10 astuces pour des repas sereins avec les enfants

Dans son livre « Guide pratique pour les pros de la petite enfance », la psychologue Heloise Junier nous donne de précieux conseils pour accompagner les enfants pendant les repas avec une règle générale à respecter : Eviter absolument de forcer l’enfant à manger.

Comme elle l’écrit :

« Un enfant demeure très à l’écoute de ses signaux de faim et de satiété. Instinctivement, il absorbe la quantité dont son corps a besoin pour bien grandir. Ses besoins, spécifiques à chaque individu vont varier d’un jour à l’autre selon ses pics de croissances, ses états de fatigues, ses virus à combattre… S’il a peu mangé au déjeuner, il se rattrapera spontané- ment au goûter ou bien le soir, chez lui. De plus, n’oublions pas de mettre en perspective la quantité ingérée avec son petit poids et sa petite taille. Les proportions nécessaires au bon développement d’un jeune enfant sont bien inférieures à celles de l’adulte! Et toutes les quantités sont à prendre en compte, même les petites miettes de pain qu’il a picorées incognito sur la table. »

 

Voici maintenant 10 astuces pour pacifier les repas :

  1. Lâcher prise et se détendre
    Cette attitude n’est pas du laxisme mais une saine bienveillance et un respect des réels besoins de l’enfant. Nous avons souvent tendance à nous inquiéter ou à penser que si l’enfant ne veut pas manger, c’est parce que notre cuisine ne lui plait pas. Notre besoin de reconnaissance est donc insatisfait. Mais il ne s’agit pas du tout de cela. Donc respirons et ne nous laissons pas happer par nos jugements erronés. L’enfant mangera d’autant mieux si l’ambiance est calme et détendue.
  2. Proposer un temps de câlin avant le repas
    Les contacts physiques tendres remplissent le réservoir d’amour et diminuent le stress du parent et de l’enfant. De plus, ces câlins adoucissent les relations et renforcent la confiance mutuelle. Donc câlinons avant de manger ! Après cette séance de câlin, l’enfant peut aussi exprimer ses émotions. S’il a ressenti de la colère ou encore de la tristesse avant les repas, cette verbalisation sera bénéfique pour débloquer l’émotion qui peut lui couper la faim.
  3. Présenter les plats à l’enfants avec douceur et sérénité
    Lorsqu’on force, il faut s’attendre à une résistance ! Alors qu’en proposant, l’enfant choisit et s’engage dans son action. Cela le responsabilise, le place en contact avec son ressenti et lui fait gagner en autonomie. Notons quand même que proposer une fois ne suffit pas. Entre 6 et 10 fois sont nécessaires en moyenne (toujours dans le calme).
  4. Ne pas forcer l’enfant à goûter
    Forcer implique une dose de stress qui déconnectera l’enfant de ses ressentis et lui « nouera » le ventre. Il aura donc encore moins envie de tester ce que vous lui proposez. De plus, l’afflux d’émotions désagréables s’associera au souvenir du repas et déclenchera des répétions de ce scénario d’opposition.
  5. Ne pas qualifier l’enfant de « petit mangeur »
    Poser l’étiquette de « petit mangeur » ou d' »appétit d’oiseau » crée une croyance qui finit par devenir la réalité…et qui poursuivra l’enfant une bonne partie de sa vie.
  6. Encourager l’autonomie
    Selon l’âge de l’enfant, proposez-lui de dresser la table, de sortir le pain, de mettre son bavoir, de manger comme il le souhaite,…
  7. Adapter les heures de repas
    Il se peut que la faim ne soit pas du tout présente à l’heure classique du repas. Dans ce cas, l’enfant peut manger plus tard. La faim ne se commande pas.
  8. Cultiver une bonne ambiance
    Rire, parler, sourire, chanter, faire des grimaces,… ce sont là des idées pour une ambiance légère propice à un repas joyeux.
  9. Mettre en place un rituel
    Le rituel des repas est une façon de sécuriser l’enfant. On peut noter ou dessiner les différentes étapes et laisser à l’enfant l’opportunité de « pointer » son rituel chaque jour : se laver les mains, mettre la table, débarrasser,…
  10. Le Laisser manger avec les doigts
    Certains enfants mangent avec moins d’entrain lorsque l’adulte les contraint, plus ou moins explicitement, à manger avec sa cuillère. Moult enfants ont besoin de découvrir la nourriture, tout comme le reste de leur environnement, armés de leurs cinq sens et de leurs dix petits doigts. Cette exploration multisensorielle spontanée des aliments leur permet de mieux s’y familiariser. Ce n’est pas un jeu pour eux, mais un besoin! De plus, à leur âge, les tout-petits ne parviennent pas toujours à catégoriser les éléments de leur environnement et à différencier ce qu’ils ont le droit de manipuler avec les mains, de tester, et ce qui est exclusivement destiné à être mangé avec une cuillère.
    Source : Héloïse Junier. Guide pratique pour les pros de la petite enfance : 38 fiches pour affronter toutes les situations Laissez-le manger avec les mains (pour les tout petits)

 

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