Apprentissage : 8 principes clés de la motivation des enfants

comment apprend-onVoici les principes à respecter pour renforcer les croyances motivationnelles des enfants afin de favoriser leur apprentissage. Utiles pour tout parent et enseignant.

Je me suis essentiellement basé sur le livre de l’OCDE « comment apprend-on ».

 

Principe 1 : Les élèves sont plus motivés lorsqu’ils se sentent capables de faire ce qu’on attend d’eux.

Les élèves qui estiment avoir les qualités nécessaires pour exécuter des tâches spécifiques dans un domaine vont choisir des problèmes plus difficiles, faire plus d’efforts et persévérer plus longtemps.

 

Réflexion : Des études ont démontré que la perception des élèves sur leurs compétences décline au cours de la scolarité. C’est l’effet des comparaisons avec leurs pairs via les classements et notes.

Pour maintenir un degré de réalisme suffisant entre les compétences et les problèmes, il est donc judicieux de mesurer les progrès individuels, d’aider l’enfant à évaluer ses forces et ses faiblesses et de ne pas comparer.

 

Actions :

– donner des exemples réels ou symboliques (autobiographies par exemple)

– encourager un apprentissage autonome

– éviter les notes, classements…

 

Principe 2 : Les élèves sont plus motivés lorsqu’ils perçoivent un lien stable entre des actions précises et leurs résultats.

 Ce ne sont pas les succès et les échecs réels qui influent sur les résultats à venir, mais les causes que les élèves attribuent à leur réussite ou leur échec.

Ainsi, la cause la plus destructrice est celle qui met en doute les capacités. Elle dégrade l’image et l’estime de l’élève qui se décourage. C’est ce que l’on appelle l’impuissance acquise (Martin Seligman).

Pour contourner cette impuissance acquise, il est nécessaire de recentrer l’attention sur l’effort consenti ou à la méthode utilisée par l’enfant. Non sur la personnalité même de l’élève.

L’idée générale est donc de faire un lien direct entre les actions et les échecs ou les réussites. L’élève gardera confiance en ses capacités et tentera de nouvelles méthodes pour réussir.

 

Actions :

– associer l’échec à un défaut d’efforts ou une mauvaise stratégie qui peut être amélioré

– ne pas émettre de jugement sur les capacités de l’enfant  ou sur sa personnalité (image figée négative)

– faire un feedback précis sur les résultats attendus par l’enfant (fixer des objectifs) et les stratégies mises en place pour les atteindre (établir le rapport de cause à effet concret)

 

Principe 3 : Les élèves sont plus motivés lorsqu’ils apprécient la matière étudiée et ont une vision claire de l’objectif.

Les élèves sont d’autant plus motivés s’ils trouvent du sens et de l’utilité dans ce qu’ils apprennent.

Les élèves tendent à donner un sens à leur apprentissage soit dans un but de performance, soit dans un but de maitrise.

C’est le but de maitrise qui motive le plus car il permet d’inscrire les efforts dans un objectif de dépassement de soi et donc d’un progrès continu (source de motivation intérieure). Alors que les élèves qui considèrent la performance brute, travaillent uniquement pour la note (source de motivation extérieure) et le jugement externe.

De plus, la course à la performance génère plus de stress et incite à « tricher » pour cacher les « défaillances » tandis que l’objectif de maitrise encouragera la demande d’aide et le sentiment de gratification suite à un effort.

 

Actions :

– encourager la collaboration entre élèves

– donner des instructions sans enjeu de classement ni de compétition

– mettre en place de l’auto-évaluation via feedback

 

Principe 4 : Les élèves sont plus motivés lorsqu’ils éprouvent des émotions positives à l’égard des activités d’apprentissage.

Les émotions positives (ou agréables) sont éprouvées lorsque les besoins sont satisfaits. Elles influent sur les jugements et les performances.

Les besoins qui nous intéressent particulièrement sont : besoins de compétence, d’autonomie et d’appartenance.

 

Actions :

– connaitre les émotions agréables (les identifier, les accueillir, s’y appuyer)

– installer un environnement d’apprentissage ludique (via des devinettes par exemple et des exercices amusants et imaginatifs)

– encourager les efforts et les intentions individuels avec des mots

– responsabiliser les élèves en leur confiant des tâches pour lesquelles ils se sentiront utiles et compétents

– ne pas récompenser : la récompense n’est pas motivante sur le long terme. Un élève qui travaillera avec le but de l’obtenir sera moins créatif, moins porté à consentir des efforts et nous retombons dans les défauts de la course à la performance du principe précédent.

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Principe 5 : Les élèves se désintéressent de l’apprentissage lorsqu’ils éprouvent des émotions désagréables

Parmi ses émotions qui démotivent : l’anxiété, l’ennui, la honte, la colère, la déception et le désespoir.

Ces émotions désagréables provoquent des ruminations mentales qui inhibent la performance.

La non-satisfaction des besoins engendre ces émotions : besoins de compétence, d’autonomie et d’appartenance,…

 

Actions :

– l’enseignant doit rappeler que les erreurs font partie du processus d’apprentissage. Les élèves ont le droit et le devoir de se tromper.

– favoriser l’entraide entre élèves dans les deux sens (pour éviter le sentiment négatif lié à l’interdit de réciprocité)

– remarquer et encourager tous les efforts

– rencentrer la réflexion sur les efforts et la méthode employée

– ne pas exclure ou isoler un élève

– ne pas se moquer des élèves

– calibrer justement la difficulté des tâches par rapport aux compétences

– ne pas poser d’étiquette : tu es intelligent, tu ne l’es pas…

– faire des feedback précis

 

Principe 6 : Les élèves libèrent des ressources cognitives pour l’apprentissage lorsqu’ils se sentent capables d’agir sur l’intensité, la durée et l’expression de leurs émotions.

Réprimer des émotions a un effet dramatique sur les élèves car cela génère du stress et de la frustration. À l’identique, une expression de colère non canalisée peut avoir des conséquences graves pour toute une classe par contagion notamment.

D’où l’intérêt de mettre en place une stratégie de régulation des émotions qui permettra à la fois d’utiliser l’énergie des émotions et de les modifier si elles interfèrent avec la poursuite des objectifs fixés.

 

Actions :

– être attentif aux émotions des élèves

– leur fournir un outil et du vocabulaire pour les identifier et les exprimer

– leur apprendre la communication non violente

– faire des exercices de pleine conscience en classe

– planifier des séances d’auto-relaxation

– mettre en place des cours basés sur les mouvements du corps

 

Principe 7 : Les élèves sont plus persévérants lorsqu’ils savent bien gérer leurs ressources et surmonter les obstacles

Un élève sera d’autant plus motivé et performant s’il comprend d’abord la tâche à accomplir car cela lui permettra de déterminer quels sont les objectifs et les résultats attendus.

Il s’agit donc de fixer un but d’apprentissage clair et concret via une formulation d’intention aussi précise que possible.

Ainsi, pour se motiver à faire ses devoirs, ceci s’exprimera ainsi :

« Une fois rentré de l’école, j’irai dans ma chambre et commencerai immédiatement mes devoirs. » Cette évocation du temps et du lieu aide à installer de bonnes habitudes.

Notons que l’observation de modèles de réussite est très efficace pour permettre à un élève d’adopter les bonnes habitudes de travail.

 

Actions :

– apprendre à l’élève à définir des objectifs précis (temps, lieu, nature)

– montrer des modèles de réussite pour favoriser l’imitation des meilleures pratiques face aux obstacles

 

Principe 8 : Les élèves sont plus motivés pour entreprendre un apprentissage et mettre en oeuvre des stratégies de régulation émotionnelle lorsque l’environnement leur semble propice à l’apprentissage.

L’environnement socio-éducatif influe énormément sur les croyances et la perception d’un élève.

Dans une classe, l’enseignant doit proposer des activités diversifiées aux élèves afin de définir celles qui leur correspondent le mieux. Il doit encourager les élèves à autoréguler leur apprentissage et mettre l’accent sur leurs points forts plutôt que sur leurs faiblesses. Il doit aussi les encourager à échanger entre eux sur des questions sans enjeu ni compétition afin que l’apprentissage soit volontaire.

 

Actions :

– donner un emploi du temps des activités de la journée dès le début des cours

– proposer des activités diversifiées

– favoriser l’autorégulation

– encourager l’émergence des forces des élèves

– proner les échanges entre enfants dans un contexte sans enjeu

 

Source :

« Comment apprend-on ? » disponible sur cultura.com

 

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