« Pourquoi ? » : la question qui bloque l’expression émotionnelle des enfants

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Face à la tristesse, la peur ou la colère d’un enfant, nous serions tentés de demander « pourquoi ? » . C’est une erreur selon Isabelle Filliozat. Explications.

Lorsqu’on demande « pourquoi tu pleures ? », l’enfant peut se sentir coupable ou dévalorisé car cela sous-entend qu’une émotion n’est acceptable que s’il y a une raison valable, raison qui dépend d’un jugement extérieur (celui de la personne qui demande « pourquoi »).

Autre argument contre le « pourquoi » : l’enfant qui ressent une forte émotion est sous le contrôle de son cerveau émotionnel. Le cerveau supérieur, siège de la réflexion et des fonctions élaborées, est, lui, hors service. L’enfant ne peut donc pas « raisonner » tant qu’il n’est pas calmé car c’est à ce moment que le cortex préfrontal reprend l’ascendant sur le cerveau émotionnel.


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L’écoute empathique

Un enfant qui ressent une émotion a juste besoin d’être écouté. Notre rôle de parent est par conséquent de faciliter la prise de conscience de ce qui se passe en lui et de faciliter la verbalisation.

Le premier réflexe est par conséquent de remplacer le « pourquoi » par « qu’est qui se passe ? » ou encore « qu’est-ce que tu ressens ? ».

Cette dernière proposition invite à se centrer sur l’émotion de l’enfant plutôt que sur les faits.

Ce type de phrase aide également : « tu as le droit d’éprouver cette émotion », « je comprends que tu te sentes blessé », « je sais que tu préférerais… »

 

Pour synthétiser cette approche centrée sur les émotions, Isabelle filliozat nous propose 4 étapes d’accompagnement émotionnel en incluant l’attitude et les sensations. J’ai complété avec une étape 5 axée sur des solutions :

  1. Accueillir non verbalement l’émotion de l’enfant  par un regard et une attitude bienveillants. Offrir un câlin à l’enfant s’il est d’accord.
  2. Poser des mots sur son ressenti : »je vois que tu es en colère/que tu es triste/… » quitte à reformuler doucement ce que l’enfant exprime déjà ou essaye d’exprimer. Vous pouvez aussi utiliser des outils tels que ceux présent dans cet article.
  3. Permettre à l’émotion d’aller jusqu’à son terme (« Pleure, je suis là »)
  4. Quand l’enfant est libéré de son émotion, entamer le dialogue sans juger, en ayant pour objectif de déterminer le besoin insatisfait qui a déclenché l’émotion.
  5. Envisagez ensemble des solutions possibles afin de diminuer la récurrence de la situation (« lorsque tu as besoin de mon attention, tu peux doucement me tenir le poignet. Je comprendrai et me rendrai disponible dès que j’aurais terminé ma discussion », « mettons en place une nouvelle règle qui convienne à tous »,…)

C’est en procédant ainsi que l’enfant apprend à s’accepter, à reconnaitre ses émotions, à les exprimer sans violence et à mieux comprendre les autres.

Source : « Au coeur des émotions de l’enfant » d’Isabelle Filliozat

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