Phrases et méthode pour apprendre l’optimisme à votre enfant

« Le pessimiste pense qu’un jour est entouré de deux nuits, l’optimiste pense qu’une nuit est entourée de deux jours. »

Apprendre l'optimisme aux enfants

 

Qu’est-ce que l’optimisme ?

Selon Martin Seligman :

  • Optimiste :

« Les personnes qui fournissent des explications permanentes et universelles aux évènements positifs, ainsi que des explications temporaires et spécifiques aux évènements négatifs, rebondissent rapidement après des problèmes et persévèrent facilement lorsqu’elles ont réussi une fois.

  • Pessimiste :

Les individus qui fournissent des explications temporaires et spécifiques aux réussites et des explications permanentes et universelles aux difficultés ont tendance à s’effondrer sous la pression, à la fois pour longtemps et dans de multiples situations, et se remettent rarement en route. »

 

Fournir des explications signifie interpréter. Et c’est là que nous, parents, avons notre rôle à jouer.

Le premier rôle est celui de modèle. Nos enfants nous imitent. Si nous ne cessons de peindre la vie en noir, ils nous emprunteront cette couleur pour leur vie aussi.

Le deuxième rôle est celui de guide. Nous pouvons montrer le chemin à nos enfants, un chemin qui ne nie pas la réalité mais qui offre une interprétation propice à l’action.

 

Les phrases à dire

– tu as le droit de te tromper.

– l’échec est temporaire.

– la perfection n’existe pas.

– quels sont tes choix face à ce problème ?

– quels sont tes 50 plaisirs du jour ?

– Essaye de remplacer le « pourquoi » par « comment » dans ta phrase.

– La question n’est pas si tu y arrives mais quand tu y arriveras. 

– es-tu le seul responsable de cet échec ?

– crois-tu que ta maîtresse a d’autres soucis qui expliqueraient sa colère ?

– qu’en penses-tu ?

– quelle serait la solution la plus folle et amusante à ce problème ?

– S’il s’agissait de jeux plutôt que de problèmes, tu préfèrerais ?

– veux-tu que je te raconte comment tu as appris à faire du vélo ? A marcher ? 

– sur quelles forces en toi peux-tu t’appuyer pour surmonter cet obstacle ?

– tu as trouvé une nouvelle façon de ne pas réussir ! quelle inventivité !

– choisis entre ces deux expressions : « prendre un risque » ou « tenter sa chance ».

– j’ai remarqué que tes efforts ont porté leurs fruits ? 

– tu vois ces cubes et ces formes ? tu ne savais pas les imbriquer il n’y a pas si longtemps !

– j’ai calculé : tu as résolu 100% des problèmes que tu avais hier. C’est remarquable !

– c’est parce tu as fait ceci et cela que tu as réussi. 

– tu progresses de jour en jour.

– l’échec est un partenaire d’entraînement. Il a plein de leçons à t’apprendre.

– tu as plus de capacités que tu ne le crois.

– et hop, une nouvelle réussite à écrire dans ton cahier de réussites !

– les échecs sont aussi un jeu ! Quelle pièce préfères-tu ?

– lequel de tes héros pourrait venir de prêter main forte ?

– je t’aime et te soutiens.

– j’aime te voir sourire.

– combien as-tu récolté de fraises aujourd’hui ? Note : une fraise est un plaisir

– ce que tu as appris aujourd’hui, tu peux maintenant le transmettre ! 

– nous avons le pouvoir de changer la couleur des verres des lunettes à travers lesquelles on regarde le monde.

– qu’aimes-tu faire ?

– sans toi, je n’aurai pas réussi. Merci !

– il est toujours possible de réparer, changer ou reconstruire comme tu le fais avec tes lego.

– donne-toi la chance de réussir.

– nos faiblesses nous rendent humains et nous rapprochent.

– une solution existe quelque part. 

– que voudrais-tu essayer aujourd’hui ?

– tu penses que cela est difficile.

– je vois que tu aimes la difficulté.

– j’ai remarqué que ce sujet t’intéressait. Je t’aiderai volontiers si tu as besoin de plus d’informations.

– j’ai l’impression que tu viens de te découvrir un nouveau talent.

– je suis fier de toi.

– Voici ton chapeau de génie, à moins que tu ne préfères celui d’aventurier ? Ou de comique ?  Comment réfléchirais-tu avec l’un ou l’autre ?

– je t’ai entendu dire que tu n’y arrivais pas. Tiens, voici un cadeau. Il s’agit des mots « pour le moment ». Il est écrit sur la notice qu’il faut les placer à la fin de ce type de phrase pour se redonner du courage et de l’espoir. Répète la phrase pour voir si cela fonctionne : « je n’y arrive pas pour le moment. » 

– personne ne peut te contrarier sans ton consentement.

– je vais te raconter comment j’ai réussi à…

 

L’optimisme passe également par une stratégie d’écoute bienveillante et d’accueil des émotions :

– je t’écoute.

– je vois que cette situation t’attriste. 

– les émotions sont éphémères. Les exprimer permet de les laisser partir. Mais tu peux retenir celles qui te font du bien en les stockant dans ta mémoire !

– quelle émotion ressens-tu actuellement ?

– est-ce de la joie que je vois là ?

– as-tu remarqué que ta peur d’échouer s’est transformée en joie d’avoir réussi ?

– toutes les émotions sont utiles. Elles sont des voyants lumineux qui nous guident pour avancer.

– que te dis ton coeur ?

– le stress est là pour nous donner l’énergie pour réussir. La sens-tu ?

 

La méthode

L’optimisme est de volonté et, je rajouterai, de méthode. On ne s’improvise pas optimiste. On devient optimiste en s’exerçant.

Il s’agit de faire comprendre à nos apprentis optimistes que nous avons la possibilité de modifier positivement la perception de la réalité pour nous donner toutes les chances de surmonter les obstacles.

Ne pas connaitre cela, revient à s’exposer à des enchainements d’échecs et d’épisodes dépressifs.

Tout ce que nous souhaitons éviter à nos enfants.

Etape 1 : comprendre le lien entre adversité, interprétation et conséquences

Martin Seligman conseille d’entamer l’apprentissage par ces mots :

« Chaque fois que tu ressens tristesse, colère, peur ou gêne, une pensée en est à l’origine, il suffit d’identifier celle-ci pour pouvoir modifier le sentiment en question. »

 

Astuce : Je vous encourage à utiliser un papier et un crayon pour schématiser cela afin que votre enfant comprenne parfaitement cette base.

 

Maintenant, lisez-lui cet exemple qui concerne un garçon lambda en décomposant la situation en 3 comme ceci :

Adversité :  le maitre m’a grondé en classe et tout le monde a ri de moi.

Interprétation : Il ne m’aime pas et maintenant les autres me prennent pour un nul.

Conséquences : j’étais vraiment triste ; j’aurais voulu disparaitre.

 

Demandez-lui si une autre interprétation du style « Tout le monde sait que le maitre est injuste… » aurait eu des conséquences différentes. Le garçon se serait-il senti aussi triste ? Aurai-il eu envie de disparaitre ?

 

Trouvez ainsi 2 autres exemples en le questionnant de la même manière sur une interprétation différente.

Insistez sur l’articulation entre adversité-interprétation-conséquences.

 

Dès le lendemain, rappelez-lui le principe et demandez-lui de vous donner 5 exemples issus de sa propre expérience.

« A quel moment t’es-tu senti mal (conséquences) ? Quel a été le déclencheur/la situation (adversité) ? Comment interpréter différemment (interprétation) ? »

Aidez-le en suggérant des situations (personnelles peut-être) ou inventez-en une en direct.

 

Martin Seligman préconise que votre enfant tienne un journal que vous l’aideriez à remplir au quotidien :

Le journal de bord de votre enfant :

Adversité :

Interprétation :

Conséquences :

 

Etape 2 : Apprendre la technique de réfutation

Reprenez des exemples que vous a donnés votre enfant dans l’étape 1 et soulignez que les idées qu’il a en tête lorsque se présente l’adversité ne sont pas forcément justes ni vraies. Il peut donc les remettre facilement en question.

Pour illustrer ceci, demandez-lui d’imaginer ce que dirait son pire ennemi en guise d’interprétation sur une situation le concernant. Concluez que chaque interprétation peut donc être réfutée afin que les conséquences soient plus à son avantage.

 

Reprenez maintenant le premier exemple en y greffant une réfutation et une dynamisation :

Adversité :  le maitre m’a grondé en classe et tout le monde a ri de moi.

Interprétation : il ne m’aime pas et maintenant les autres me prennent pour un nul.

Conséquences : j’étais vraiment triste ; j’aurais voulu disparaitre.

Réfutation : que le maitre me gronde ne signifie pas qu’il ne m’aime pas. En fait, il gronde à peu près tout le monde alors qu’il nous a dit que nous étions sa classe préférée. Oui, je faisais sans doute des bêtises à ce moment-là ; c’est pourquoi je ne lui en veux pas vraiment. D’ailleurs, tous les enfants de la classe ont eu droit à une remontrance au moins une fois.

Dynamisation : je suis encore un peu triste, mais beaucoup moins qu’au début, et je n’ai plus envie de disparaitre.

 

Trouvez ainsi 2 autres exemples et listez des réfutations possibles ainsi que les effets sur le moral de ces réfutations (dynamisations).

Apprenez à votre enfant à contester la première interprétation.

 

Le lendemain, rappelez ces 2 nouvelles articulations entre la réfutation et la dynamisation.

Puis, demandez-lui des exemples dans les situations qu’il a vécues.

 

Complétez ainsi le journal de bord de votre enfant avec lui.

 

Etape 3 : Apprendre la technique d’extériorisation des voix

Cette technique consiste à faire dire à un parent, une marionnette ou un jouet les pires images et phrases que l’enfant pourrait imaginer.

Pendant ce jeu de rôle, votre enfant devra riposter aux reproches émises. Cet entrainement lui permettra d’adopter un automatisme de contestation interne face aux pensées qui le blessent ou le bouleversent.

 

Conseils supplémentaires :

En toute humilité, je vais rajouter un élément supplémentaire à ces 3 étapes : l’humour.

En effet, quoi de plus efficace pour diminuer l’affect négatif que d’y saupoudrer quelques pincées de légèreté ?

Introduisez de l’humour dans la réfutation, inculquez à votre enfant l’art du second degré. Il vous remerciera. 🙂

 

Sinon, je tiens à insister sur l’importance de l’entrainement que vous lui donnerez. Vous devrez vraiment jouer le rôle de sparing partner afin de développer sa capacité à remettre en cause des interprétations négatives au profit d’interprétations positives et dynamisantes.

Je tiens aussi à rajouter que cette faculté de réfutation lui permettra de maitriser la répartie du tac-au-tac face aux critiques orales émises par ses pairs. C’est un sacré avantage dans la vie que de ne pas se retrouver désarçonné face à la moindre parole piquante.

 

 

Conseils lectures :

 

4 Commentaires

Répondre à Fanny Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur Papa positive !

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading