Les parents sont le miroir des émotions de l’enfant (et inversement)

« Les enfants découvrent leur apparence physique en apercevant leur image dans un miroir.
Ils découvrent leur registre émotionnel en entendant le reflet verbal qu’on leur renvoie. « 

Ainsi s’exprime Haim Ginott dans le livre « Entre parent et enfant« .

J’aime cette idée car je la trouve puissante et même essentielle dans le cadre d’une éducation bienveillante pour la simple et bonne raison qu’elle signifie qu’on place l’empathie et la pleine conscience au centre de notre mode de vie et de communication.

 

Être le miroir des émotions de l’enfant, c’est formuler une phrase descriptive de ce type :

« J’ai l’impression que tu ressens de la colère. »

« Tu as l’air triste. »

« Cette situation est vraiment énervante, n’est-ce pas ? »

 

Lorsqu’il l’entend, il prend conscience de la validité de ces émotions, du soutien affectif de ses parents/enseignants et nourrit son langage interne pour accepter ce qu’il ressent. Ainsi, il parvient peu à peu à identifier et verbaliser ce qui est réel à l’intérieur de lui. C’est sa réalité qui est alors exprimée.

Cette approche empathique va aussi l’aider à décrypter les émotions chez les personnes qui l’entourent : ses amis, ses frères et soeurs, ses parents, ses professeurs,…

En reconnaissant ses émotions, on lui permet de reconnaitre celles des autres et de mieux se « connecter ». C’est un gage de tolérance et compétence sociale en général.

 

L’avis des neurosciences

Les neurosciences ont démontré que le fait de poser des mots sur des émotions déclenchait un processus de libération (ou de « traversée » de l’émotion) et un bien-être.

En effet, « quand nous sommes stressés, l’amygdale cérébrale, centre de la peur, provoque la sécrétion de cortisol, de l’adrénaline, molécules qui, en quantité importante peuvent être très toxiques pour notre santé physique et psychologique. Quand nous parvenons à poser des mots sur des émotions, nous diminuons l’activité de l’amygdale, la sécrétion d’adrénaline et de cortisol ralentit, notre stress diminue et nous nous apaisons. » (via)

Alors qu’une émotion non verbalisée et non acceptée menace de s’enfouir, de grossir et de ressortir avec plus de puissance.

Il est par conséquent essentiel de devenir le miroir des émotions des enfants. Mais ce n’est pas tout.

 

Le miroir d’un miroir ?

Là où l’histoire se complexifie un peu, c’est que les enfants reflètent aussi nos émotions. Ils les reflètent et les expriment d’autant mieux qu’ils les « absorbent » et les restituent sans frein puisque la maturité de leur cerveau ne les autorise pas à raisonner et à les réguler.

Nous, parents, avons donc aussi un miroir de nos propres émotions qui se traduit par les comportements de nos enfants.

Ainsi, lorsque nous sommes stressés, éprouvons de la peine ou de la colère, nos enfants nous renverront cette émotion. Du coup, nous devrons d’abord nous apaiser afin de « lire » les émotions de nos enfants, émotions non occultées par les nôtres.

Ce mimétisme comporte un autre risque : si nous, parents, réprimons nos émotions, nos enfants se diront que les leurs ne sont pas acceptables non plus.

Donc, commençons par nous accorder le droit de ressentir et de verbaliser nos émotions.

Et accordons ce droit clairement à nos enfants.

 

La simple phrase « je me sens … », permet d’envoyer ce message à nos enfants et nous fait du bien.

 

Voici quelques outils pour exprimer les émotions des enfants : 25 outils et méthodes pour la gestion des émotions des enfants

 

Et pour les adultes, testez cette méditation proposée par Pascale Picavet.

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