Les inconvénients de la sucette

Dans le magazine « Psychologie positive » n°21, Isabelle Filliozat aborde le sujet de la tétine. Elle met notamment en garde sur les besoins de l’enfant auxquels est censé répondre cet accessoire. Le thème est ô combien important puisque 80% des parents ont recours à la sucette pour leurs enfants.

Certes, l’enfant cesse de pleurer lorsqu’on lui donne sa tétine. Mais cela ne signifie pas que son angoisse ou sa tristesse est terminée.

La sucette traite les symptômes et non les causes. C’est le même mécanisme qu’utilisent certains adultes en tapant dans un coussin pour relâcher la tension…la cause de la colère ou de l’énervement est cependant toujours là.

Le piège principal de la sucette, en « tuant » les cris et les pleurs, est d’habituer l’enfant à enfouir ses émotions et à ignorer ses sensations.

La réaction la plus profitable pour l’enfant n’est donc pas de lui donner une sucette qui joue le rôle de « bouchon à émotions » mais plutôt de satisfaire les besoins d’attention, d’écoute, de contact et d’amour.

C’est ainsi que le cerveau de l’enfant mature, qu’il apprend à comprendre ce qui se passe en lui et qu’il développe son empathie, capacité à se connecter à son tour à autrui.

La sucette est aussi un frein au mimétisme. L’enfant progresse en imitant et décryptant les expressions faciales de son entourage (et les émotions qui s’y cachent). La tétine l’empêche de copier ces expressions et la mobilité des muscles de son visage est donc réduite.

Ajoutons parmi mes inconvénients de la sucette que 35% des enfants qui l’utilisent auront une déformation de leur dentition même si la sucette est orthodontique.

Quid du « besoin de succion » ?

Isabelle Filliozat indique qu’il s’agit plutôt d’un réflexe archaïque pour satisfaire deux besoins : se nourrir et s’attacher. Ce sont donc ces besoins qui nécessitent une réponse de la part de l’adulte.

Afin d’abandonner cette sucette si addictive, l’auteure de « J’ai tout essayé » nous préconise de faire preuve de patience et d’offrir ce dont l’enfant a besoin : de la stimulation, de l’écoute de ses émotions, de la proximité aimante,…

La tétine deviendra peu à peu inutile.

 

Source : « Psychologie positive magazine » septembre/octobre 2018

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