« Oui, ils disent tous que je suis la chouchoute de la maîtresse, ils se fichent de moi »
« Et toi tu te sens triste qu’ils disent cela »
« Oui, j’ai l’impression que personne ne m’aime dans cette classe »
« Personne ne t’aime ? »
« Bon j’exagère, j’ai bien Marine et Anaïs mes copines, mais j’en ai marre d’Eva et Victoria »
« Si je comprends bien ce sont ces deux-là qui te posent problème »
« Oui, et je ne sais pas comment réagir. Je me sens idiote face à leurs moqueries, et du coup elles en profitent »
Aider son enfant à définir son besoin
« Tu as l’impression que ta gêne les encourage à se moquer de toi ? »
« Oui »
« Donc si tu arrivais à réagir différemment, tu te sentirais mieux ? »
« Oui »
« Qu’est-ce que cela permettrait d’important pour toi ? »
« Je serais détendue et heureuse »
Aider son enfant à trouver et choisir des solutions pour répondre à son besoin qui est : arriver à avoir une réaction face à leurs moqueries, qui te permette d’être détendue et heureuse.
Débuter alors un vrai brain-storming en lui demandant ce qu’elle pourrait faire, par exemple :
« Je pourrais leur dire que je m’en fous d’être la chouchoute »
« Je pourrais leur dire que je me moquerai d’elles aussi quand elles seront première de la classe »
« Je pourrais dire pff et les ignorer »
Laisser l’enfant évaluer puis choisir la ou les solutions qu’il souhaite appliquer.
Sources :
Wikipedia
EcoleRockefeller.com
« J’aide mon ado à se prendre en main » de Emmanuelle Guilhamon-Juglar
Bjr, j’apprécie tjrs vos conseils sur l’éducation positive des enfants, et moi -même, simple grand mère d’une enfant de 7 ans, après avoir été mon même maman solo de sa maman, je m’interroge sur la réaction que je dois avoir auprès de ma petite fille quand cette dernière me confie que « maman m’a donné une grande claque, une gifle quoi, mais fort, quand on était dans le bain et qu’elle me faisait les cheveux ».. je ne sais pas trop ce que ma petite fille attend de moi. Peut-être juste parler pour évacuer, mais peut être aussi une réaction, un commentaire.. personnellement je lui ai demandé si elle en connaissait la raison, si maman avait prévenu de son niveau d’agacement, et ce qu’elle avait ressenti. Pour ma petite fille, elle n’a pas compris pourquoi, et maman n’avait pas prévenu que ça risquait arriver. Et son ressenti a été d’une injustice, mais elle a été sidérée et n’aurait pas su comment réagir. Ça m’a affecté, je me suis demandée que faire.. en parler à ma fille (qui va se sentir jugée), lui rappeler l’importance d’éviter ce genre de comportements qui pour moi ne résoudra jamais rien.. sachant que ma fille le vivrait mal, je ne lui en ai pas parlé mais j’ai simplement conseillé à ma petite fille d’évoquer le sujet avec sa maman, en lui disant qu’elle ne comprend toujours pas pourquoi elle lui a fichu une gifle ce jour là..
je dois dire également que, selon ma petite fille, ma fille justifierait son comportement en disant que tous les parents font ainsi et que même moi je lui fichais des claques petite, ce qui est totalement faux. J’ai pu donner une tape aux fesses mais jamais de claque, tellement je trouve ce geste violent.
Ça me perturbe et donc j’aimerai avoir votre avis sur cette situation, si vous en avez un.. merci de m’avoir lu.