Un droit essentiel à accorder aux enfants

Les erreurs sont des moyens d’apprendre pour le cerveau car celui-ci ajuste en permanence ses « calculs ». Ainsi, si nous les stigmatisons, nous bloquons le processus d’apprentissage et de progression. Le cerveau a besoin d’expériences pour progresser. Alors inutile de nourrir inutilement la peur de l’erreur.

Il est donc un droit à accorder explicitement aux enfants : le droit à l’erreur.

L’erreur est une chance d’évoluer

Bien sûr, certaines erreurs répétées mettent la patience des adultes à rude épreuve car elles peuvent avoir des conséquences sur le plan matériel ou affectif comme lorsqu’un geste malheureux a provoqué la casse d’un vase de valeur.

Cependant, une erreur représente une chance d’évoluer sans entamer notre estime de soi car une erreur peut se réparer : en recollant des morceaux, remplaçant un objet, demandant pardon, recommençant pour obtenir un meilleur résultat, en relativisant la gravité d’une maladresse pour se concentrer sur l’essentiel.

Transmission d’expérience entre parents et enfants

Une erreur est aussi un excellent sujet de discussion avec les enfants. Nous, adultes, avons parfois honte de révéler notre vulnérabilité car nous pensons que ceci nous fait perdre de la valeur aux yeux des autres (et diminuer notre « autorité »). Mais en réalité, si nous avons survécu à nos erreurs, c’est bien la preuve qu’elles nous ont apporté quelques enseignements qu’il est bon de partager. Assumer notre vulnérabilité est un signe de force et d’humanité.

Si nos enfants nous entendent raconter nos erreurs, ils prendront conscience qu’une erreur n’est pas une fatalité et que la vie est parsemée de tentatives et d’ajustements qui favorisent notre quête du bonheur.

Je ne suis pas l’erreur que j’ai commise 

Les erreurs font partie de notre expérience. Elles ne nous définissent pas mais illustrent nos choix,  nos décisions, notre chemin. Des facteurs très différents d’une personne à l’autre. Je commets une maladresse mais je ne suis pas maladroit. Distinguer l’acte de la personne évite de cristalliser les situations. Dire « tu es nul en math » ou punir  quelqu’un qui a obtenu des résultats qui ne correspondent pas à certains critères d’acceptabilité pour l’adulte ou le système dans lequel l’adulte officie, c’est enfermé dans des cases/croyances qui amplifient le risque de ne pas progresser et de récidiver… De plus, la probabilité de mensonge augmente. Mieux vaut dissimuler que de se sentir humilié.

Autre point à considérer : l’aspect social de l’erreur. En acceptant nos erreurs, nous nous montrons aussi plus tolérants envers les erreurs des autres. Cette ouverture d’esprit se retrouvera peut-être lors d’un futur recrutement par exemple : ce n’est pas parce qu’une personne a « échoué » dans ces précédents jobs qu’elle n’a aucune valeur et qu’elle continuera d’échouer dans celui pour lequel elle postule. Au contraire.

 

Une vision optimiste de l’erreur 

« Grâce à cette erreur, j’ai appris… et j’ai agi ainsi depuis… ».

ou encore « J’ai commis des erreurs jusqu’à ce que je réussisse. Je me suis amélioré. »

Voici une manière optimiste de penser qui nous place dans l’action au lieu du regret et de l’inaction.

Si nous sommes terrorisés par les erreurs, nous ne prendront que peu d’initiatives et resterons dans un « carré de sécurité », même si celui-ci est devenu étroit ou toxique.

De plus, prenons en compte que ce que nous nommons « erreur » ne l’est peut-être pas pour notre interlocuteur.

Posons-nous la question : en quoi est-ce une erreur ? Le jugement de valeur sur l’erreur en dit long sur notre personnalité et nos croyances.

 

Erreurs et émotions 

Pour adopter une approche constructive de l’erreur, montrons, via notre attitude, que le droit à l’erreur est valide dans la famille. Mieux : invitons les enfants à parler de leurs erreurs en leur offrant un modèle à imiter.

Entrainons-nous ensemble à réfléchir et agir en évoquant les erreurs au moins autant que les réussites.

Et verbalisons ce que nous ressentons : frustration, tristesse, colère,…d’avoir échoué et joie, fierté, soulagement d’avoir réussi. Car une erreur reste un déclencheur d’émotions et toutes les émotions sont à accueillir car elles se déclenchent dès que nos besoins sont insatisfaits (émotions désagréables) et satisfaits (émotions agréables).

Interdire l’erreur c’est donc aussi interdire certaines émotions pourtant vitales.

 

Erreurs et confiance en soi

La peur de l’erreur mène à un déficit de confiance en soi et une dégradation de l’estime de soi. La peur nous pousse à reculer plutôt qu’à avancer par envie ou inspiration. La peur fait reculer notre sentiment de pouvoir personnel.

 

L’erreur virtuelle

Afin de diminuer les erreurs réelles, nous pouvons les simuler. Par exemple en posant ce type de question : « Que pourrait-il se passer si tu prends la lourde carafe avec une seule main ? »

Là, l’enfant s’imaginera faire le geste et les conséquences possibles. Or le cerveau considère ce qu’il imagine comme réel.  Il s’agit alors d’apprendre à résoudre mentalement les erreurs par anticipation et à agir différemment. C’est le principe des conséquences naturelles prônées dans la Discipline Positive.

 

Synthèse :

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