Favoriser l’estime de soi des enfants précoces

Dans leur livre « Avec lui c’est compliqué ! », Gabrielle Sebire et Cécile Stanilewicz partagent avec nous les bonnes pratiques relatives aux enfants précoces. Elles abordent notamment le thème de l’estime de soi. Les enfants à haut potentiel intellectuel, confrontés à l’expérience de la différence par rapport aux autres, a une estime de soi fragile.

 

Les auteures segmentent l’estime de soi des zèbres (enfants HPI) en 3 « pots » dont le remplissage est essentiel car ce sont des pots percés.

  • l’amour de soi : j’aime ma personne propre/ je m’aime car on m’aime
  • la vision positive de soi : je suis à ma place, j’ai le droit d’être là / je m’accepte tel que je suis, je suis bienveillant envers moi-même
  • la confiance en soi : je me sens compétent, je suis capable

Ces pots sont considérés comme percés du fait de leur niveau fluctuant. Un enfant HPI peut ressentir une confiance extrême ou ne pas oser s’affirmer, être influençable et se dévaloriser. Il est aussi souvent aux prises avec la peur de décevoir ou la peur de l’échec. Son esprit critique le mène également à s’auto-dévaloriser et à se focaliser sur ses défauts plutôt que sur ses qualités.

Notons aussi que leur hypersensibilité et leur anxiété surdéveloppées les rendent vulnérables aux critiques.

La fragilité vient aussi et surtout du fait que l’enfant HPI a conscience de son décalage vis à vis des autres. Il peut donc facilement nourrir un sentiment d’exclusion qui se traduira par des comportements qui justifieront cette croyance de mise à l’écart. Comme un cercle vicieux, alimenté par de l’agressivité, de l’opposition, du dénigrement d’autrui, des tentatives de domination et/ou, à l’inverse, un repli exacerbé.

Gabrielle Sebire et Cécile Stanilewicz dressent même plusieurs profils que peut endosser l’enfant HPI avec un risque certain de trouble de la personnalité qui le poursuivra jusqu’à l’âge adulte :

  • Le syndrome de Kirikou : l’enfant cherche à se débrouiller tout seul coûte que coûte. Il n’accepte pas l’échec et ne demande jamais d’aide.
  • Le complexe de l’imposteur : l’enfant ne se sent pas « surdoué » malgré le jugement des personnes qui l’entourent (enseignants, parents,…). Il n’ose cependant pas démentir ouvertement.
  • Le complexe de l’albatros : l’enfant renonce à son intelligence pour se sentir comme les autres.
  • « Le faux-self » : l’enfant joue les caméléons et fait semblant d’être quelqu’un de « normal » pour être accepté.
  • Le « fou du roi » : l’enfant grossit le trait de sa différence et s’oriente vers des comportements excentriques et décalés.
  • L’effet Pygmalion : l’enfant se conforme aux étiquetages et croyances inconscientes de son entourage qu’ils soient négatifs ou positifs.
  • Le triangle dramatique : L’enfant adopte une posture de sauveur, victime ou persécuteur (voir triangle de Karpman)

Actions concrètes pour favoriser l’estime de soi et veiller au remplissage des 3 pots

Revenons maintenant sur la notion de pots percés et la nécessité pour l’équilibre de l’enfant de maintenir leur niveau de remplissage élevé.

Voici des actions concrètes pour y parvenir :

Favoriser l’amour de soi

Favoriser l’image positive 

  • réaffirmer le droit d’être là : « tu as le droit d’être là » « Tu as ta place »
  • accueillir ses émotions (voir cet article)
  • ne pas le juger mais décrire ce que l’on voit. Ce sont les marques d’attention qui encouragent. (voir cet article)
  • éviter les étiquettes personnelles (« tu es… »)
  • l’aider à voir ses qualités comme ses défauts (ou ses forces)
  • Les auteures suggèrent le rituel suivant avant le coucher :

Développer sa confiance en soi

Source :

« Avec lui c’est compliqué ! »de Gabrielle Sebire et Cécile Stanilewicz disponible sur :

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