Une super astuce pour éviter les tensions pendant les repas
|« Finis ton assiette » : cette injonction nie le libre-arbitre de l’enfant et l’empêche d’écouter sa faim.
Nous, adultes, ne supporterions pas ce traitement.
C’est un ordre que l’on a pu entendre maintes fois dans notre propre enfance et il se peut que nous le transmettions sans véritable réflexion. Ceci qui peut causer, vous l’admettrez, des « frictions » puisque l’enfant se sent forcé et non écouté dans ses besoins et l’adulte a le sentiment de ne pas être respecté dans son autorité…
Le curseur pourrait cependant être placé à un autre niveau avec un ajustement minime, comme nous l’explique Joanna Faber et Julie King dans « Parler pour que les tout-petits écoutent ».
Voici l’astuce à tester si vous êtes d’accord :
Proposez à l’enfant une assiette vide en début de repas et invitez-le à se servir ou, s’il n’en est pas capable, à vous montrer du doigt ce qu’il veut dans la quantité qu’il souhaite afin que vous le serviez « Je te sers les haricots et tu me dis stop, ok ? ».
La deuxième astuce bonus est de ne pas utiliser le dessert comme une récompense et un objet de chantage. « Si tu manges tu auras un désert ». Car le repas devient un champ de négociation, de manipulation et d’opposition… Dans ce cas là aussi, l’enfant n’écoute plus ce qu’il ressent, ressent des émotions désagréables (de plus en plus ancrées et associées aux repas) et ne peut établir de repères sains quant à sa faim.
Quid des enfants qui ne veulent manger que des frites, du steak,… Pour que l’enfant diversifie sa nourriture, il suffit parfois de le responsabiliser et d’attiser sa curiosité en lui racontant des histoires amusantes sur les fruits et légumes, en l’intégrant dans la préparation des repas, … et en l’autorisant à manger avec les doigts car ainsi l’expérience sensorielle sera plus complète et divertissante. 🙂
Source : “Parler pour que les tout-petits écoutent” de Joanna Faber et Julie King
Bonjour,
En théorie je veux bien écouter vos conseils.
En pratique, mon fils de 5 ans se sert depuis qu’il a 3 ans. Il se sert des quantités astronomiques qu’il ne termine pas. Forcément. Lorsque je lui demande s’il est sûr de sûr de vouloir tout ça, s’il finira bien son assiette, il dit toujours oui. Il ne termine pas. Il y en avait trop.
Autre point, si son grand frère termine son assiette et veut prendre son dessert en premier, soit pratiquement tout le temps, il veut aussi passer au dessert en assurant qu’il n’a plus faim. 1h plus tard, quand ce n’est pas 30 minutes, j’ai faim, je veux goûter !!
Difficile de ne pas lui dire alors qu’il aura son dessert seulement lorsqu’il aura fini son assiette (lorsqu’elle n’est pas astronomiquement pleine bien sûr). Du coup, nous sommes obligés de demander au plus grand d’attendre que son petit frère ait fini pour prendre son dessert. Et là, c’est lui qui se sent frustré car : j’en ai marre, il mange trop doucement et c’est toujours moi qui doit attendre, c’est pas juste !!!
Je suis à l’écoute de l’éducation positive, bienveillante… Mais ça ne marche pas toujours.
Je rappelle qu’il a 5 ans. Et que ça se passe ainsi depuis qu’il a 3 ans, même avant…
Bonjour Floriane,
Je comprends votre situation pour l’avoir vécu… Je suis passée par la CNV pour résoudre mon problème…
Voici un scenario qui pourra peut-être vous aider … J’ai mis des mots, des émotions qui ne sont peut-être pas les vôtres. Je souhaitais partager avec vous ce que j’ai mis en place avec mon fils …
Je décris ce que je vois à mon enfant : »je vois un enfant qui se sert beaucoup de nourriture dans son assiette ».
J’exprime mon émotion : » je suis triste, énervée, découragée …quand je vois ça!
Je verbalise mon besoin : « j’ai besoin de compréhension, d’écoute… »
Je transforme mon besoin en demande : » peux-tu te servir une première fois de façon « raisonnable » et pour t’aider à quantifier je te propose de dessiner au ketchup des cases dans ton assiette et la nourriture ne devra pas déborder ce ces cases… »
Floriane, je vous invite à chercher en vous le besoin non assouvi quand vous voyez votre fils manger de trop grande quantité… puis formuler une demande à votre fils…
Bon courage et ne baissez pas les bras !