Transformer l’erreur en réparation pour responsabiliser les enfants

« Lorsque votre enfant a fait une erreur, il également besoin d’être entendu sans être jugé, afin de pouvoir prendre lui-même ses responsabilités… » C’est Agnès Dutheil qui s’exprime ainsi dans son livre « la psychologie positive avec les enfants ».

Je suis complètement d’accord avec elle. Car les erreurs sont la meilleure façon d’apprendre. Si on brime (ou pire) systématiquement un enfant pour chaque « faux-pas », notion toute relative s’il en est, nous nous exposons à plusieurs conséquences :

  • une baisse de l’estime de soi
  • une peur de l’échec paralysante pour les futures prises d’initiative
  • une tentation de mentir et de camoufler les « erreurs »

Alors que le véritable discours, celui qui contribue à l’épanouissement de l’enfant, est probablement de lui offrir la possibilité de réparer ce qu’il a fait.

Cette notion de réparation est sacrément libératrice et riche d’enseignements !

Libératrice car elle transforme un problème en solution(s).

Riches d’enseignements car elle apprend l’art de l’ajustement.

Le cerveau a besoin des erreurs pour se confectionner une base de données suffisamment importante pour avancer en ajustant la trajectoire. Les données proviennent des tentatives et des résultats (ou plutôt de l’interprétation de ces résultats). Ainsi, au plus on tente, au plus on cumule de l’expérience, au plus on se rapproche de la réussite.

Ainsi, une erreur en est vraiment une lorsqu’on s’arrête à cette erreur. Offrir une possibilité de réparation, c’est inviter l’enfant à réfléchir à ce qui vient de se produire et « raisonner » pour en comprendre les rouages de la mécanique suivante :

intention => action => conséquence

Bref, l’option réparation est essentielle à la fois pour les enfants et pour les parents (moins de stress et vision plus optimiste de l’existence).

 

Comment aider les enfants à apprendre de leurs erreurs ?

 

Pour commencer, gardons notre calme face aux erreurs des enfants. Si nous sentons que la colère pointe, isolons-nous un instant et respirons profondément en fermant les yeux.

Une fois apaisés, rapprochons-nous et mettons-nous au même niveau que l’enfant. Adressons-nous à lui avec bienveillance et empathie pour nous connecter.

Daniel Siegel préconise de nous poser 3 questions pour faciliter cette temporisation et ce passage du mode réactif (impulsif) au mode réceptif (empathique et aidant) :

  1. pourquoi mon enfant a-t-il agi ainsi ?
  2. quelle leçon est-il souhaitable de lui transmettre en cet instant précis ?
  3. quelle est la meilleure façon de faire passer le message ?

Pour obtenir les réponses, demandons-lui directement :

« quelle était ton intention ? qu’as-tu essayé de faire ? »

« comment te sens-tu ? »

« qu’as-tu appris ? »

« comment penses-tu résoudre le problème/réparer ? »

« que s’est-il passé ? »

« de quoi as-tu besoin pour réparer ? »

 

Et aidons-le à visualiser la situation en la décrivant sans juger.

 

Enfin, valorisons la résolution avec un message « je » :

« je suis heureux de voir que tu as compris. »

« je suis satisfait que tu ais réparé »

 

Pour conclure, la réparation est un fantastique vecteur de responsabilisation et d’épanouissement. Qu’en pensez-vous ?

 

Sources :

« La psychologie positive avec les enfants » d’Agnès Dutheil.

« La discipline sans drame » de Daniel Siegel et Tina Bryson

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