N’aie pas peur (les petites histoires émotionnelles)

N’aie pas peur

Quand on lui disait cela, il concluait que la peur était quelque chose qu’on ne devait pas posséder et encore moins montrer. Pourtant, elle surgissait et le faisait trembler de la tête aux pieds. Il ne parvenait jamais à la calmer. Au pire, il la poussait dans une pièce sombre et tenait la porte fermée. Mais elle s’acharnait pour sortir et finissait toujours par y parvenir car sa force était bien trop grande.

Il découvrit que cette peur avait simplement besoin d’être nommée à haute voix et comprise. En se sentant ainsi acceptée, elle s’apaisait. La peur est une émotion qui mérite d’être entendue et rassurée car son message est important : « Je crois qu’il y a un danger et je suis là pour te protéger ».

 

Toutes les émotions sont utiles, dénotent d’un besoin (satisfait ou pas) et elles sont surtout réelles pour les enfants. Une des manières de s’en libérer est par conséquent de les reconnaître, de les accepter, de les exprimer et de déterminer le besoin qui s’y cache.

La vraie stratégie constructive consiste donc à donner un “droit à l’émotion” à l’enfant, écouter avec empathie et l’aider à verbaliser ce qu’il ressent.

Cette approche est corroborée par les neurosciences. Poser des mots sur des émotions permet d’en atténuer l’intensité et donne la possibilité au cortex préfrontal de calmer l’amygdale. Le cerveau rationnel régule ainsi le cerveau émotionnel.

Pour la peur, c’est une émotion essentielle puisque, sans elle nous ne serions plus ici. En effet, cette alarme interne sophistiquée s’active par anticipation ou en présence d’un danger, mobilisant des ressources (mentales et physiques) pour nous maintenir en un seul morceau. Evidemment, il s’agit d’une “interprétation” et une “évaluation” du danger qui nécessitent parfois d’être remise en question à la lumière de la “réalité”. L’imagination mérite là un “recadrage”, tout comme le souvenir puisqu’une peur non-décryptée ni exprimée menace de ressurgir si le cerveau capte un signe associé à une scène passée (ancrage négatif).

 

Au fil du développement de l’enfant, des peurs émergent (et disparaissent). Vous les trouverez dans cet article.

Notez également que la peur est contagieuse et se lit sur les traits d’un visage, une gestuelle, un langage, etc. Le non-verbal est primordial (et majoritairement inconscient).

Dans cette logique, le travail des adultes sur leurs propres peurs est décisif. Voici  un article utile à ce sujet : 12 astuces scientifiques pour calmer le stress, l’anxiété et la peur

 

Exemples de phrases pour aborder les peurs  :  

“Tu as le droit d’avoir peur.”

“Je vois que cette situation t’inquiète… ”

“De 1 à 10, quel est l’intensité de ta peur ?”

 “Voyons ensemble quelle est l’origine de cette crainte.”

 “De quoi as-tu besoin actuellement ? “

“Quelle image as-tu en tête quand tu penses à cette peur ?”

“Peux-tu dessiner ton anxiété/ta peur ?”

” Et si nous donnions une touche amusante à cette peur dessinée ? Un nez rouge, un t-shirt à pois, une voix de chipmunk ?”

“On compte jusqu’à 10 pour aider la peur à s’envoler ?”

“Et si ta peur avait peur, que lui dirais-tu ?”

“Inspire en comptant jusqu’à 5 et expire lentement”.

“Quel petit pas vas-tu faire pour te rapprocher de ton objectif ? “

 

Plus d’infos, d’outils et de conseils ?

Mes petites peurs : un livre pour en parler et pour les surmonter !

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