« Doit faire des efforts ! » : une phrase qui peut démotiver les élèves

Que ce soit à l’oral en classe et à la maison ou à l’écrit sur les bulletins scolaires, la phrase « Doit faire des efforts ! » apparait fréquemment.

Comme si les efforts suffisaient aux performances scolaires. Il n’en est rien cependant, comme nous l’explique Bruno Hourst dans son livre « J’aide mon enfant à mieux apprendre ».

Ce ne sont pas les efforts consentis qui prédisent la réussite d’un apprentissage.

La phrase en elle-même a deux effets :

  • lorsque l’enfant l’entend, il va se conformer à un apprentissage linaire sans cerner le sens général.
  • la phrase est en elle-même anxiogène ce qui réveille l’amygdale et déclenche des réactions de fuite/attaque qui bloque l’accès au néocortex. Or, point d’apprentissage n’est possible sans cette partie du cerveau.

Il est important de distinguer deux types d’effort :

  • l’effort plaisir : un effort physique et intellectuel qui est lié à une certaine forme de plaisir ou de satisfaction personnelle
  • l’effort-contrainte : l’effort est alors imposé et n’a pas de sens pour celui qui est contraint de faire des efforts.

C’est l’effort plaisir qui contribue au dépassement de soi tandis que l’effort-contrainte conduit à l’ennui, à la médiocrité et à la démotivation.

 

Afin de faire des efforts volontaires, l’enfant doit y trouver un sens, un intérêt voire un divertissement.

« Pourquoi suis-je en train d’apprendre ceci ? »

« Quelle est l’idée générale de cette leçon ? »

« Comme relier ce que j’apprends à mes passions ? »

« Qu’est-ce que cela me permettra de comprendre ou de faire dans la vie quotidienne ? »

« Je pourrai transmettre ce que j’apprends une fois que j’aurai compris ! »

« Quelle est l’histoire passionnante derrière ce théorème ? »

« Cet exercice est un défi pour moi ! Je le relève ! »

« Je pourrais retranscrire mon cours en carte mentale ou en série de questions/réponses » 

 

Notons aussi que la valorisation des efforts est primordiale de la part des adultes (parents, enseignants). Au même titre que le renforcement de la confiance en soi.

« Tu as réussi plus d’exercices cette fois ! »

« Je vois que tu révises avec beaucoup de sérieux »

« Je crois en toi »

 

Cela implique aussi que nous, adultes, comprenions l’origine de nos injonctions et autres messages contraignants (voir cet article sur l’analyse transactionnelle).

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