Quelques idées pour vaincre la peur du noir et faciliter le sommeil chez l’enfant

La peur du noir est irrationnelle, certes. Mais comment peut-on convaincre le cerveau d’un enfant de ce fait ?
Psychologiquement, la peur du noir nait d’un sentiment d’abandon, dès l’enfance. Les premières nuits loin de la mère aimante et protectrice sont ainsi de véritables épreuves. Car à la peur initiale peut succéder une profonde terreur, celle d’être définitivement abandonné et de se retrouver en danger.
Et l’obscurité est le berceau de ces émotions. Lorsque la lumière salvatrice s’éteint, les démons surgissent. Ainsi, on s’arme d’artefacts pour combattre les hypothétiques « monstres » qui attendraient tapis dans l’armoire ou sous le lit.

Comment apprivoiser la peur

 

La peur du noir, si elle n’est pas traitée, perdure jusqu’à l’âge adulte. Elle peut d’ailleurs se révéler et s’amplifier en cas d’expérience traumatisante.

Pour apprivoiser la peur, il est nécessaire de rationaliser. Pour y parvenir, il est préférable de suivre un processus progressif. Voici quelques idées à exploiter :

  • discutez de la cause exacte de la peur et de sa réalité avec votre enfant. Facilitez son expression afin qu’il mette des mots sur ses émotions. Le fait de verbaliser le ressenti diminuera ses effets. Prônez toujours un dialogue calme et souriant. Comme base de communication, je vous conseille de lire ce livre avec votre enfant afin d’expliquer que ce qui se passe la nuit du point de vue de son cerveau.

les rêves

  • invitez l’enfant à dessiner sa peur et amusez-vous à en modifier l’aspect pour la rendre amusante. Donnez-lui un nom et engagez une conversation imaginaire avec elle. « D’où viens-tu Peur ? Quand es-tu née ? De quoi as-tu peur ? Que puis-je faire pour te rendre le sourire ? Et si je te mettais dans une jolie boite qui sera ta nouvelle maison ? ». Ces jeux de rôle sont propices aux confidences des enfants et les aident à rationaliser en se dissociant.
  • si vous avez identifié l’expérience traumatisante, rassurez l’enfant et aidez-le à la décrire plus positivement afin que le souvenir soit dépouillé des émotions négatives qui y étaient associées.
  • prenez votre enfant dans les bras, son cerveau produira de l’ocytocine qui le fera se sentir bien.
  • afin d’instaurer une ambiance olfactive relaxante, vous pouvez diffuser par brumisation des huiles essentielles comme la camomille romaine.
  • rangez succinctement la chambre de l’enfant avec lui afin qu’il s’approprie totalement les lieux et ne s’effraie pas des ombres dont il ne connaitrait pas l’origine une fois la lumière éteinte.
  • laissez une source de lumière douce dans la chambre : la veilleuse de nuit sécurise. Mais attention de la disposer correctement afin d’éviter qu’elle ne projette des ombres immenses et peu rassurantes au plafond ou sur les murs.
  • diffusez de la musique calme et joyeuse en sourdine : la musique apaise et permet de réduire le flux de pensées. Essayez d’associer en journée une musique particulière à un évènement positif. Le soir, si vous la diffusez, l’enfant se replongera dans cette expérience joyeuse et trouvera mieux le sommeil.
  • avant de dormir, racontez des histoires où le personnage principal surmonte ses craintes et trouve la force en lui. L’enfant s’identifiera ainsi au héros et se sentira plus en confiance (voir cette excellente histoire pour la confiance en soi)
  • respirez avec votre enfant : une respiration en pleine conscience permet d’apaiser et de calmer les ruminations mentales. Intégrez-la dans un rituel. La méditation a également d’immenses bienfaits sur le bien-être général. Testez celle-ci.
  • éloignez votre enfant de toutes sortes d’écran 1 heure avant le sommeil (voir l’explication scientifique ici).
  • dès que vous aurez réussi un coucher « normal », évoquez-le chaque soir avec votre enfant et reproduisez le rituel en vous appuyant sur cet ancrage positif.
  • autre astuce : vous pouvez essayer ce compte à rebours pour l’endormissement.
  • point important à surveiller : l’alimentation. Evitez le sucre qui excite les enfants. Je vous invite à regarder cette vidéo d’Isabelle Filliozat sur ce sujet.
  • à noter que des dessins animés tels que Monstres & Co contribuent à vulgariser la peur grâce à l’humour. Et ils sont l’occasion d’échanger plus librement sur le sujet.
  • côté parents : ne craignez pas le coucher. Visualisez un coucher paisible et détendez-vous en vous focalisant sur cet objectif. Votre comportement influence celui de votre enfant qui peut percevoir des signes de stress et d’inquiétude dans votre communication non-verbale. Bougez lentement, souriez et parlez à la limite du chuchotement pour l’apaiser. Si vous avez vous-même connu ces peurs nocturnes ou les connaissez toujours, mettez les compteurs à 0 et répétez-vous que votre enfant n’est pas vous. De plus, la réussite de cette expérience aura un impact positif sur vos propres souvenirs.
  • pour des exemples de phrases à dire aux enfants pour les rassurer et rationaliser, appuyez-vous sur cet article (et le livre qui y est chroniqué) 
  • vous pouvez aussi lui demander ce qu’il dirait à un copain qui aurait peur du noir pour le rassurer. Cela peut créer un déclic chez lui. 🙂

 

Conseils supplémentaires :

Prêtez toujours une attention bienveillante aux propos de votre enfant.

Ne niez pas sa peur, ne vous moquez pas, ne jugez pas et ne comparez pas.  Sinon, votre enfant enfouira ses sentiments qui gagneront en intensité et pourront exploser à n’importe quel moment.

 

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