3 réactions saines face à la frustration des enfants
|Dans son livre « Me voilà ! Qui es-tu ? », Jesper Juul évoque la frustration en ces termes :
« La frustration est inhérente à tout processus d’apprentissage, or l’enfance en est un long. C’est seulement au fur et à mesure que nous devenons adultes que nous apprenons à travailler certaines de nos petites frustrations en silence. »
La frustration implique donc de s’énerver lorsque une action n’est pas possible pour le moment car on s’y prend mal, qu’on ne s’est pas suffisamment entrainé, qu’on ne possède pas les bons outils ou encore lorsque nous sommes fatigués/stressés.
La frustration déclenche la colère. Or la colère est une émotion qui s’apaise lorsqu’elle est accueillie et accompagnée.
Pour cela, les parents ont un outil de choix : l’empathie qui se traduit par une écoute/présence bienveillante et une verbalisation de ce que ressent l’enfant.
On peut compléter cette double approche par des encouragements « Tu n’y es pas arrivé pour le moment. » « J’ai confiance en tes compétences. » »Je t’aime »
En revanche, ce qui n’aide pas l’enfant est de nier ou de minimiser sa frustration. Voire de lui faire comprendre que sa réaction de frustration est une tentative de manipulation du parent. Car ce n’est absolument pas le cas.
Autre point à considérer : Consoler un enfant frustré n’est pas la bonne posture. Voici pourquoi :
Un enfant frustré n’est pas nécessairement malheureux
Jesper Juul nous explique en effet qu’il est essentiel de distinguer le fait d’être malheureux du fait d’être frustré.
« Les enfants sont malheureux quand ils perdent quelque chose qui leur est précieux : un animal, une amitié, la compréhension et l’affection des parents, la confiance d’un parent et quand les parents divorcent. Dans ces cas-là, ils ont besoin de tout ce que nous pouvons mobiliser de proximité, de compréhension, d’empathie et de patience. »
Conclusion
Les 3 réactions saines par rapport à la frustration d’un enfant sont donc :
- la présence et l’écoute bienveillantes (sans juger, critiquer,…)
- la verbalisation de ce que vit l’enfant : « Je vois que cela t’énerve de ne pas réussir à faire ceci »
- les encouragements : « Tu n’as pas réussi pour le moment. » « Tu progresses à chacune de tes tentatives ».
À éviter
- nier et minimiser la frustration de l’enfant
- consoler l’enfant (car être malheureux n’est pas la même chose qu’être frustré)
Distinguer malheur et frustration
Un enfant sera malheureux s’il a le sentiment d’avoir perdu quelque chose qui lui tenait à coeur.
Un enfant sera frustré s’il ne parvient pas à réaliser quelque chose dans son processus d’apprentissage.
Pense-bête :
A lire :
« Me voilà ! Qui es-tu ? » de Jesper Juul