Les conséquences sur le développement des enfants de l’exposition aux écrans

Michel Desmurget, directeur de recherche en neurosciences à l’institut des sciences cognitives Marc-Jeannerod à Lyon,  est l’auteur d’un livre coup de poing sur les conséquences de l’exposition des enfants aux écrans.

Je suis plongé dans la lecture de cet ouvrage mais je souhaitais avant mon résumé final partager un article assez évocateur publié dans le magazine Cerveau & Psycho de décembre 2019 avec notamment une infographie de synthèse sur l’effet des écrans sur les enfants et les adolescents :

Selon de nombreuses études (toutes citées dans le livre), il s’avère que même une exposition modérée aux écrans est néfaste et encore plus lorsqu’elle est précoce. Les enfants qui consomment des écrans sont en souffrance. Ce sont les professionnels de la santé et de l’éducation qui tirent la sonnette d’alarme : enseignants, pédiatres, orthophonistes,…

Les « dégâts » sont visibles dans les comportements quotidiens : difficulté de concentration, impulsivité, mémorisation en berne, régulation émotionnelle décalée, retard de langage,…

Ce sont 50 ans de données qui commencent à révéler cette réalité même si certaines zones de doute subsistent.

La raison principale est que le cerveau a évolué historiquement de telle façon qu’il n’est pas conçu pour interagir avec des écrans mais avec d’autres humains.

Dès la naissance, ce sont les visages, les voix, le toucher, l’odeur,… qui l’éveillent et le stimulent. En grandissant, la présence physique humaine est là aussi essentielle à l’apprentissage et au développement. Avant les conclusions scientifiques récentes, les travaux de Winnicott ou Bolwby avaient avancé et empiriquement démontré ce fait.

Les écrans parasitent les interactions entre humains (qualité) et en diminuent la quantité (moins de minutes d’interaction directe).Par exemple, en moyenne, la télévision vole 2500 heures d’interaction familiale pour les 12 premières années de vie de l’enfant.

Or, cette diminution de l’interaction retarde par exemple l’acquisition du langage et son enrichissement. Les orthophonistes sont les premiers à témoigner de cette tendance.

Michel Desmurget pointe aussi l’inefficacité des émissions TV dites éducatives.

D’ailleurs, il dénonce aussi l’arrivée des écrans dans les classes…

Autre problème inhérent à l’utilisation des écrans : les troubles de l’attention.

Les écrans obligent le cerveau à travailler en multi-tâches. Or, ce mode de fonctionnement dégrade l’attention et ancre la distractabilité et l’impulsivité cognitive…

Enfin, une des conséquences majeures de l’exposition aux écrans est la dégradation de la qualité du sommeil alors que dormir est un besoin vital.

Pendant que nous dormons, le cerveau mature, la mémoire se consolide, le contrôle émotionnel, immunitaire et pondéral s’active,… Mais les écrans perturbent le sommeil lorsqu’ils sont consultés avant de se coucher (lumière bleue) ou en journée quand ils empêchent de bouger pour évacuer le stress.

 

 

À lire : « Cerveau & Psycho » N°116

« La fabrique du crétin digital » de Michel Desmurget

 

 

 

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