Cinémathérapie par les dessins animés
|Une thérapie par le cinéma ? Pourquoi pas ! La Reine des neiges, Kirikou, Toy Story, Rio, Shrek, Vice versa, le voyage d’Arlo, mon Voisin Totoro,… si ces oeuvres vous sont très familières, vous allez être heureux d’en découvrir de nouvelles facettes. En effet, grâce à la cinémathérapie, les films d’animation et autres dessins animés deviennent, en plus d’un divertissement, un levier d’épanouissement de nos enfants via le dialogue, le partage et le jeu.
C’est là tout le travail de l’auteure Virginie Lemaire de Bressy, docteur en psychologie qui propose une méthode dont voici les trois piliers :
- Partager un bon moment et des réactions immédiates, riches de sens pour le spectateur et son entourage
- Dialoguer de façon ouverte et bienveillante
- Expérimenter par le jeu et l’action les apports du film
Pour nous montrer la voie et nous former à la méthode, 8 films d’animation sont analysés en profondeur : Tarzan, Cars, Dragons, La Reine des Neiges, Lilo et Stitch, la Belle et la Bête, le Roi Lion, Vice-versa.
L’auteure offre aussi une grille de lecture inversée basée sur les thèmes particuliers avec beaucoup plus de dessins animés conseillés. Exemples : la séparation des parents, la timidité, le handicap, grandir, la fraternité, la famille recomposée, la confiance en soi, la peur, le respect de soi et des autres, …
Ce sont une centaine de dessins animés qui apparaissent ainsi dans ce guide (à voir ou à revoir selon ce nouvel angle).
Nous comprenons au fil des pages que le cinéma est bien plus qu’un divertissement : il permet aussi à l’enfant de franchir des étapes pour grandir grâce à ses symboles et en empruntant le pont établi entre l’imagination et la réalité via l’expression orale ou écrite.
Virginie Lemaire de Bressy cite des personnalités et leurs travaux pour décrypter les comportements et les phases d’apprentissage des enfants tels que Sigmund Freud, Jean Piaget,…
La référence à Sigmund Freud me gêne un peu. J’aurais préféré une vision plus actuelle avec notamment les études en psychologie positive et les recherches en neurosciences qui auraient par ailleurs évité l’argument suivant : l’allusion à l’efficacité de la punition sacralisée dans de nombreux contes.
Outre ces quelques points négatifs (à corriger par le parent lors d’un travail de préparation), le concept de ce livre est excellent. Il pose parfaitement le cadre de la cinémathérapie et explique ses fondements.
Il fournit les clés, via des suggestions de questions et d’activités, pour favoriser le développement des enfants. Sur le plan de la culture générale du parent, il s’avère également riche. On y apprend le cheminement du héros, les différents stades d’un récit ainsi que des informations sur la psychologie des enfants et adolescents.
Ce que j’apprécie dans cette approche est que l’adulte contribue à forger l’esprit critique de l’enfant et l’aide à relier la fiction à sa réalité afin qu’il découvre des réponses à ses questions sur des problématiques variées (et parfois inconscientes).
C’est véritablement du « coaching » sur mesure à pratiquer en famille. Et rassurons-nous, cela n’enlève aucunement le plaisir de regarder un film. Au contraire, le film prend une dimension plus grande et personnelle puisque les séances sont l’occasion de dialoguer librement de ce qui nous touche, nous inquiète, nous passionne et de prendre conscience de nos émotions, nos pensées, nos blocages,…. D’où l’importance de s’entrainer à écouter sans juger (avec empathie) car les interprétations peuvent être diverses selon la personnalité, les croyances et les expériences de chacun. La cinémathérapie est par conséquent aussi un moyen pour mieux nous connaitre et nous accepter.
« Cinémathérapie par les dessins animés » de Virginie Lemaire de Bressy est disponible chez votre libraire et sur :