La fenêtre d’acceptation : une grille d’analyse des comportements des enfants

Je vous propose aujourd’hui de découvrir un outil proposé par le Docteur Thomas Gordon dans son livre « Eduquer sans punir ».

Il s’agit d’une grille qui peut guider les décisions des parents face aux comportements des enfants.

Acceptable/inacceptable selon l’enfant et le parent

Le problème appartient à l’adulte quand l’enfant fait du bruit pendant que le parent est au téléphone, il joue alors que le parent est pressé, il marche dans la maison avec des chaussures sales, il frappe son frère ou sa soeur, l’adolescent rentre trop tard d’une soirée, …

Le problème appartient à l’enfant quand par exemple : il est fâché car il ne trouve personne avec qui jouer, l’enfant dit que son ami l’a rejeté, l’adolescent est complexé par son physique, il est déçu par ses résultats scolaires.

La zone du centre est la fenêtre d’acceptation, des moments où l’harmonie règne, où l’enfant s’amuse en toute quiétude, l’adulte et l’enfant partage une activité, …

 

 

Comment réagir sans punir lorsque le problème appartient à l’adulte ?

 

  1. Découvrir le besoin de l’enfant
    Pour guider l’action de l’adulte, le parent doit souvent « devenir » le besoin de l’enfant et agir en conséquence pour satisfaire ce besoin. Tant que le besoin n’est pas satisfait, l’enfant pourra adopter un comportement inacceptable du point de vue de l’adulte mais il le fera inconsciemment et sans volonté de provocation. Un enfant n’a d’ailleurs pas accès à l’information sur ses besoins. Il sait que quelque chose lui manque, ressent et exprime l’émotion (qui est une messagère) et a donc besoin de l’accompagnement du parent.
    Pour identifier les besoins et entrainer l’enfant à la verbalisation, je vous propose d’utiliser les cartes ci-dessous :
  2. Faire un échange
    L’astuce est de remplacer un comportement inacceptable par un comportement acceptable. Si votre enfant touche un objet sensible, remplacez-le par un objet aussi ludique mais qui ne se casse pas.
  3. Modifier l’environnement Nous pouvons diminuer les risques de comportements inacceptables en adaptant l’environnement :
    – placer les objets sensibles hors de portée
    – utiliser des tasses et des verres incassables
    – mettre allumettes, couteaux, médicaments, … dans des placards fermés
    – baliser une zone de jeu avec des coussins,…
  4. Émettre un message « je »Le message “je” est très puissant. Il consiste à remplacer un reproche ou une accusation (sources de stress, de culpabilité et à l’origine de comportements de défense) par un message “je” précédé d’un descriptif de ce que nous voyons (sans porter aucun jugement).
    “Quand le volume de la télévision est trop élevé, je ne peux parler à papa.” Ainsi, l’enfant comprend que son aide est requise et l’adulte prend la responsabilité du problème tout en exprimant son propre ressenti.
    Les inconvénients de message “tu” : quand on dit par exemple “tu m’énerves”, “tu me rends fou/folle”, “tu m’as donné mal à la tête avec tes bêtises” :
    – on néglige/ignore les besoins d’autrui
    – on fait naitre la culpabilité et on blesse
    – on suscite l’envie de riposter sur le même ton et avec la même méthode d’avilissement
    – on déclenche des oppositions, des insultes et des disputes avec leur lot d’émotions désagréables
    – on affaiblit le lien affectif et on génère de l’insécurité
    OUTIL : le bonhomme OSBD
  5. Prévenir 
    L’expression avec un message “je” responsabilise et développe l’autonomie de l’enfant. Il est encore plus efficace AVANT qu’un comportement ne se produise. En effet, cela permet à l’enfant de visualiser une situation future et de réfléchir aux solutions “acceptables”. Il s’agit tout simplement d’une demande appuyée par une expression émotionnelle.
    “J’aimerais que tu me préviennes lorsque tu ne prévois pas de rentrer tout de suite après l’école. Je me sentirai plus sereine.”
    Cette anticipation peut aussi prendre la forme de règles établies en collaboration avec l’enfant et affichées pour pouvoir s’y référer. L’enfant participe à l’élaboration et est donc plus engagé ainsi.
  6. Écouter l’enfantAvant de parler, écoutons et montrons une attitude empathique pour permettre aux émotions excessives (qui bloquent les capacités de raisonnement) d’être libérées. Ecoutons donc et reformulons ce que nous entendons. Vous trouverez un exemple dans cet article sur l’écoute active.
  7. Proposer une réparation
  8. Montrer l’exemple 

    Si un enfant insulte, nous n’allons pas l’insulter en retour mais lui monter comment agir dans le respect. Idem pour les cris : si nous CRIONS pour ordonner à une enfant d’arrêter de crier, c’est peu efficace car illogique…
    “Ce que j’aimerais voir, c’est une liste de mots que tu pourrais utiliser pour exprimer ta colère à la place de ceux que tu viens de prononcer.”

  9. Proposer des choix Si l’enfant ne sait pas quel comportement adopter, s’il ne l’a pas appris, compris ou ne s’en souvient plus,…nous pouvons guider son comportement et sa réflexion  en proposant des choix :
    “Tu peux faire ceci ou ceci”
  10. Donner des consignes claires (formulation positive)
    Au lieu de reprocher et d’interdire, nous pouvons dire clairement ce que nous attendons.
    “Je veux que tu parles calmement/ avec des mots corrects/…”

 

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