Un élève qui se sent aimé s’engage plus dans son apprentissage

Mael Virat est chercheur en psychologie et auteur du livre « Quand les profs aiment les élèves ». Dans le magazine Sciences Humaines, il nous invite à réfléchir à l’impact de la qualité de la relation entre un élève et son professeur.

Il démontre qu’un élève qui se sent aimé par son enseignant s’engage dans ses études avec plus d’entrain, de confiance et de réussite.

 

« L’apprentissage est un processus actif qui implique de pouvoir orienter son attention vers des objets ou événements nouveaux. » Cela nécessite d’accepter de commettre des erreurs.

L’exploration, lorsqu’elle est fructueuse, est porteuse de plaisir et d’un sentiment de compétence.

Quand elle est stérile, elle peut conduire au doute et à un sentiment de menace et d’impuissance ainsi que de l’anxiété (peur de l’échec).

Les obstacles sur la route de l’apprentissage implique donc des comportements de persévérance associés à une capacité à réguler la frustration.

 

C’est la sécurité intérieure de l’enfant qui va dicter les élans d’exploration. Cette sécurité est influencée par la qualité des relations sociales.

« Recevoir de l’attention et du soutien produit un sentiment de sécurité affective ».

Dans le cadre scolaire, l’exploration est donc favorisée par des relations de qualité entre l’enseignant et l’élève.

« Des chercheurs hollandais ont filmé plus d’une centaine d’enfants d’âge préscolaire en binôme avec leur enseignant dans une tâche de tri de séries d’images séquentielles. Il est apparu que les comportements de soutien des enseignants (attention, encouragements, intérêts pour le point de vue de l’enfant…) sont associées aux manifestations de sécurité affective des enfants (détente, spontanéité, , absence de gestes nerveux,…). »

 

Un élève explorera et apprendra si il ressent de la sécurité émotionnelle et affective.

« En l’absence d’une personne sécurisante, les ressources cognitives de l’enfant sont redéployées vers la régulation des frustration, l’évitement de la tâche, la recherche d’autres comportements qui apportent un sentiment de réussite et de maîtrise. » La capacité attentionnelle est donc détournée de l’apprentissage.

 

Mael Virat termine son article par des conseils pour établir cette sécurité affective chez l’enfant :

  • être disponible et disposé à aider les élève qui rencontrent des difficultés
  • offrir des marques d’attention et des encouragements
  • aider les élèves à verbaliser leurs ressentis et leurs difficultés (empathie, écoute active)
  • se montrer impliqué affectivement : marques de plaisir d’enseigner, partager le ressenti de l’élève face aux échecs et aux réussites (compassion)…

Il s’agit donc d’offrir une forme d’amour compassionnel ou  altruiste à l’enfant car c’est la base de la sécurité dont il a besoin pour explorer et apprendre.

Ce constat est d’ailleurs identique dans l’éducation entre parent et enfant bien que l’amour soit alors plus facilement exprimable  (câlins, « je t’aime », …). Ordres, menaces, chantages, punitions,… abîment la relation en créant du doute et de la méfiance tandis qu’une approche ferme et bienveillante l’améliore et instaure confiance et sécurité intérieure.

 

Source : Sciences humaines numéro spécial « Réussir à l’école »

 

Je vous conseille aussi la lecture du livre de Mael Virat « Quand les profs aiment les élèves ».

 

4 Commentaires

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