Le secret du cerveau des bébés (neurosciences)

Les neurosciences nous permettent aujourd’hui de mieux comprendre le cerveau des bébés. Voici quelques informations essentielles à connaitre sur leur génie et la manière de favoriser leur développement. 🙂

(le reportage ci-dessous démarre automatiquement)

  • L’importance d’un soutien émotionnel fort

En pleine crise économique en fin des années 80, une enquête réalisée au sein de familles à faibles revenus aux USA a démontré que le développement intellectuel des enfants dépendaient de deux facteurs : l’attention que leurs parents leur accordaient et les encouragements.

Les plus stimulés sur le plan cognitif sont meilleurs dans les activités liées au langage, et ceux encouragés le plus chaudement réussissent mieux dans les activités liées à la mémoire.

A l’adolescence, le suivi a continué afin de comparer l’évolution des enfants en fonction de l’attention et de l’affection reçues entre 4 et 8 ans. Les effets étaient visibles au niveau du cerveau et notamment dans l’hippocampe, zone dédiée à la mémoire, dont la taille est plus grande pour les enfants élevés majoritairement dans la bienveillance. Pour ceux qui ont reçu ce type de soins après 8 ans, aucune différence n’a été observée.

Un soutien émotionnel fort est donc crucial dès le plus jeune âge.

 

  • Le cerveau de bébé prédit et apprend de ses erreurs de prédiction

Au lieu de concevoir le cerveau du bébé comme réagissant uniquement aux stimuli extérieurs, les hypothèses actuelles en font plutôt un instrument de prédiction.

Le cerveau calculerait en permanence ce qui doit se passer en fonction de ce qui s’est passé jusque-là, et c’est l’erreur dans la prédiction qui permettrait l’apprentissage car elle nécessiterait une révision des connaissances a priori.

Cette approche dément ce que nous pensions jusqu’alors en prouvant que les régions de haut niveau « apprennent » avant les régions de bas niveau. Ce fonctionnement éviterait que le cerveau ne soit submergé par la quantité de nouvelles informations en guidant dans une voie plus pertinente d’apprentissage. (via)

 

  • les capacités innées du langage

Des études ont démontré qu’un bébé, dès les premiers jours, est capable de reconnaitre des séquences de sons correctes ou incorrectes et la voix de sa mère. Contrairement aux croyances passées, les bébés sont donc déjà dotés des algorithmes de compréhension du langage.

Les chercheurs ont montré que des enfants de 2 ans et demi peuvent corriger des fautes de grammaire commises par des poupées. À 3 ans, la plupart semblent maîtriser un nombre consi­dérable de règles grammaticales. Leur vocabu­laire s’enrichit très vite. Et ce, grâce aux nouvelles connexions qui s’établissent entre les neurones, permettant le traitement du langage à de mul­tiples niveaux : son, signification, syntaxe. Reste aux scientifiques à déterminer préci­sément comment le cerveau du bébé évolue vers la maîtrise du langage. (via)

  • de l’importance de parler aux bébés…

Todd Risley et Betty Hart, pédopsychologues à l’université du Kansas à Lawrence ont enregistré des centaines d’heures d’interactions entre enfants et adultes de 42 familles issues de tous les milieux socio­économiques. Les enfants ont été suivis de leurs 9 mois à leurs 3 ans. L’étude des transcriptions a montré que, dans les familles aisées (dont les parents avaient le plus souvent suivi des études supérieures), 2 153 mots par heure en moyenne étaient adres­sés aux enfants, contre 616 mots aux enfants de familles bénéficiant d’aides sociales. Soit un défi­cit cumulé de 30 millions de mots à l’âge de 4 ans.

Les chercheurs ont observé que la quantité de conversation entre parents et enfants avait une grande importance. Les enfants à qui l’on parlait le plus obtenaient des résultats plus élevés aux tests de QI à l’âge de 3 ans. Et ils réus­sissaient mieux à l’école vers 10 ans.

Notons que l’exposition a d’autres sources de langage comme la TV, les applications smartphone ou la radio sont inefficaces. C’est le lien émotionnel entre humains qui prime.

Les interactions sociales favorisent l’apprentissage : il y a d’étroites connexions entre le système linguistique et le système attentionnel et social.

Un bébé qui écoute sa maman met en jeu un réseau de régions qui appartiennent au systèmes attentionnel et émotionnel. Les réponses linguistiques sont donc amplifiées.

C’est une preuve que le plaisir et les émotions accroissent nos capacités d’apprentissage. (via)

  • La sieste et la consolidation de la mémoire à long terme

Une nouvelle étude a démontré l’importance de la sieste dans la consolidation de la mémoire à long terme chez les bébés de 6 à 12 mois.

L’expérience réalisée par les chercheurs du département de psychologie de l’Université de Bochum (Allemagne) a consisté à montrer à un bébé comment enlever et remettre un gant à une poupée.

Ceux qui ont fait une sieste supérieure à 30 minutes dans les 4 heures qui suivaient l’apprentissage ont été capable de reproduire le geste 24 heures après.

Ce n’est pas le cas des bébés qui n’ont pas fait de sieste.

Le sommeil est donc indispensable dans la consolidation des souvenirs dans la première année de vie. (via)

  • les émotions positives 

Des psychologues de l’université Brigham Young ont analysé les effets de l’exposition à différentes émotions sur la mémoire des enfants.

Ce sont des bébés de cinq mois qui ont été testés sur leur capacité à mémoriser des formes géométriques alors qu’on s’adressait à eux avec un ton négatif, positif ou neutre.

Le signe de reconnaissance d’une forme était mesuré par le regard que lui portait le nourrisson.

Les tests furent menés cinq minutes et un jour après l’exposition aux formes.

Le résultat est clair :

Les enfants se souvenaient des formes qui avaient été associées à une voix positive.

En revanche, aucun signe de reconnaissance des formes qui avaient été associées à une voix neutre ou négative.

L’explication avancée est l’hypothèse selon laquelle l’affect positif accroît le système d’éveil et d’attention des bébés. Ceci facilite grandement la mémorisation. (via)

 

  • l’impact du stress des parents

Helen Neville, neuroscientifique à l’université de l’Oregon a mis en place une formation pour aider les parents issus de familles à faibles revenus à gérer leur stress.

Les parents y apprennent, entre autres, à remarquer ce que leurs enfants font de bien (au lieu de se focaliser sur le négatif), à stimuler intellectuellement leurs enfants avec des exercices simples, à identifier et verbaliser leurs émotions, …

Le bilan est le suivant :

Au bout des huit semaines, les chercheurs évaluent l’aptitude au langage, le QI non verbal et la capacité d’attention de chaque enfant. Ils évaluent aussi leurs progrès en matière de comportement par le biais d’un questionnaire remis aux parents. Dans un article publié en juillet 2013, Neville et ses collègues observent que les enfants de familles bénéficiant du Head Start et ayant suivi la formation obtenaient de bien meilleurs résultats que ceux de familles ne l’ayant pas suivie. Les parents ont indiqué qu’ils se sentaient désormais beaucoup moins stressés en s’occupant de leurs enfants. (via)

  • le cercle vertueux de l’empathie et les effets du stress sur le cerveau des enfants :

Comme le précise Catherine Gueguen, un enfant élevé avec empathie et bienveillance deviendra à son tour empathique et bienveillant. Un cercle vertueux se met en place.

Un des premiers réflexes bienveillants que peut adopter un parent est de répondre aux pleurs d’un enfant. Un enfant ne pleure pas pour rien. Il pleure pour exprimer ses émotions, ses besoins ou des douleurs physiques en espérant que l’adulte va l’entendre et lui répondre.

Un enfant en bas âge est incapable de calmer ses émotions seul car son cerveau est trop immature pour cela. Pire, le stress généré par cette tempête émotionnelle va produire des molécules de cortisol et d’adrénaline. Ce « cocktail chimique » détruit des neurones dans des zones essentielles du cerveau de l’enfant : cortex préfrontal, hippocampe, corps calleux et cervelet.

Afin d’aider un enfant à gérer ses émotions, il est indispensable de lui fournir de l’affection, de l’attention, de l’écoute et un contact physique bienveillant. Cette méthode permet d’accélérer la maturation des circuits cérébraux capables de gérer les émotions.

Ainsi, l’amour apparait plus que jamais comme la solution pour ne pas rentrer dans une relation d’opposition avec son enfant et pour l’aider à grandir et s’épanouir. Il est vulnérable et a besoin de protection, de proximité et de présence. Lors des interactions harmonieuses et aimantes, l’ocytocine est sécrétée. (via)

 

  • Vidéos à voir et à revoir :

 

Source 1

Source 2 : Cerveau (sous la direction de Stanislas Dehaene) 

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